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 Les doublures du réel. (a. J.Gordon )

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MessageSujet: Les doublures du réel. (a. J.Gordon )   Les doublures du réel.  (a. J.Gordon ) EmptyLun 1 Jan 2024 - 18:03




  • Type de RP :
  • Date du RP : 14/11/2019
  • Participants: Gordon, Sonelli
  • Trigger warning: /
  • Résumé: Enquête: La disparue de Coventry - Perquisition au domicile de la disparue et interrogatoire de la mère de celle-ci - Officiers: Gordon, Sonelli





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G.C.P.D
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MessageSujet: Re: Les doublures du réel. (a. J.Gordon )   Les doublures du réel.  (a. J.Gordon ) EmptyLun 1 Jan 2024 - 18:04

La nuit était pour l’inspecteur Sonelli un instant pacifié où les multiples et différentes strates, masques et reflets de l’insaisissable réalité semblaient dans les ombres se réconcilier. L’obscurité agissait comme un narcotique de la laideur. Et comme un stimulant d’une vivacité qui le maintenait plus alerte et plus présent que le jour. Le même effet qu’un bon café. La vie se présentait toujours sous les milles et une facettes de ses miroirs et sous la vacuité de sa progression inexorable mais il était plus léger de faire le choix de s’y jeter.

L’obscurité était limpide. Seule la lune éclairait la rue peuplée de chats en vadrouille et de réverbères brisés. Les lumières chaudes ou métalliques de la ville qui perçaient la nuit se laissaient apercevoir dans le lointain. Restaient loin d’ici. Créaient cette bulle douce et irréelle malgré le froid. Un air presque respirable. La nuit. L’attente. Il ne sentait pas le temps.

Installé sous la voute qui menait à la cour intérieure d’un immeuble le détective fumait la main repliée devant sa cigarette, cachant la braise pour ne pas être vu comme les résistants dans le maquis ou les soldats au front. Détendu, se laissant aller au silence de la lune. Attentif. L’attente. Les copeaux de parmesan qu’il gardait dans sa poche l’aidaient à lutter contre le froid.

Qu’attendait-il de la nuit d’automne ? Une ombre fugace, une autre silhouette que la sienne dans l’obscurité. Découvrir la mère suivie. La famille observée. Attraper au col l’espion des responsables d’une séquestration. Des réponses. Le portable de la mère, le téléphone familial étaient sur écoute. Il l’avait vérifié auprès de Beaurevin. Pour l’heure pas d’appel suspect, pas de menaces, pas de tentative d’intimidation, de demande de rançon. Le silence de la banalité.

Qu’attendait-il de la nuit de pleine lune ? Qu’elle éclaire une piste nouvelle où trouver une vérité. Ou juste le sentiment qui avait poussé celle qui regardait par cette fenêtre à se diriger un jour vers l’entrepôt désaffecté. Que le miaulement du chat gris qui l’avait fait sursauter révèle quelque anomalie à laquelle s’accrocher. Un fil à parcourir. Un chemin entre les ombres et les masques pour lever le brouillard sur une portion de réel. Peut-être retrouver une personne vivante à défaut de réponse, ce qui était mieux et pas moins mystérieux.

Personne aux alentours. Pour la nuit seule il jouait ici son personnage de flic en imperméable à la recherche d’une vérité qui s’effilochait entre ses doigts. Théâtre sans public ni spectateur. Elmo et le détective Sonelli se retrouvaient dans la ruelle se regardant de loin. De l’un l’autre est le double du réel. A force de le côtoyer le reflet prenait une vie indépendante. Le deuxième soi-même façonné par l’esprit devenait un autre personnage. Doté d’une vie propre, de sa propre chair, de sa propre chair. Fut-ce celle du masque de papier mâché comme celui de la commedia dell’arte qu’on lui avait modelé. Deux êtres qui à quelques intersections se rencontraient parfois en vieux amis. Amusés de se reconnaître. Etonnés de se retrouver un tant la mystification s’était incarnée. Tous les costumes que l’on enfile ne sont-ils pas à leur façon des personnages. Auteurs et en quête d’auteur. Où est la nuance entre la statue d’argile vivante modelée dans laquelle on concilie et incarne l’être et le rôle et le mensonge ?

De ses lèvres s’échappait la grisaille de la fumée. Cherchant le portrait d’une personne qui n’était peut-être plus quand il ne savait que trop qu’on ne connait jamais totalement les gens, énigmes même encore vivants. Cherchant le portrait d’une personne qui était tout juste de passage dans son existence quand il ne savait pas qui il était lui-même. Le vieux briscard de flic qu’il était aurait préféré qu’une demande de rançon renforce la probabilité que la fille soit vivante. Rien n’avait filtré.

Le jour se levait et avec lui les nuages qui troublaient l’atmosphère comme le brouillard. Sans en être vraiment. Le ciel se brouillait ainsi d’une trompeuse indétermination. Trouble identité. Le détective savait combien les apparences pouvaient être trompeuses. C’était l’ambiguïté cruciale et persistante de son métier. Personne n’est d’un seul blocs. Les Hommes sont malléables comme l’argile, changent, insondables. Insaisissables comme le brouillard.  

La paix de la nuit avait été un moment d’immobilité. Petite rébellion figée contre le temps implacable. Mais la paix et l’obscurité étaient de courte durée. Chassés par le jour et l’ouverture des portes. Les travailleurs partaient rejoindre les docks ou l’usine. Des ménagères sortaient la poubelle ou le chien parfois. Des enfants houspillés par leurs parents portaient des cartables et leur goûter en direction de l’école. Les travailleurs de nuit, les éboueurs, les serveuses de bar retournaient se coucher. Quelques salutations ensommeillées et une harmonie comme celle des villages d’automates ou des trains électriques parvenaient presque à donner l’image d’une communauté soudée. Il frissonna de malaise et non de froid. Il sentait une fausseté de dérision dans ces sortes d’images de carte postale. Une banalité si normale que c’en était presque crispant. Une vie comme une scène et ses personnages typiques, trop typiques pour paraître vivants. Il se sentait prisonnier d’un roman photo.  

Mais les pas qui faisaient leur entrée dans la ruelle étaient ceux de Gordon. Sonelli sortit de l’ombre et le salua d’un mouvement de tête en jetant dans une poubelle le mégot consumé de sa cigarette.
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G.C.P.D
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MessageSujet: Re: Les doublures du réel. (a. J.Gordon )   Les doublures du réel.  (a. J.Gordon ) EmptyLun 1 Jan 2024 - 18:55

GCPD : Law & Order
Just a cop in Gotham
Une sale affaire, cette gamine. Dans ma tête, j'avais pensé à un tas de choses, à un tas de types problématiques qui se baladaient trop tard la nuit, dans la quête de semer le trouble. Mais les suspects, y'en avait une pleine liste qu'il nous faudrait des semaines avant de tous les passer en revue, et nous n'avions pas le temps. C'était une soirée maussade, une soirée où rien ne se passait, le genre de soirée calme où les ténèbres envahissent la ville. Gotham City reste baignée dans ce genre de brume qui tourne toujours au cauchemar, auréolée d'une espère d'aura malfaisante. Certains disent que c'est les produits toxiques, d'autres que c'est lié à une malédiction. Moi ? Pour ce que j'en pensais ... J'avais suffisamment vu de choses dans cette ville pour ne plus croire en toutes ces conneries. Gotham est une ville, point. Elle n'a rien de plus et rien de moins que les autres, sauf une criminalité originale et très en hausse. C'était ce genre de soirée où ce long silence était certes plus choquant que des tirs dans la nuit, ou des cris. Un long silence qui en disait beaucoup, sur ce qui nous attendait. J'avais décidé de joindre Sonelli sur l'affaire. J'étais cependant étonné que Goldstein ne nous ait pas encore rejoint, après tout, je l'avais mise sur l'affaire elle aussi. Une bonne gamine, qui veut bien faire. Sonelli était le genre de vieux briscard qui savait mener ses petites affaires, mais il fallait que je le laisse faire par lui-même. Il avait ses méthodes, et j'avais les miennes. Ce froid de canard me glace les os, et avant de rejoindre Sonelli, j'avais décidé de prendre deux cafés avant de le retrouver à l'endroit que nous avions convenu en terme de lieu de retrouvaille. Dans ma tête, ça se bouscule quand même beaucoup, et cette affaire n'était peut-être qu'une simple fugue. Non. D'après ce que nous avions eu comme premier rapport, il n'y avait pas eu de troubles dans la famille, et la jeune fille n'avait pas beaucoup d'amis. Alors, quoi ? Non, il y'avait quelque chose derrière tout ça. Appelons ça l'instinct. L'instinct du vieux flic qui sent que quelque chose ne va pas dans toute cette foutue affaire. J'inspirais légèrement, la brume froide de ce temps me glaçait à nouveau les os. J'avais un peu de mal à me réchauffer, mais le café aidait un peu quand même. Marchant dans les rues, j'essaie de ne pas prêter attention au peu de gens qui marchent. Mon esprit est focalisé, et j'avais besoin d'être dans le vif du sujet avant de mener cet interrogatoire. Il est tôt ce matin, et le soleil vient à peine de commencer à darder de ses faibles rayons. La journée ne pourrait pas être plus lugubre que ça, et j'avais vraiment l'impression de porter les mauvaises nouvelles. Foutue affaire, elle me retournait les tripes. Au détour de la rue, j'aperçois le point de rendez-vous, et alors que je pénètre dans la ruelle, avec mes deux cafés, c'est à ce moment que Sonelli décide de sortir de son trou.

"Café noir, comme vous l'aimez."

Dis-je, en tendant la substance encore tiède à mon inspecteur, qui avait, comme je l'avais pensé, ses propres méthodes pour régler ses petites affaires. Ce n'était pas grand chose, et par ce geste, je voulais lui rappeler aussi, qu'il pouvait compter sur des gens biens au GCPD, et qu'il pouvait aussi compter sur un vieux rebut dans mon genre. Enfin, nous étions deux vieux schnocks, en passe d'être des retraités, qui portions le badge et qui faisions le boulot qu'on nous demandait de faire. J'avais déterminé, au vu de son aspect et de son allure, qu'il avait passé une grande partie de la nuit dehors. La recherche d'indices peut être éprouvante, et je ne lui demande rien pour le moment, juste le temps de mettre un peu de sucre en poudre dans mon café et d'en avaler une gorgée.

"Juste un point avant que nous allions voir la famille. C'est votre enquête, je vous laisse mener l'interrogatoire. Au besoin, j'apporterais quelques questions supplémentaires si cela doit être noté. Mais que cela reste dans votre enquête, je ne suis pas là pour vous juger, ni pour vous prendre la vedette."

Je ne dis pas ça de manière méchante, non. Mais Sonelli devait se rappeler qu'il était sur l'affaire avant que je ne vienne l'y aider. Travailler seul, c'est bien, mais deux têtes valent parfois, mieux qu'une. J'avais longuement réfléchi à cela. Et même si cette ruelle sale et dégueulasse n'était clairement pas le lieu pour en discuter et faire une espèce de table ronde avant de mener l'affaire, je me devais de rappeler que je n'étais là que pour l'aider, l'assister et potentiellement creuser aussi certains points qui semblent nécessaires. Il y'avait une vie en jeu, et on allait devoir jouer d'intelligence pour voir si certains indices, si certaines petites choses sortaient de l'ordinaire. En temps normal, ce genre d'affaire était reprise par le FBI, qui nous aurait collé au carreau, mais j'ai réussi à faire retarder un peu les choses. Disons qu'à ce moment bien précis, je n'ai pas envie d'avoir des agents de l'organisation, débouler dans les rues de Gotham City comme un taureau fou. Cela en était hors de question. Avalant d'une dernière traite le reste de café, je jette le gobelet en carton dans une poubelle proche. Préparant mon badge, je m'essuie machinalement la moustache pour éviter d'avoir du café dans les poils blancs qu'il me reste, et je fais craquer mes vieilles articulations. Qu'est-ce que je donnerais pour redevenir jeune. Je regarde au dehors de la ruelle, la vie commence peu à peu à faire surface. Les gens commencent à sortir, doucement, calmement, emmitouflés dans leurs manteaux, écharpes et autres doudounes. Le froid qui sévissait en ce moment était à vous faire crever d'un rhume carabiné. Je retiens un éternuement. Je regrette de ne pas avoir mis une couche supplémentaire de vêtements.

"Avant que nous y allions, y'a t'il eu quelque chose dont vous voulez me faire part ?"

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G.C.P.D
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MessageSujet: Re: Les doublures du réel. (a. J.Gordon )   Les doublures du réel.  (a. J.Gordon ) EmptyMar 23 Jan 2024 - 23:45

Le premier matin de froid a une odeur et des couleurs qui n’appartiennent qu’à lui. Un sentiment différent. On a senti la température descendre doucement. On a senti le froid venir. Il n’a pas dérangé. Presque paradoxalement agréable. Revigorant. Vivifiant. Et au premier matin de froid sa dureté se révèle. Brutal changement. Dure révélation. Le premier matin de vrai froid arrivera violent. Imprévu même si l’on s’y attend. Le chauffage est monté à son maximum lorsque l’on peut se le payer. Les écharpes, les mitaines, les vêtements que l’on a de plus chauds sont extraits des cartons, des armoires. Les assemblages harmonieux des formes et des couleurs cessent d’intéresser. Peu importe que le vert, le jaune et le rouge se côtoient. Discordants. Criards. Peu importe que l’on se noie dans l’uniformité de couleurs génériques. Morne. Triste. On a chaud au moins. On se dissimule sous ces épaisses couches de vêtements. Une armure de tissus derrière laquelle on ne distingue plus les formes. Qui projette des ombres en forme de cache-cols ou de bonnets sur les visages. Une ombre sur les figures. Nous sommes tous indiscernables comme dans la brume. Sous le froid tout le monde se voit caché. Une dissimulation moins ambiguë que les rires et les décolletés des temps chauds. Chacun sait que l’on se cache et qu’on se cache du froid. L’hiver est moins menteur que l’été. Les gens de mentent pourtant pas moins en hiver qu’en été. Sonelli le sait bien, lui qui officiait à dévoiler de petits bouts de vérités. Il ne savait pas encore où la mènerait celle-ci mais craignait pour la disparue que cela soit bien sombre. Recroquevillée sous un châle noir une vieille femme frêle tirait son cabas en marmonnant seule que c’est sans doute son dernier hiver. Et ce n’est pas qu’à cause du gel mordant que le temps qu’il fait fait courir un frisson le long de la colonne vertébrale. Le premier matin de froid est porteur d’idées sombres.

Ce n’était pas le premier matin de froid. Il faisait froid pourtant. Sonelli accepta avec gratitude le café tendu par Gordon tandis qu’sa remarque il sourit. Depuis les années qu’ils travaillent ensemble… C’est ainsi. Gordon sait ce qu’il aime comme café. Il sait ce que Gordon va dire.

On ne connait pas tout des gens. Même après des années. On ne connaîtrait pas même tout de soi-même même s’il on vivait deux cent ans inchangé. Il est pourtant dans le quotidien des êtres des grandes tendances d’esprit et des petites manies qui entourent les relations humaines d’une familiarité connue. Prévisible. Habitudes rassurantes, une impression confortable de stabilité.

Les mots de Gordon traduisaient toujours un peu la même chose. La même manière de montrer à ses ouaille qu’il est là pour eux, qu’il les protège, les guide, les encadre. Cette manière de rappeler qu’il était là pour eux et aussi qu’il était celui à qui il devaient rendre compte. Rendre des comptes de leur fidélité au métier. Un sourire. Ils étaient deux vieux briscards du GCPD, deux habitués de cette ville, sa brume et ses détours. De grandes phrases sérieuses et sincères d’homme à homme. De policier à policier. Même si sur la forme il pouvait regarder avec une certaine distance amusée ces grands phrasés paternalistes il lui était gré de la signification profonde de ses actions. Il reconnaissait son attachement au GCPD. Son dévouement entier.  

Un peu de complicité. Un peu d’ironie. Les mots sont dits. L’esprit est là. Les paroles signifient plus que le double de leurs mots. Il vaut peut-être de les répéter quelquefois. Même ce qui n’est pas une nouveauté. Même ce qui n’est pas un souvenir effacé des mémoires. La marque simple du rappel et de la confirmation de ce que l’habitude n’a pas encore su tuer. Donner à ses camarades, à autrui, le message simple et profond que l’on n’a pas fini de de temps en temps penser à lui. Un peu d’attention. Un peu d’affection. Marque de sympathie de camaraderie dans un travail et une cité qui leur à fait tout voir et pas le plus facile. Sonelli pouvait être un loup solitaire indifférent aux hiérarchies, Gordon dirigeait le GCPD. Entre les deux flics vieillis dans les commissariats et les ruelles ensanglantés entre les deux officiers déçus de leurs semblables et pourtant idéalistes, si peu de différences. Qu’importaient les discours après tout. Leur respect mutuel n'avait pas besoin de ce genre d’assurances. Ils étaient au-dessus de ces jeux puérils d’orgueil et de surveillance.

Sonelli hocha la tête presque distraitement.

"Il ne me semble pas que la famille soit surveillée et ils n’ont pas reçu d’appel particulier. Ni menace, ni demande de rançon. Par ailleurs elle semble être allée jusque là où l’on n’a perdu sa trace de son plein gré."

Le regard de Sonelli dériva vers la rue. Il n’y avait pratiquement pas d’accotement pour les piétons mais les rue n’était pas assez large pour que des voitures puissent véritablement y passer. Il n’avait pas plu depuis quelques jours mais des flaques croupissaient en dégageant une légère odeur de moisissure. Les cannettes de bière et de soda s’éparpillaient autour de la poubelle sans sortir de cette sorte d’auréole dont elle la gratifiait. Un nombre impressionnant de mégots de cigarettes recouvrait l’asphalte du caniveau sans dépasser sur le trottoir. Les bâtiments procédaient le long du même caniveau du même alignement régulier. Les façades étaient d’un gris uniforme et interchangeable. Couleur, reflet des existences menées entre ses murs. Modestes, étroites, moroses mais pas misérables. L’endroit n’était ni repoussant ni plaisant. Juste désolant d’absence de vie et d’intérêt. Le lieu évoquait une route barrée sans accident mais sans issue. Triste.

Mais nous étions à Gotham City. Ville où l’opulence la plus clinquante côtoyait la misère la plus sordide. Objectivement il y avait pire que ces maisons vieillottes. Assez vétustes, pas délabrées, pas des masures. Pire que ces rues sinistres et tranquilles. Pire que ces perrons étriqués et bien entretenus. Pire que ces pères et mères de famille se dirigeant emmitouflés sous leurs écharpes vers leurs huit heures quotidiennes de camion ou d’usine. Pourquoi alors ce panorama inspirait-il un profond sentiment de désespoir ?    

Il lui semblait apercevoir par la fenêtre de ce panorama le regard juvénile d’une adolescence déjà désenchantée par son absence d’avenir. La souffrance vraie de sortir de l’enfance pour regarder vers le futur et voir qu’il ne proposait rien. Répétition du même quotidien que ses parents, que ses grands-parents. Pas une enfance misérable et la chance d’avoir un toit au-dessus de la tête. Mais aucune perspective.  

"Je me demande tout de même bien ce qu’elle est partie chercher là bas…"

Hors le numéro peint en noir sur le mur gris rien ne distinguait la maison de la victime des autres. C’était une longue étendue de béton cd’une teinte de poussière. Ils sonnèrent à la porte. Au bout de plusieurs minutes une femme enrobée au visage rougeaud vint leur ouvrir.

Les informations récapitulatives sur l’entourage des personnes disparues indiquaient qu’elle venait d’avoir cinquante quatre ans mais elle aurait tout aussi bien pu en avoir quarante ou la soixantaine passé. Elle devait tout juste dépasser les quatre-vingts kilos mais l’inélégance avec laquelle elle avait renfermé ses bourrelets dans un T-Shirt publicitaire trop petit à l’effigie d’un K-Mart la faisait paraître fantastiquement grosse. Le lien de parenté entre l’adolescente svelte aux traits fins et cette ménagère boulotte tenait de l’étrangeté. Sonelli se demanda perplexe si l’adolescente tenait davantage de son père ou si elle cachait dans son programme génétique ce qui devait lui sculpter à l’âge adulte une allure adipeuse et sèche d’éléphant en barboteuse. Ses traits étaient épais et fades surmontés par une chevelure raide couleur choucroute laquée. La couleur des yeux était le seul lien qui la faisait ressembler à sa fille. Ils étaient rougis de larmes.  

Elle les toisa, méfiante. Se garda bien de les saluer.

- Les démarcheurs sont pas les bien’vnus ici.

Elle avait la voix rauque et secouait son torchon à vaisselle comme pour chasser des mouches.

Sonelli ne haussa pas le ton plus qu’il ne l’adoucit. Il présenta sa carte de police et le commissaire derrière lui.

- Nous sommes de la police, commissaire Gordon et inspecteur Sonelli. Nous enquêtons sur la disparition de votre fille. On peut vous parler ?

La présence de deux policiers devant sa porte sembla beaucoup impressionner la femme. Elle changea immédiatement d’attitude sans s’excuser pour autant de sa méprise. Elle les fit entrer dans une petite cuisine pavée de gros carreaux beiges. Leur proposa de boire quelque chose. L’odeur de la lessive était pénétrante comme celle de goudron de la rue. L’ensemble semblait pourtant aussi sale que nettoyé de façon maniaque. Le tout respirait une tentative de confort presque kitch. En rendant une impression générale de délabrement. Morosité. Banalité. Tristesse ambiante.
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MessageSujet: Re: Les doublures du réel. (a. J.Gordon )   Les doublures du réel.  (a. J.Gordon ) EmptyJeu 25 Jan 2024 - 20:48

GCPD : Law & Order
Just a cop in Gotham
Il flotte une ambiance presque irréelle, là où la réalité de la journée se confronte à l'ambiance épouvantable et malsaine de cette ville. Le mal qui s'en dégage, elle est puissante. Dangereuse, et terriblement séduisante pour les faibles d'esprits. Mais des gens comme moi, sommes parés à toutes les éventualités. Les choses qui paraissent parfois anodines, révèlent en leur être, des choses encore plus sombres, plus dépravées, et abominables. Sonelli semblait avoir fait un peu de repérage, et apparemment, il avait déjà fait son petit bonhomme de chemin dans l'affaire. Quelques informations glanées, quelques observations. Il fallait que l'on voit tout ça avec la famille en elle-même. En temps normal, j'aurais peut-être quelques pistes. Quelques petits truands, une jeune fille, et une rançon demandée, mais là ? Rien. Nada. Niente. Le jour se lève doucement sur Gotham City. Les lieux les plus étranges raisonnaient comme l'enfer dans les yeux des habitants. Le G.C.P.D se devait de maintenir l'ordre en ville. Un ordre qu'il peinait de plus en plus à maintenir sans Batman. Le poste de police s'était récemment penché sur une affaire d'armes qui pourrait être reliée à la gamine enlevée. Peut-être qu'elle a été témoin d'un truc ? Ce n'est pas improbable ... Mais on s'était attardé plus précisément sur un nom: "Mike Jenkins". On l'avait soupçonné de détourner de l'argent à la débarcadère de Gotham, accumulant ceci à un trafic d'armes sans scrupule, il risquait des années de prison. La donne était tout de suite faite dans la ville. C'était clairement la loi du plus fort. Et même si les parrains de la Pègre se réservaient le droit de contrôler des parcelles de la cité, rien n'interdisaient aux petits gangsters de faire leur blé sur le dos des honnêtes gens. Mais le titre de "petit gangster" ne convenait pas totalement à ce Mike Jenkins. Il avait quelque chose d'étrange chez lui et il refusait de donner le nom de son employeur. Les meilleurs dans leurs domaines s'essayèrent à le faire parler mais rien. Bullock était actuellement en train de le cuisiner aux bœufs carottes, rien de tel pour lui. Mais tout ça, ce n'était que de l'hypothèse. Une hypothèse d'un vieux flic qui essaie de voir des fils rouges se connecter sur d'autres fils rouges. Des criminels qui kidnappent les jeunes filles pour pas grand chose en échange, il y'en avait. Et certains pouvaient même me faire peur. Très peur.

"Je ne sais pas où cette enquête va nous mener. Mais gardez votre sang-froid. Quoiqu'il arrive."

Nous nous rendons donc, à la porte de la famille de la jeune disparue. On sonne, et l'accueil fut légèrement glacial. Après avoir montré nos badges, on peut entrer et on peut voir une bonne partie de l'habitation. Toujours le regard plongé sur les alentours, j'écoute Sonelli sans mot, m'imaginant la scène dans mon esprit pour voir si tout collait comme ça le devait. Sonelli met directement les pieds dans le plat. Le policier est plutôt du genre pragmatique et surtout, il a besoin de se représenter un théâtre de crime pour comprendre les tenants et les aboutissants. Là où les deux compères mettaient les pieds allaient les mener dans la gueule du loup et je voyais les emmerdes pointer le bout du nez mais après tout, c'est pas comme si je n'en n'avais pas l'habitude. Les deux enquêteurs ont une façon de voir les chose différemment sur la façon d'appréhender cette affaire, aussi différent que leur accoutrement, leur façon de se tenir. Ils sont aux antipodes l'un de l'autre, mais une chose les rapproche : l'obstination. L'idée de ne pas lâcher l'enquête, à aucun moment. Observant l'escalier qui montait vers l'étage, je me permets une remarque.

"Je vais inspecter la chambre de la disparue, Sonelli. Vous n'avez pas besoin de moi pour l'interrogatoire, j'imagine."

La dame accepte que je monte dans la chambre de la jeune fille. On ne sait jamais sur quoi on peut tomber, mais au vu de ce que je pouvais déduire, des méthodes, et de ce dernier fait avéré : Pas de rançons. Alors il y'avait quelque chose que je voulais vérifier. Quelque chose dont j'aimerais être sûr. Extrapoler n'était pas une mauvaise chose lorsqu'on savait à quoi s'attendre. Cela me rappelait des mauvais souvenirs, de vieux souvenirs, de quand Barbara était encore une jeune enfant. Des gamines avaient disparu, sans que l'on sache comment. Et grâce au Batman, elles furent retrouvées. Mais ce n'était pas une enquête que j'avais conclu comme réussie. Le responsable n'était autre que le diplomate de Poméranie, un petit pays d'Asie, qui avait un goût pour les petites filles assez prononcé. J'ignorais ce qu'il était devenu, mais force est de constater que quelqu'un semblait en vouloir à cette Calie. Quitte à perdre son temps, après tout ... J’étais bien loin de me douter de ce qui se passerait avec cette femme, et des conséquences que ça aurait. Alors que je monte les escaliers, je rentre dans la pièce, dans la chambre de la jeune fille. C'est sinistre. On aurait cru que la vie avait abandonné cette maison, du moins, cette pièce. Les poupées sur l'étagère me regardaient, sans vie. Du mobilier, un bureau, un lit, des posters et des affaires sales. Une belle collection de livres dans une étagère et même une guitare sur le lit. La chambre d'adolescente classique, je connaissais bien ça. Je m'autorise à sortir une cigarette, avant de regarder d'un peu plus près le bureau. Je pensais pour ma part surtout à du trafic d'êtres humains. Un coup classique : des types volent des gamins pour revendre les organes à de vieux riches dégueulasses. Je pouvais toujours les arrêter, et ainsi avoir droit à un article complaisant dans la presse : « un héroïque policier sauve des vies ». On me prendrait en photo avec les kidnappés. Ouais, mais ce n'était pas ce que j'avais en tête pour le moment. En bas, je pouvais entendre un léger bruit sourd. Sonelli discutait avec la dame. Il posait sûrement les bonnes questions, mais à savoir, je préférais continuer à observer. C'est alors que ce que je ne voulais pas voir, apparut. Je m'étais saisi d'une casquette, elle représentait le logo de Batman, et je fouille dans les plis intérieurs de la casquette. Ce que j'y trouve ... Me glace le sang. Inspirant légèrement, je redescends les marches doucement, avant de tendre la casquette à Sonelli. Dans la casquette, on pouvait y trouver une étiquette portant la mention "10/6". Alors que je la tends vers Sonelli, je me rapproche de lui.

"Je crois que c'est encore plus grave que ce que nous pensions."

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MessageSujet: Re: Les doublures du réel. (a. J.Gordon )   Les doublures du réel.  (a. J.Gordon ) EmptyMar 27 Fév 2024 - 0:32

Après avoir décliné un verre d’alcool et échangé quelques politesses, Sonelli entra dans le vif du sujet. La glace brisée, la matrone se montra plus loquace. Presque bavarde. Sans qu’il y ait besoin de la presser de question elle décrivit sa fille et la vie rangée et banale qu’elles menaient toutes les deux dans cette maison un peu vide depuis que l’ainé avait déménagé sur la côte Ouest. Le père de la famille était mort quelques années auparavant dans un accident de la circulation. A la description du lien fort entre la cadette et son père Sonelli devina que la disparue avait sans doute été très affectée par sa mort. La pensée du cimentière montagnard où reposait son père un instant le traversa. Un souffle de tristesse. Il n’en montra rien. Continua d’écouter.

Le fils aîné avait eu quelques soucis de délinquance à cette époque mais les faits étaient mineurs et ne s’étaient pas prolongés au-delà de sa majorité. Les déclarations de la mère coïncidaient avec le dossier que Beaurevain avait déposé sur son bureau. Le décès paternel avait bien fait l’objet d’une enquête mais le dossier était très vide et avait été classé rapidement. Quant à l’aîné on ne pouvait pas tout à fait exclure que des problèmes de toutes petites délinquance vieux de plusieurs années puissent se corréler à la disparition de sa sœur mais Sonelli ne le croyait pas.

Essuyant de temps à autres ses yeux sur le torchon qu’elle triturait entre ses mains la mère s’épanchait beaucoup. Elle ne devait pas avoir grand monde avec qui partager sa peine. Même lorsqu’elle s’écartait du sujet pour déverser ses peines le vieil inspecteur restait patient, attentif. Relançait quelques fois en glissant de temps à autre un « Ah bon ? », « Comme je vous comprends… », « Ça a dû être terrible. ». Ecoutait. Montrait des marques de compassion. Le temps leur était compté mais le vieux briscard du GCPD avait appris que s’éloigner du sujet pouvait mener à une compréhension plus large du tableau et parfois à des informations essentielles.

Lorsqu’elle eut fini de raconter combien les bêtises de son fils avaient heurté son orgueil de mère et combien elle avait veillé sur sa fille pour l’empêcher de prendre le même chemin, la conversation revint naturellement sur les fréquentations de celle-ci. Sans hésitation elle déclara que sa fille, très discrète, n’avait pas d’amis en dehors du voisinage. Deux ou trois adolescentes habitant la même rue. Sonelli la questionna sur un éventuel copain de sa fille. Elle fut catégorique. Non, impossible, qu’allait-il penser, ça n’était pas de son âge.  L’inspecteur hochait la tête enregistrant les réponses sans les commenter.

C’est sans plus de mots et de commentaires qu’il accueillit l’arrivée et la trouvaille du commissaire. Se contenant de prendre l’objet, de l’observer sous toutes les coutures, l’analyser, le retourner dans tous les sens. Froncement de sourcil. Mine sombre. Le regard des deux policiers se croisèrent. Ils s’étaient compris mais ils ne parlèrent pas. A son tour l’inspecteur demanda à la mère de voir la pièce où vivait l’adolescente et ils remontèrent l’escalier.

La porte s’ouvrit sur la chambre d’une petite fille sage. Le décors était convenu, composé de toute la liste de l’utilitaire classique du bureau - chambre à coucher et meublé d’une standardisation digne d’un showroom Rooms to Go. Dans un théâtre, une telle absence d’âme aurait qualifié de carton-pâte.

Une étagère sur laquelle s’alignait le regard fixe de trois poupées aux visages inexpressif. Quelque chose dans cette normalité atone en était presque morbide. Les vêtements avaient les mêmes couleurs pastel que les robes alignées dans la penderie. Sur le dessus d’une corbeille de vêtements sales, roulés en boules froissées des jeans et des hauts noirs. Le seul souffle de vie émanait de la silhouette rigide de l’ours en peluche soutenu sur la table de nuit. Un reflet dans les yeux noirs, un peu de chaleur. Le pelage était sale, rapiécé. Une relique de l’enfance. C’était l’évidence. L’adolescente n’avait plus l’âge de jouer avec des peluches, mais elle devait y tenir puisqu’elle l’avait gardé.

Une guitare posée sur le lit. Au-dessus, un alignement de posters à l’effigie de chanteurs, généralement des guitaristes de groupe de métal ou de rock. Des paroles, des titres de chansons étaient écrits au marqueur blanc. Des retranscriptions parfois approximatives. Sonelli préférait les opéras mais avait entendu son fils être adolescent et avait assez de culture pour remarquer que Kirk Hammett n’avait jamais chanté qu’il voulait de chaque matin qu’il lui soit une année nouvelle. Ni Brad Whitford l’éloge du droit à l’opacité. Les signatures des dédicaces étaient sans hésitations des fausses.  

Sous le bureau, un empilement de boîtes en fer blanc à l’effigie du logo du Walmart. Sonelli ouvrit la première. Un amas de stylos, à moitié vide. Contraste curieux avec le classement presque maniaque des cahiers de cours et des brouillons d’anglais sur le dessus du bureau qui brillait comme un soulier. La bibliothèque en revanche était bien pleine. Livres intéressants, classés avec propreté mais affection. Dans un cadre en plastique un peu ébréché la photo d’un chien tiré d’un magazine.  Le ficus devant la fenêtre n’était pas un vrai et son plastique sentait la poussière. Pas de place prévue pour un ordinateur. Ni pour une Playstation.

Un certain malaise nouait la gorge de l’inspecteur pensif. Par flash rapides un mode inconnu défilait devant lui. L’image fugace d’une jeunesse qui superposait une image morte à la projection de sa pensées bien vivante. L’impression d’être à la place de ce que pouvait voir cette jeune fille en regardant en arrière. Comme regarder de vieilles photos de soi dans un album et se voir vivre comme un personnage de cinéma ou le récit d’un autre. La jeunesse de cette inconnue défilait devant son imagination comme une projection de la pellicule dans l’un de ces vieux cinéma en noir et blanc. Quoiqu’il fût arrivé à cette jeune fille, morte ou vivante, l’enfance était désormais finie. L’idée d’à quel point elle semblait avoir été décevante lui semblait aussi insupportable que s’il s’était s’agit de la sienne. Il pensa qu’il allumerait bien une cigarette pour brûler ce sentiment en même temps que le tabac mais par respect pour la fille et la mère, il s’en dispensa.

- Votre fille s’intéressait-elle à la politique ?
- Grand dieux non ! A seize ans !
- En êtes-vous bien sûre ?
- Pensez vous, c’était pas de son âge !
- Parmi ses amis ses contacts personne, vous en êtes certaine ?
- Pas l’genre de ma fille d’avoir ce genre de gens parmi ses contacts.


Il n’insista pas sans sembler convaincu. Songeur, il ne partagea pas le fruit de ses réflexions avec son collègue. En tout cas pas devant la mère. Mais dès qu’elle fut sortie de la pièce, les y laissant seuls au motif de l’émotion, Sonelli se tourna vers Gordon.
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MessageSujet: Re: Les doublures du réel. (a. J.Gordon )   Les doublures du réel.  (a. J.Gordon ) EmptyMer 6 Mar 2024 - 17:20

GCPD : Law & Order
Just a cop in Gotham
Je n'aime pas ça."

Mon intuition me dit que cette affaire pue vraiment, et que l'arrivée allait être potentiellement violente. Encore un de ces dossiers que l'on classera comme une simple anecdote dans les registres du GCPD, mais une tâche immense dans l'âme de ceux qui l'ont traitée, et pour tout dire, à force, on prend cher. La normalité, c'était pas vraiment l'apanage de cette ville. On ne peut pas dire que les choses étaient normales. Elles ne sont pas normales, elles ne le seront jamais. Une ville qui voyait sans cesse des clowns, des pingouins, des épouvantails et des horreurs costumées sans cesse, ne pourrait jamais revenir à la normale. Mais qu'est-ce que c'était que la normalité ? Bonne question. Songeur, mes yeux se reposent à nouveau sur le lieu qui nous entoure. Chambre d'enfance, d'adolescence. Vague à l'âme des émotions et découverte de soi. Je songeais à Barbara, qui avait eu le malheur d'être ma fille adoptive, et qui en avait souvent fait les frais, surtout lors de cette terrible nuit. Inspirant légèrement, je calme ma main qui se tremble. Les dernières questions de Sonelli étaient étranges, mais elles avaient le mérite d'être posées, même si après cette révélation, je ne pouvais pas m'empêcher de trembler pour elle. Inspirant, je plisse les yeux, avant de retirer mes lunettes. C'était pas le genre de chose facile qu'on allait devoir annoncer.

"Très sincèrement, j'espère pour cette gamine qu'elle soit encore en vie. Mais je n'aime pas être un oiseau de mauvais augure. Pas dans ce genre de cas ..."

On parlait d'un homme dangereux, capable de faire des choses abominables au nom d'un conte de fée. C'était pourtant étrange, il s'était fait tout petit ces derniers mois, et pourquoi maintenant ? Les questions sont à poser, et les réponses seront plus difficiles à trouver. Inspirant légèrement, je ne pouvais que voir les choses sous un autre angle. Parmi toutes ces reliques, d'une enfance qui aurait été heureuse, j'aimerais croire que les choses soient plus faciles pour nous, afin de mieux retrouver la gosse. Les ours en peluche, les accessoires d'adolescente, en pleine fleur de l'âge, tous ça me paraissait morbide, et pourtant, j'en avais vu des choses. Je me tâte à chercher une clope, mais je me ravise. Pour tout dire, j'avais qu'une seule envie, sentir cette odeur de nicotine qui me rassurait dans les plus mauvais moments. On en avait bien bavé ces derniers temps, et là, pour tout dire, je devais avouer que ce n'était clairement pas la meilleure des nouvelles. Je ne suis pas chez moi, et afin de calmer ce besoin ardent d'en allumer une, je me mets à regarder par la fenêtre, histoire de calmer mon frein, et surtout, pour garder la tête froide.

"Quel est votre ressenti, Sonelli ?"

L'avis du détective m'intéresse énormément, et pour tout dire, j'ai hâte de savoir ce qu'il va me sortir. Songeur, une nouvelle fois, je ne pouvais que chercher les meilleurs scénarios possibles, et malheureusement, aucun ne me venait en tête. J'avais suffisamment roulé ma bosse pour pouvoir annoncer ce genre de funeste prédiction. Pas que je n'avais plus foi dans mon boulot, mais le métier, une fois qu'il est bien entré, vous permet de faire certaines déductions pouvant être vérifiables par la suite. Même si certaines choses, certaines affaires, ou encore certains comportements pouvaient me paraitre salissants pour le GCPD, j'avais besoin d'hommes et de femmes prêts à remuer la merde avec leurs mains pour faire quelque chose, pour garantir à cette ville une chance de survie. En attendant, il fallait composer avec ce qui se passait dans les rues. Gotham City n'était pas une ville normale de toutes manières.

"Si c'est bien Jervis Tetch qui est derrière ça, il va falloir qu'on boucle tous les lieux qu'il semble diriger sous couvert. Le terrier du Lapin, qui est géré par deux de ses collègues. Dumson Deever et Dumphrey Deever. Deux cousins jumeaux, que Tetch surnomme Tweedle-Dee et Tweedle-Dum. Nom de Dieu que je déteste ces sobriquets stupides. On est pourtant pas dans un foutu conte de fées ..."

C'était stupide, vraiment, d'appeler un homme par son surnom, surtout quand c'était risiblement idiot. Ce n'était plus le commissaire qui parlait, mais le baroudeur, celui qui avait vu des années passées derrière ce bureau, qui avait connu de nombreuses pertes dans ses rangs, la perte de nombreux amis, de nombreuses familles déchirées, et bien sur, les interminables processions dans les cimetières américains de jeunes agents fraichement sortis de l'académie de police, finirent dans des boites en sapin. Tandis que les vieux de la veille, eux, supportaient le fardeau des morts, des promesses brisées, et se voyaient devenir des criminels au fur et à mesure que cette ville infligeait des sévices aux hommes de loi. Si l'on se bat, un jour, on devient forcément un criminel, selon la chance que l'on a. Mais c'est cette ville, cette ville qui vous enfonce en permanence, cette ville qui vous brise petit à petit et qui vous emmène au tombeau, il fallait jouer à l'équilibriste pour s'en sortir indemne. Pour ma part, j'avais déjà donné, et pourtant, intimement, je savais que j'allais encore casquer très bientôt. La petite chambre offrait les premiers rayons du soleil, malgré ce printemps tardif qui peinait à s'ouvrir. Pour tout dire, j'espérais simplement que les bonnes nouvelles viendraient. Je tapote machinalement avec mes doigts dans la poche de mon imper, tout en attendant l'avis de Sonelli. Il avait déjà son idée, j'en étais certain, après, niveau conclusion, on peut très vite tomber sur quelque chose d'autre.

"Après ... On peut aussi trouver ce genre d'articles au marché noir. L'acheteur pourrait être n'importe qui. Mais il faudrait voir avec Cobblepot à ce niveau. On a un choix à faire, et le temps risque de nous être compté."

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