Mia repensait à l'époque de Fayetteville, quand elle était petite et devait s'occuper du vieux chien familiale ou du cheval de son père. A l'époque, même si elle les appréciait, cela avait représenté une corvée pour la jeune gamine qui courait partout en arrêtant les autres gosses trop turbulents.  
C'était qu'elle avait bien changé depuis ! Elle s'était sensibilisé à la cause animale depuis quelques années, et avait même franchi le cap il y a quelques mois en recueillant son premier chien. Un jeune labrador abandonné rencontré durant une patrouille de routine, qu'une collègue à elle avait sauvé.

De fil en aiguille, elle s'était trouvée la une seconde passion. Elle avait naturellement commencé à s'occuper et à dresser son chien, mais aussi ceux du chenil du GCPD. Et cela culminait ce mois-ci, en Avril, à la fois sur le plan professionnelle où elle avait officiellement soumis sa demande d'affectation à la brigade canine, mais aussi sur le plan privé : elle avait rejoint un chenil comme bénévole.
Richardson, sa coloc et amie, l'avait fortement soutenu et encouragé. C'était même elle qui lui avait parlé de ce chenil, situé à Central Gotham, qui permettait à Mia d'y faire des sauts avant ou après son service.

Bien sûr, elle n'était pas une professionnel ni une experte en la matière. Elle apprenait encore, chaque jours même. Elle se montrait volontaire et dédiée à cette tâche, se promenant régulièrement avec des bouquins théorique sur la psychologie, le comportementalisme, ou le dressage des chiens.


Aujourd'hui, elle sortait d'un service particulièrement difficile. On était en fin d'après-midi, il faisait gris. Elle était épuisée, mais elle savait qu'Esther était sur une affaire qui lui tenait à cœur. Elle avait donc du temps devant elle.

Mia déposait son sac de sport contenant ses affaires dans un casier, verrouillé, du bureau situé dans le local attenant au chenil. Bien sûr, si elle ne s'en vantait pas auprès des visiteurs, les autres bénévoles et employés savaient qu'elle était du GCPD : personne n'oserait fouiller ses affaires sans son accord.
C'était un moyen de souffler en dehors du travail, sans uniforme, mais tout en continuant à rester utile pour la "cause", ainsi que de la "communauté" Gothamite.

Le chenil accueillait et recueillait toute sorte de chiens. L'association s'occupait des soins, mais aussi d'aider au dressage et au suivi des chiens une fois adoptés. Bien sûr, tout n'était pas rose. Parfois l'association devait aussi gérer des animaux jugés "problématiques", des cas qui ne se terminaient pas toujours bien.


Aujourd'hui Mia n'avait pas pris la peine d'attachait ses cheveux, les laissant former une crinière folle, simplement retenus loin de ses yeux par un bandana. Elle portait une tenue civile assez sobre : jean noir troué, sweet sale portant le logo des Guns N Roses, son collier porte bonheur. Pas de gant, malgré les risques, car elle ne voulait pas mettre de barrière entre sa main et les chiens.
Elle gérait surveillait les visiteurs et s'occupait de répondre aux questions. Les chiens étaient, pour la majorité, dans la cours arrière avec d'autres bénévoles. Paria, son labrador jouait avec un autre chien, un boxer du nom de Pirate, qui tenait son nom du fait d'avoir perdu son œil gauche. Ils tournaient autour de Mia et d'un visiteur, un trentenaire qui cherchait justement à adopter un chien.

"Il a une certaine énergie. Si vous avez du temps à lui consacrer, il fera un parfait compagnon." déclairait-elle avec son sourire étincelant habituel. "Si je ne suis pas la quand vous repassez pour les papiers, dites simplement que c'est Rouge-Gorge qui vous a reçu." terminait-elle en le raccompagnant à la sortie.

Sur un sol blanc et immaculé de carrelage brillant se tortille une jeune femme d’a peine plus de 22 ans. Elle est blonde, les yeux marrons et des petites tâches de rousseurs rappelle la réalité que sa couleur de cheveux est fausse, ce qui explique les fourches. Les cheveux sont longs mais mousseux n’ayant absolument pas l’air doux, elle fronce les sourcils en remarquant ça et sa bouche est si diablement tordu en une in expression gravissime que la pauvre fille se déséquilibre de stress dans sa danse envoûtante. Elle garde la face ce qui est un bon point mais dans quelques secondes elle s’écroulera par terre car sa cheville est belle est bien foulée. Sans surprise cela se produit. La musique continue mais elle est au sol et éclate en sanglots, elle a peur et elle a raison. Mais aujourd’hui la journée prend doucement fin pour Elga et elle a déjà choisis toute ses nouvelles têtes féminine, cependant elle avait le temps aujourd’hui alors rien n’obligeait à écourter la séance de recrutement. 23H 12, que faire de cette pauvresse aux joues rebondit et à la bouche retroussée. Elle ferait une bonne spécialiste des fellations avait-elle pensé mais elle était bien trop sensible.  


-Au suivant…

La pauvre fille est emmenée, elle se débat misérablement en vain et essaye de parler à Elle, elle parle en russe et supplique mais peut importe le choix est fait et son regard se porte sur ses chiens. La ses lèvres se retroussent en un petit sourire et le bras posé sur l’un des accoudoirs du fauteuil elle tend sa main vers Dolce -chienne Dobermann d’environ 5 ans-. Assise comme une statut prête à bondir sur une victime si elle voyait une agression à son inquisitrice elle tourna cependant la tête et dans un sourire calme et épris de paix Elga la caressa un peu le temps que l’un des derniers participants daigne montrer le bout de son nez. Quand elle se tourna vers Gabbana, le mâle qui était à sa gauche et le plus près de la porte d’où rentrait les postulants elle voulu lui adresser une caresse mais il grognait. Fronçant les sourcils, les choses s’enchaînèrent.
La porte s’ouvre.
Elle claque contre le mur adjacent.
Une arme est chargée pointée sur la maîtresse des lieux.
Un coup de feu.
Puis deux.
Puis trois.

Ouvrant les yeux dans un sursaut  c’est dans de grands draps propres et confortable que se réveille Elga. Regardant autour d’elle, l’obscurité de la pièce est tranchée par les lumières de la ville qui s’invite par la fenêtre entre les interstices des stores. Il est dingue de se dire que la nuit à Gotham est parfois plus lumineuse que la journée… Se relevant un peu elle grimace, son épaule enveloppée d’un bandage propre la lance comme un rappel des récents évènements. Ce n’était que des animaux, mais pour elle ils étaient sa seule véritable et indubitable source d’amour. Y réfléchissant cela faisait longtemps qu’elle se disait qu’au final seul l’amour d’un chien pour son maître pouvait s’avérer être un véritable amour sincère. C’était une triste constatation qui venait enfoncer bien plus profond le coté misanthrope de la reine des docks slaves.

3 mois plus tard, elle se décida enfin. C’était une décision difficile car la face était ce qui lui importait le plus et de quel leader aurait-elle l’air si elle osait montrer sa profonde tristesse face à la perte de ses animaux à son propre personnel dont elle aimait être crainte ?
Mieux vaux la peur, car la peur marche toujours.
Telle était sa devise mais aujourd’hui le week-end était là et quelques heures de ce jour était toujours réservé à ce qu’Elga avait bien envie de faire, même les mafieux avait des temps de repos après tout.
Poussant la porte d’un chenil elle était comme un fantôme et n’avait même pas franchement poussé la porte pour ne pas alerter qui que ce soit de son arrivée. Se glissant dans les différents dédales de la boutique elle observa les différentes cage enfermant des animaux. Se postant face aux vitrines et au cage des chiots se battait gentiment tandis que d’un autre coté un vieux chien dormait paisiblement. Perruque brune aux longs cheveux sur la tête, lunette de soleil sur la tête, ses lèvres au contraire  de d’habitude n’était pas teinté de son noir significatif. Les apparences sont importantes alors autant que personne ne sache qu’elle était venu là. Portant un long trench de cuir camel sur une combinaison noir chic ses talons ne claquait pas au sol et elle se perdit presque dans ses pensées. Oui, sous ses froides couches de chairs insensibles restait un grain d’humanité.
Soupirant pour se ressaisir elle se tourne et  distingue une jeune femme aux cheveux roux raccompagnant un client. S’avançant un peu vers elle elle cacha qui elle était derrière le plus éclatant des sourires qui restait cependant très formelle. Se raclant un peu la gorge elle se force à camoufler son accent du mieux qu’elle peu.

-Excusez-moi, vous travaillez ici ? Car j’aimerais savoir si vous avez des Dobermann s’il vous plait?

Le regard porté dans ses yeux, elle dominait la jeune femme d’au moins 20 bon centimètres et gardait un air froid dans son regard. Puis elle s’attarda sur son collier qu’elle détailla un peu, discrètement caché sous ses faux sourires.

Mia saluait le précédent visiteur avant de se tourner vers l'intérieur, elle était heureuse d'avoir peut être pu trouver un foyer pour le petit "pirate". Il méritait une seconde chance, ce petit.
-Excusez-moi, vous travaillez ici ? Car j’aimerais savoir si vous avez des Dobermann s’il vous plait?
L'interpellait, après un raclement de gorge poli, une jeune femme aux longs cheveux bruns, dont la tenue ne laissait que peu douter l'aisance économique dont elle disposait. Mia pivotait vers elle, lâchant un "bonjour" réflexe.

La rouquine levait les yeux pour capter son regard avant d'offrir un grand sourire. Légèrement amusée par la différence de carrure :elle était petite, mais bien bâtie et trapue, la où la femme face à elle était grande propulsée par des talons, mais avec une finesse qui laissait craindre un corps frêle. Elle ne semblait en rien intimidée, ou gênée. Son attitude prouvait même qu'elle se sentait assez à l'aise.

Elle s'ébrouait et portait la main à son cœur pour s'incliner légèrement. "Je travail ici, oui. Mais vous ne me dérangez pas !" déclarait t-elle sans l'ombre d'un doute. Son sourire était chaleureux et sincère, rayonnant d'une certaine jovialité. Elle marquait une pause pour réfléchir aux différents chiens présents.
Le collier de la rouquine ne semblait pas avoir une grande valeur : une chaine en argent, décoré par une émeraude abimée et une pierre volcanique sombre, elle aussi rayée.

"Des dobermanns ? On en a un, oui. Le pauvre a été retrouvé il y a quelques mois dans l'East End." l'informait t-elle en attachant ses cheveux en un chignon aussi négligé qu'improvisé, en se dirigeant vers une table pour y attraper un registre. Le labrador qui errait librement dans la pièce venait se fourrer entre ses jambes alors qu'elle reprenait : "On a du mal à lui trouver une famille... Mh. Les pauvres. C'est comme les Rott' ou les Pit', ils souffrent de la réputation de leur espèces, alors qu'ils sont vraiment facile à dresser et de véritables compagnons... adorables et loyaux" marmonnait t-elle à voix haute en feuilletant les documents, tournant de nouveau son attention sur Elga.

Cette fois cependant, son regard se montrait plus scrutateur, pour ne pas dire qu'elle dévisageait la Russe. Peut être penserait-elle que son déguisement était perçé à jours, mais la vérité était ailleurs, Mia cherchait à jauger la jeune femme. Etudiant son physique, sa musculature, mais aussi l'état de ses mains. "C'est... pour vous ? Madame...?" questionnait t-elle avec une pointe de doute.

Elle penchait légèrement la tête, arrêtant de la dévisager pour lui offrir un sourire amicale, étincellant.
"Vous avez déjà eu un chien...?"

Lorsqu’en se tournant vers elle la petite vendeuse s’exclame de la politesse en vigueur avec un franc sourire, cela viens percer un peu l’estomac de la maquerelle qui rougirait presque de paraître malpoli. L’impolitesse appartenait à Elle pas à Katrina Jerdev, sa fausse identité très bien rodée pour circuler dans les rues de gotham sans éveiller le moindre soupçon. Certes elle n’était pas là depuis très longtemps mais il valait toujours mieux prendre milles précautions, surtout en faisant quelque chose d’aussi anodin que chercher un nouveau chien. Le secret du charisme d’un grand héros ou un grand malfaiteurs résidait dans le fait qu’on ne les voyait jamais faire des choses simple et ou dégradante. Et il était hors de question que la détentrice du territoire russe à Gotham soit connu comme étant une mémère à chien…
Du moins c’est ce qu’elle pensait. Revenant un peu dans la réalité des choses avant qu’elle ne réponde à sa question, Elga rajouta dans un chuchotement gêné. C’était amusant pour elle de jouer un rôle ça changeait les idées de son âme froide et sans espoir.

-Oh oui, bonjour pardon...

Malgré qu’elle force pour cacher son accent, c’etait fichu, c’est à 80 % sûre que la fille avait déjà déduit qu’elle avait des origines slaves. Mais peut importait elle avait l’air franchement mignonne et serviable.  Alors qu’elle semblait réfléchir, Elga, sous son costume de bonne qualité de persuasion en profita pour observer autour d’elle et voir si il n’y avait pas quoi que ce soit a savoir ici qui pourrait valoir quelque chose de bon. Mais avant cela l’écoutant répondre dans une moue intéressée souriante mais toujours froide elle essaye de sonder la jeune femme. Qui est- elle ?
Son physique est assez sportif et pourtant elle semble aussi douce qu’un agneaux. En regardant un peu les autres occupants du chenil je vois qu’ils n’ont tous rien à voir entre eux. Des bénévole donc ? C’était probable. A sa réponse positive elle trouve un peu de joie mais aurait apprécié qu’il y en ai deux, c’était plus esthétique.

La laissant fouiller le registre en gardant sa posture calme elle sentit un frisson sur sa jambe qui lui fit baisser les yeux. Voyant un chien, un labrador pataud aux airs adorable elle sourit un peu plus franchement et tendit vers lui sa main pour qu’il l’a renifle si il souhaitait. Ce qu’il fit avant de retourner rôder autour de son interlocutrice. C’était elle sa maîtresse elle le comprit tout de suite et reposa son regard sur la jeune femme qui semblait au même titre qu’elle essayer de la sonder. De nature très calme et au sang froid, Elga restait de marbre et imperceptible.  Rien ne pouvait la trahir, ici personne encore ne savait vraiment qui elle était elle n’avait rien à craindre, elle le savait très bien.

Hochant la tête à sa première question elle gratte le pouce avec l’un de ses doigts pendant qu’elle lui parle. Ses mains sont impeccables, aucune cale, aucune peau retroussé, les ongles non vernis mais entretenus, rien à redire que la femme ne souffrait pas d’une vie de misère.

-Oui c’est bien pour moi et j’en ai déjà eu deux. Un couple. Très mignon.

A ses mots, elle fouille sa poche à la recherche d’un téléphone, son téléphone non professionnel et qui ne l’incriminait en rien des nombreux odieux crimes qu’elle commettait. C’était un téléphone tout ce qu’il y avait de plus banal à part que celui-ci était in-traçable. Ouvrant les photos elle montra à la jeune femme ses amours perdus. C’est ce que les gens normaux faisait et puis ça faisait du bien d’avoir un peu de normalité dans cette vie d’action de temps en temps.

-Les pauvres, ils étaient toujours fourrés ensemble c’était adorable mais, ils sont morts. Du jour au lendemain, la nouvelle nous transperce

Même si elle mentirait sûrement sur les détails de leurs morts si elle demandait, en pensant au fait qui ne changerait pas elle avait un réel air triste. Ils étaient morts. Ré-enfournant son téléphone dans sa poche elle lança un nouveau regard à la jeune femme.

-Eh puis vous savez comment c’est… On est triste on se jure de ne pas reprendre Ces petits bêtes à chagrin mais rien y fait quand on aime les animaux … On repasse toujours le pas.

Soupirant elle arborait un visage plus ouvert et un peu moins froid. Pensant au chien qu’elle suggérait elle avait envie de le voir.

-Ce serait possible de le voir, s’il vous plaît ?

Après elle n’était pas contre en adopter un d’une autre race mais elle avait envie de voir comment les choses s’annoncerait avec celui dont elle parlait.

Mia souriait amicalement, sans jugement. Si elle avait compris pour son accent, elle ne semblait pas réellement y prêter la moindre attention.
Le chenil était à l'image de la ville : il grouillait de bénévoles comme de visiteurs aux origines hétéroclites aussi diverses que variés. Les gens comme Elga, ou Mia, faisaient tâches sans le faire. Il s'agissait d'originaux dans une foule de personnes uniques : les différences s'effaçaient bien vite quand tout le monde en possède.  
Mais comme à l'image de la ville, ce chenil était aussi décadent et imparfait. Malgré toute la bonne volonté des bénévoles et des quelques employés payés, il était clair que l'endroit manquait de moyens, de volontaires. Le local était propre, les chiens nourris, évidemment. Mais la nourriture visible n'était pas de luxe, le local n'était pas vaste et situé en plein centre-ville, il était sans doute assez difficile d'offrir des conditions optimales de soins comme de promenades aux bêtes.
C'était un établissement à taille humaine, qui tâchait d'aider les animaux à son échelle, principalement par de bonnes intentions.


Mia semblait légèrement perplexe, mais ne disait rien, l'écoutant avec respect. Elle s'approchait pour venir regarder le téléphone, et s'attarder sur les photos. Perdant ses doutes, son visage s'éclairait alors d'une nouvelle expression de joie alors qu'elle observait les photos, expression qui se muait en un mélange de tristesse et de compassion en apprenant leur triste sort. Mia fermait un instant les yeux :"Oh... Je suis sincèrement désolée.lâchait t-elle alors qu'elle même venait machinalement poser une main sur la tête du labrador à ses pieds. Boule de poile au pelage doré portant un collier clouté "mignonet" auquel pendait un petit écriteau décoré du mot "Paria". Cooper baissait les yeux sur son propre chien, se mettant à la place de la Russe quelques instants.

"Une tragédie. Vraiment... Je compatis" articulait t-elle en tâchant de ne pas commencer à pleurer, secouant la tête, avant de venir tenter de déposer une brève main sur l'épaule de Katrina pour deux tapes légères. Son but était avant tout de lui offrir un peu de soutient, mais elle savait bien que ce geste pourrait paraitre déplacée, surtout au vu de leur tenue respective : elles ne venaient à l'évidence pas du même monde. Elle n'insistait donc pas : un sourire compatissant suivait.


Elle marquait une pause pour réfléchir, mais elle ne voyait pas vraiment de problèmes à lui montrer. "C'est possible ouais. Il est dans la cours. Il s'appel Kaiser. Après... on pourra essayer de changer son nom, si vous voulez autre chose."
Mia reposait le registre avant de l'inviter à la suivre d'un sourire et d'un geste de la main. Elle la menait plus loin dans un couloir, avant de pousser une porte coupe-feu qui menait à l'extérieur. Elle la callait avec une chaise et continuait la menait vers une cour qui abritait un semblant de jardin, isolée de la rue par des murs de bétons et un grillage. La rouquine aimait à appeler cet endroit une oasis dans une jungle moderne comme l'est parfois Central Gotham.

Il y avait plusieurs chiens, de diverses espèces, éparpillés dans les enclos ou le jardin  : certains jouaient, certains aboyaient, certains courraient, d'autres dormaient. Quelques employés ici ou la surveillaient ou s'occupaient des animaux.
Un vétérinaire quittait les lieux pour pénétrer dans le bâtiment par une autre porte, portant un chihuahua dans ses bras.
Dans l'ensemble, les animaux avaient l'air bien traités. C'était d'autant plus vrais maintenant qu'une flic travaillait ici. Elle ne louperait pas quiconque se rendrait coupable d'un mauvais traitement sur un des pensionnaires à  quatre pattes.


Elle continuait son chemin, suivie par son labrador qui ne voulait visiblement pas la laisser, et ceux jusqu'à un enclos sur le côté ouest du jardin. Lequel abritait un dobermann assez jeune, peut être un ou deux ans, qui semblait se reposer, sans dormir. Il partageait les lieux avec un berger belge.

"Et voilà la bête. Kaiser. Pas un pure race. Sans doute abandonné. Il avait été retrouvé affamé, fouillant les poubelles d'un restau chinois. Mais il s'est remis. Il est robuste le petit gars. C'est pas un chien méchant, mais il a besoin d'attention." commençait à détailler la rouquine en regardant Katrina.

Elle prenait un instant pour réfléchir à quelque chose, égarant son regard sur la Russe. Puis elle souriait amicalement et ajoutait : "Si... vraiment vous voulez des Dob'... Je pourrais me renseigner pour vous dans d'autres associations et chenils."

Regardant le chien de sa haute stature elle soupire un peu en repensant aux siens et la caresse que lui adresse la rousse qui semble manquer de laisser ses larmes s’écouler. Et là, observant la petite rouquine au maquillage noir ressortant le bleu hypnotique de ses yeux elle comprend. Elle comprend le lien qu’elle entretien avec ce chien, elle comprend que c’est son propre chien. Puis s’attardant sur les yeux de la jeune femme elle se demande ce qu’elle cache pour surligner en gras et en noir le contour de ses yeux. Trop de sensibilité dans le caisson ? Une forme de défense ? C’était intéressant d’observer les gens pour Elga qui ne comprenait au fond plus rien des relations humaines en ce qui la concernait.

Elle s’empêcha de sursauter par réflexe de défense lorsque la jeune femme lui confessa une geste à l’épaule compréhensif. Les relations humaines normales lui était un peu étrangère et le toucher était quelque chose d’abordé très différemment dans son pays. Ainsi peu habituée, elle s’obligea à prendre cela bien et ne pas repousser l’approche qui de son coté l’avait brusqué. En même temps lorsqu’on à jamais eu de plaisir a être approchée ou touchée comment y prendre goût ? Cependant, en y réfléchissant et en essayant de comprendre la démarche de son interlocutrice Elga, sous les traits de Katrina finis par comprendre et accepter ce geste comme ce qu’il est : sympathique. Quelque part la sympathie était un grand mystère pour Elga, du moins la sympathie vers l’inconnu suprême comme cette petit femme. Effectivement pour une fois avant de venir ici Elga n’avait fait se renseigner personne alors pour le coup, elle rencontrait réellement cette femme sans rien savoir. Ça avait quelque chose d’effrayant mais c’est un challenge qui lui arracha un petit sourire calme.

La suivant paisiblement dans une démarche tenue telle une danseuse de classique à entendre la jeune femme Elga-Katrina  se sent scandalisée a l’idée de changer le nom de ce pauvre chien. Il devait avoir vécu l’enfer. Elle le verrait rapidement dans ses yeux et ses actes.

-Oh non surtout pas. Le pauvre il a déjà dû vivre un enfer considérable, on ne peux pas en plus changer son nom, Kaiser…   Elle y réfléchis et sourit un peuKaiser c’est bien, c’est un vrai nom de battant ça !

La russe chercha dans le regard de la jeune femme une petite complicité dans ses mots se voulant d’humour car elle s’en fichais que ce soit un battant, un gagnant, un perdant, un fort ou un faible. Relookant un peu les chien autour d’elles, elle y aperçois tout un nuanciers de coloris de pelages, de taille et de caractères. Certains étaient paisiblement d’autres, excités, d’autre encore effrayés… Cherchant le chien dont parlait la jeune femme du regard impatiente lorsqu’elle le vit derrière son grillage paisiblement couché elle eu un sourire touché. Il avait les oreilles coupés en pointes qui lui donnait cet air de terreur. Un peu comme le célèbre Batman pensa t-elle avec humour. Mais avait-on coupés les oreilles de batman pour lui donner un air de terreur ? Elle imagina le masque du célèbre justicier avec les oreilles pendantes et rigola intérieurement avant de revenir a la réalité de la conversation. Tournant le regard vers la rouquine elle sourit.

-Eh bien je verrais, pour le moment j’aimerais me consacrer à un premier chien. Comme ce sont des chiens avec des passés compliqués souvent, je préfère prendre le temps déjà avec un seul de tisser un lien de confiance.

Fit-elle d’une voix douce et paisible et pourtant un peu grave à cause de l’accent. Elle regarde le chien et s’approche doucement du grillage en  se baissant sans pour autant avoir le visage au niveau du chien. Sans toucher le grillage elle cherchait son regard et l’appela doucement.

-Привет, Кайзер, как дела? Меня это Эльга, ты хочешь, чтобы я тебя удочерил?

S’exclame t-elle auprès du chien tout doucement. Celui-ci qui jusqu’à maintenant avait l’air résigné la gueule sur le sol releva à ses mots sa tête. Souriant, elle le laissa venir la sentir un peu au travers du grillage. L’autre chien ne tarda pas à venir derrière le grillage semblant en manque de câlins.

Regardant la jeune femme elle se releva.

-Vous pensez qu’il est du genre à se sauver ?

Mia acquiesçait tranquillement devant son refus de changer son nom, elle partageait son avis bien qu'elle pensait que le nom était au final assez peu important face au reste des traitements. Mais ce refus avait le mérite de la rassurait un peu sur le type de maîtresse que serait Katrina : elle lui rendait donc son regard complice et un sourire simple, sans aucune intention ou diplomatie derrière.


Mia reculait légèrement pour laisser la jeune femme observer et faire connaissance avec Kaiser en douceur, restant en retrait simplement pour l'aiguiller et par sécurité. Cela lui permettait aussi de surveiller les autres visiteurs et bénévoles. Elle avait conscience que ça n'était pas son rôle, mais elle ne pouvait simplement pas s'en empêcher. Se montrant un peu plus vigilante, à la façon d'une gargouille qui hante son beffroi. Son regard se portait sur la petite cour, elle aurait aimé pouvoir offrir un plus grand jardin aux chiens. Peut être qu'elle devait songer à se reconvertir, mettre de côté pour ouvrir son propre refuge.


Son regard ne revenait sur Katrina que lorsque celle-ci déballait une phrase dans une langue étrangère. Elle mettait quelques secondes avant de réaliser puis fronçait les sourcils : elle ne parlait pas russe, mais reconnaissait vaguement les consonances. "Ha... Je me disais bien que j'avais entendu un accent. C'est quoi ? Du Russe ?" demandait-elle innocemment, sans la moindre once de jugement et toujours souriante. Avant de laisser la surprise voiler ses traits en voyant Kaiser approcher. Mia semblait réellement interloquée en regardant le duo, ignorant même le second chien plusieurs secondes. Le laissant approcher de Katrina pour réclamer quelques caresses aussi.

"C'est... Heu... Comment dire. Non... Il n'est pas du genre à se sauver..." hasardait t-elle, le temps que ces pensées se remettent dans l'ordre.
Ce chien semblait imperméable à tout ordre, ne suivant que le langage corporelle et les intonations, à tel point qu'elle l'avait cru sauvage un temps. Lucien, le bénévole qui s'en occupait, le trouvait beaucoup trop calme et doux pour avoir été abandonné à lui même. C'était donc ça : il avait été dressé, mais pas  par un maître anglais. Voilà pourquoi il ne semblait pas comprendre grand chose avec elle.


Rouge-Gorge reprenait un peu contenance, la compréhension envahissant son visage, avant de compléter : "Pour être franche... Notre vétérinaire pense qu'il fait un genre de dépression, suite à la perte de son ou ses précédents maîtres. Même avec la cage ouverte, il ne sort pas. On la ferme juste pour éviter que les visiteurs n'aient trop peur, surtout ceux qui viennent avec des enfants."
La rouquine portait la main à ses cheveux, se frottant doucement la nuque. "On ignorait leur identité. Mais vu sa réaction la tout de suite... et vu comme il ne nous écoute pas. J'imagine qu'ils étaient Russes, ou parlaient Russe ?" expliquait t-elle, elle même peu sûre de la véracité de ses propos. Elle contournait Katrina qui se relevait et allait s'accroupir à côté, pour venir caresser le second chien. Aucun ne semblait manifester d'animosité, ni envers l'une ni envers l'autre.


Son regard terne se posait sur Katrina, cherchant à capter le sien : "C'est peut être pour ça aussi qu'il déprime. S'il ne comprend rien... Entendre à nouveau cette langue pourrait l'aider. Hm... Vous moquez pas mais ... Pour moi c'est un signe. Bien sur ça demandera du travail mais...".
"Ca en vaut le coup" ne terminait t-elle pas, après tout elle parlait à une autre amatrice de chien.

Elle affichait de nouveau un sourire amicale, heureuse de la tournure des événements.

> Dans sa bouche, cette langue était si naturelle qu’elle n’avait même pas fait attention dans la beauté de cet instant de rencontre qu’elle parlait une langue que tous le monde ne comprenait pas sur ce continent. Les mots de la jeune femme le lui rappelle alors qu’elle s’était perdue dans le regard du chien qui venant renifler la main d’Elga la lécha timidement ce qui la fit sourire un peu. Dans ses yeux en parlant russe, elle vit qu’il avait comprit et qu’elle-même incarnait un grand espoir pour lui. Touchée par ce moment rare de grâce, le coup de foudre avait frappé dans le cœur de la mafieuse sous couverture. Relevant donc le regard sur son interlocutrice elle soupire en souriant avec réserve comme de la timidité.

-Oui, c’est… du russe. Parfois je ne prend pas attention à quel langue j’utilise. Excusez-moi je sais que c’est malpolie.

La laissant parler, la russe à un sourire qu’elle à du mal a contrôler, séduite par cet animal et ce que disait la jeune bénévole était très intéressant. C’est exactement ce qu’elle avait ressentit et cela la plongea dans un état presque euphorique. Jetant des coups d’œils réguliers au chien qui était toujours debout et secouait sa queue tout proche d’Elga derrière le grillage, son sourire n’arrêtait pas de s’étendre… Si bien qu’elle finit presque pas rougir un peu.

-C’est fou que vous disiez cela car c’est exactement l’impression que j’ai eu en lui parlant russe. Il a tout de suite réagit.

Excitée comme un enfant de 12 ans face à cette nouvelle Elga avait du mal a se contenir car elle aimait profondément les animaux et surtout les chiens. Le fait qu’elle énonce « un signe » la fit un peu rire mais cela détendait l’atmosphère entre les deux femmes diamétralement opposées. Au final elles avaient peut-être plus de points communs que ce que l’on pouvait imaginer. Ce coup de foudre face à ce chien était si surréaliste qu’elle souriait un peu bêtement et en oublia son travail de base un instant : collecter quelque information que ce soit.

-Je peux rentrer le voir s’il vous plait?

Demanda t-elle avant d’entrer après que celle-ci ai ouvert la porte grillagée. L’autre chien vint tout de suite se câliner à Elga et elle lui adressa quelques caresses. Kaïser s’avéra plus timide et couinait un peu entre content et terrifié. Tendant doucement sa main vers lui avec un sourire elle se remit a parler russe.

-Эй, Кайзер, иди сюда. Меня зовут Эльга ...

Le chien peina à s’approcher mais a force de sollicitation dans une langue qu’il comprenait, il finit par s’approcher après avoir sauté un peu dans tous les sens de façon joviale mais un peu timide. Elga pensa tout a coup à une possibilité, beaucoup de chien étaient ramené de russie pour être adopté dans des pays moins pauvre. Peut-être avait-il été adopté mais ne comprenant rien s’était sauvé. Caressant la tête des deux chiens elle se tourna un peu vers Mia toujours accroupie.

- Bon eh bien, ça commence bien. Je pense qu’il a été ramené aux États-Unis par une association. C’est très courant en russie et en roumanie comme les chiens deviennent des nuisibles dans les villes. Les maîtres l’ont sûrement abandonné car il ne comprenait rien et se montrait indiscipliné.

Caressant le chien il semblait tout content et remuait de la queue près d’Elga la reniflant un peu à plusieurs reprises. Se retournant vers lui elle le flattait au niveau du cou et semblait très à l’aise avec les chiens de cette race et n’en avoir aucunement peur. Joueur il ramena un jouet de la cage à Elga comme une offrande. Prenant le jouet elle lui lança et il alla le chercher avant de se coucher dans un coin de la cage pour mordiller son jouet. Sortant de la cage en le gardant à l’œil avec un sourire elle rejoignit la jeune femme rousse.

-Bon eh bien ça commence bien mais il va avoir besoin d’être dressé. Il semble un peu fou fou.  Au fait comment vous appelez-vous ?

Demanda-t-elle commençant a atterrir de nouveau sur terre après son petit séjour sur un nuage. Elle lui tendit la main.


-Je suis Katrina Jerdev, ravie de faire votre connaissance.

Les chiens, quel moyen le plus sûre de détendre l’atmosphère et aider à briser la glace.

***

Mia n'interrompait pas le moment, observatrice du spectacle avec un léger sourire attendri. C'était pour ce genre de moment qu'elle tenait à faire de l'accueil et non pas seulement du soin. Elle agitait simplement la main pour lui faire signe que ça n'était rien, elle pouvait bien parler la langue qu'elle voulait.

Mia l'écoutait en acquiesçant, elle était bien d'accord. Une barrière de glace semblait avoir fondu en cet instant, permettant à l'officier de se rassurer sur le type de maîtresse qu'était Katrina malgré sa tenue et son attitude d'un autre monde. La barrière de l'argent et de la culture s'effaçait au profit de l'amour pour ces petites bêtes.
"Bien sûr" répondait-elle en ouvrant l'enclos, restant à l'extérieur mais proche de la porte pour s'assurer aucune fuite, ou éviter que Paria ne rentre. Elle gardait un œil sur le berger belge, mais celui-ci semblait aussi ravi d'avoir de la visite.

Rouge-gorge se baissait pour venir caresser Paria, laissant Katrina faire connaissance avec Kaiser. Non sans écouter son explication : elle semblait cultivée, peut être était-ce la en effet l'explication derrière le comportement du dobermann. "Je vois... j'ignorais tout ça. C'est peut être ça..." confirmait t-elle sans se mouiller. Elle ignorait la vérité, et ne la saurait sans doute jamais tant qu'on ne trouverait pas un moyen de parler la langue des canidés. Cependant cette explication lui allait autant qu'une autre : l'important était que Kaiser avait peut être trouvé une maîtresse, et que Katrina avait peut être trouver le première membre de sa nouvelle meute.

Mia ne doutait pas qu'elle en prendrait soin, l'observant jouer quelques secondes. Ramassant le jouet baveux sans rechigner, malgré son trench de luxe et sa combi de cuir. Combi qui mettait bien en avant son corps. Piquant un fard, Mia tournait son attention ailleurs jusqu'à ce qu'elle ne sorte et ne l'interpelle. Elle hochait la tête en réponse, avant de refermer doucement l'enclos. Kaiser poussant un petit gémissement de déception.

"Mia Cooper. 'Pouvez m'appeler Mia. Mes amis m'appellent "Rouge-Gorge"" répondait t-elle chaleureusement.
Joueuse, et cabotine, elle venait prendre la main offerte. Mais en place de la lui serrer, elle lui offrait un baise-main, avant de sourire avec espièglerie. Libérant la main de la Russe, elle portait les deux siennes à son cœur et rajoutait "Un plaisir de faire votre connaissance, Katrina. Cela fait toujours plaisir de voir des personnes aussi proches des chiens."

Rouge-Gorge offrait un sourire, les joues roses, avant d'attraper son carnet pour se changer les idées en lui demandant "Si jamais. Je dresse quelques chiens, enfin j'apprends. Je pourrais vous aider si vous n'avez pas les bases, ou ne connaissez personne. Sinon j'ai des adresses. Ici à Old Gotham, ou bien vers Chinatown... Votre présence sera nécessaire néanmoins, pour former un lien. Et surtout donner les mots en Russes correspondant aux ordres...". Mia se frottait la nuque, elle s'emballait déjà alors qu'elle n'avait même pas poser LA question : il fallait dire que pour elle la réponse était bien sûr "oui". Mais il valait mieux s'en assurer.

"Enfin on va pas mettre la charrue avant le chien. Vous voulez l'adopter ? Vous voulez que je vous le réserve le temps que vous reveniez avec de quoi le transporter ?" demandait t-elle en attrapant déjà un formulaire dans sa sacoche. "Ou j'peux vous prêter une caisse si vous voulez partir tout de suite... Me faudra juste quelques papiers, et le règlement de quelques frais" commençait-elle en revenant sur la brune. Elle avait oublié à quel point elle était fine, sans doute loin de pouvoir porter une caisse imposante avec un chien qui remue à l'intérieur. Mia, serviable, ajoutait donc avec un sourire amicale : "Enfin je pourrais vous la porter."

> La rencontre fructueuse avec le chien avait fait vaciller le cœur de la maquerelle sous couverture en recherche de quoi combler une blessure ouverte largement en elle. La perte d’un chien pouvait paraître mineur, et une idiotie de plus à s’attacher à quelque chose de mortel pour pleurer d’un chagrin infinie sa perte. Pourtant on en était tous réduit à cela. Chacun dans ce bas monde tenais à quelque chose même si pour certains il n’y paraît rien du tout, en creusant on trouvait toujours…
En creusant dans le cœur d’Elga c’est ce que l’on trouvait. Son amour pour la loyauté, son amour pour les plus loyaux êtres vivants sur terre : les chiens. En regardant le Dobermann ses yeux scintillait un peu. Était-ce de la lumière ? Étais-ce des larmes ? Impossible de savoir. Une larme finis par couler un peu et en sortant d’un revers de main sur sa joue elle vint faire s’échouer la larme sur son gant. Observant la joyeuse rousse elle est surprise et amusé de la voir lui offrir un baise-main.

Cette jeune femme était atypique. Jamais Elga n’aurait cru rencontrer en Gotham, système cardio-vasculaire de la tristesse, la violence et la peur une femme si douce, si gentille, si pleine de joie… Tout à coup sa main lui revenant elle fut toute chose. Dans son estomac quelque chose la chiffonna. Des remords ? Impossible, Elga, Elle The Whore ne ressentait plus rien qu’une lassitude sans fin de cette vie décevante à chaque instant. Perturbée elle regardait la rousse avec un sourire franc, les sourcils courbés ce qu’elle disait semblait d’une honnêteté, d’un naturel, d’un bonheur simple étrange. C’en devenait presque terrifiant. Comment faisait-elle pour être aussi… aussi joyeuse. Comment pouvait-on être joyeux à Gotham City. Chez elle, ça semblait tout bonnement perpétuel.
Tout choquée de cette vague de bonne humeur elle arrive enfin à articuler une phrase tout polie.

-Mia...Mia, « Rouge Gorge » ? elle ris un peuLe plaisir est partagé.

Le sourire qu’elle lui offre , elle ne semble pas réussir à l’arrêter. Elle est si douce si gentille… si belle. Comment… ? Comment… Pouvez-elle lui mentir ? Cette question l’enivrait de toute sa morale et elle se sentait un peu mal. Effaçant son sourire pour une expression toujours agréable mais plus neutre, elle sursaute lorsqu’elle sent la langue de Kaïser venir lécher et renifler sa main, elle qui se trouve encore tout près de la cage. Lui offrant un regard attendrit et caresse d’un doigt son museau en écoutant la jeune femme parler. La regardant lorsqu’elle pose tout un tas de question, elle prend une inspiration qui se transforme en soupire en réfléchissant vraiment aux faits. qu’avait-elle a faire aujourd’hui a part ramener un chien a la maison ? Le regardant tantôt lui tantôt la charmante bénévole elle soupira en hochant de la tête joyeusement.

-Bon allez… je crois que… c’était le destin… Comment pourrais-je dire non ?

Souriant elle regarda la rousse et fit un clin d’œil au chien qui assis derrière le grillage remuait de la queue. Regardant le chien elle lui répliqua en russe qu’elle l’adoptait, qu’elle l’emmenait et il s’excita un peu, tout heureux. Le voir ainsi rassura la femme dans son choix qui rejoignit la jeune femme pour signer tous les papiers et régler le montant à payer en liquide. Les papiers réglé, le tout payé, elle avait choisis un beau collier de cuir avec une médaille que le graveur prit quelques instant à faire . Prenant la laisse de cuir noir assortit, elle se sentait bien, et pour une fois elle se sentait normale. Normale comme une femme qui va juste faire des courses puis rentrer chez elle pour s’ennuyer. Mais Elle, Elle elle sait qu’en rentrant du travail et de la prestance l’attende mais elle n’y pense pas, ses yeux ne sont rivés que sur le chien à qui elle met le collier avec une douceur sans fin.

-Merci à vous Mia, vous êtes adorable. Les chiens ont de la chance d’avoir quelqu’un de si bon que vous pour veiller sur eux.

Réfléchissant une minute elle reprit en la regardant alors que Kaïser se frottait dans les jambes de sa nouvelle maîtresse. Il sauta même sur elle en se mettant sur ses pattes arrières, le réprimandent de façon non violente mais ferme il descendit et compris tout de suite qui était le Maître.

-Je serais ravie que nous nous fixions un rendez-vous semainier pour dresser un peu Kaïser. Je m’y connais un peu mais j’aimerais vous donner l’opportunité d’améliorer vos compétences, après tout c’est grâce à vous que ce petit est adopté.

Un sourire franc aux lèvres elle espère qu’elle dira oui et n’en doute pas. Elle avait honte de lui mentir. Mais ce mensonge c’était sa bulle d’oxygène. Une bulle d’oxygène dont elle semblait penser ne pas du tout pouvoir se passer maintenant qu’elle y avait goûté. Puis fronçant les sourcils en un sourire alors qu’elle avait fait s’asseoir le chien en lui parlant russe, elle regarda un sourire toujours pendu aux lèvres la jeune rousse.

-Je me demandais… Pourquoi Rouge Gorge ? C’est pour vos magnifiques cheveux ?

Mia observait Katrina sans réellement se montrer déplacée, ou invasive dans son regard. Son geste plaisantin était une folie qu'elle s'était permise sous le coup de la joie partagée de l'intérêt de la jeune femme brune. "Parfait !" chantonnait-elle.

Pouvoir confier un chien à une nouvelle famille, un nouveau ou une nouvelle maîtresse, c'était un peu offrir une seconde chance dans la vie à une pauvre âme en détresse. Cela en était rapidement devenu plus gratifiant que son véritable travail au GCPD où elle se retrouvait le plus souvent à distribuer de la souffrance ou de la tristesse. Confrontée à la haine et non à la gratitude. Le chenil était réellement une passion mais aussi un moyen de donner du sens à sa présence à Gotham City.

Vigilante, Mia pensait observer un bref instant quelque chose briller dans les yeux de la femme, avant que cette dernière ne retourne son attention vers elle avec un revers de main. Elle lui offrait un nouveau sourire rayonnant, sans commenter ou souligner outre mesure ses émotions. La dernière chose qu'elle voulait était de mettre du sel sur une plaie encore vive. Perdre un animal c'était perdre un ami, un compagnon, un enfant. Aucun des trois et un peu tous à la fois. Cela n'était jamais facile, en tout cas pas si on tenait à eux. Elle amorçait un geste pour venir lui tapoter l'épaule, mais se retenait au dernier moment, au cas ou elle trouverait cela déplacé.


Une fois obtenu sa réponse positive, Mia hochait la tête et prenait les choses en main. Tout d'abord les papiers. Nom, adresse, numero. Les décharges, puis le payement. Elle lui remettait un livret médicale pour Kaïser où tout avait été consigné afin de garantir un suivi au moins un peu correct. La rouquine s'occupait de remplir les différentes déclarations auprès de la mairie et de l'association pendant que Katrina gérait le collier et la plaque. Au détour d'un couloir, Mia glissait à son collégue qu'elle s'occupait de payer pour le collier et la laisse de la Russe. Il ne fallait pas une heure pour que tout soit à peu près en ordre. Le reste, elle s'en occuperait au bureau, seule et à tête reposée. Elle voulait simplement que le nouveau duo puisse être réuni et sortir dans les plus brefs délais.
Lors qu'elle rejoignait la Russe, cette dernière s'occupait déjà du dobberman avec douceur.
"Haha. Merci, c'est gentil. J'aimerais pouvoir faire plus des fois" répondait t-elle avec un sourire, non sans prendre du rose aux joues devant le compliment. Si cela lui faisait plaisir ? C'était évident. Surtout qu'il provenait d'une femme bien loin au dessus de sa ligue.  

Fixer un rendez-vous hebdomadaire ? Elle ourlait un sourire en se frottant les cheveux. Elle ignorait bien comment elle allait pouvoir organiser ça avec ses horaires, mais elle était à l'origine de la proposition. Elle hochait donc sobrement la tête, avec un sourire amusé. Elle attrapait aussi un vieux carnet de note pour y griffonner quelques choses, puis elle notait son numéro dans un coin de page avant le le déchirer pour le lui tendre, en ajoutant : "Ca me va. Ca sera un plaisir Dame Katrina. On se tiendra au courant par message, mes disponibilités changent tout le temps à cause de mon taff. Tenez, voilà mon numéro... Et puis vous en faites pas. Si vous n'avez pas besoin d'aide, on pourra arrêter rapidement. Et puis je facture pas !"
Le mot disait sobrement "Mia Cooper. La rousse du chenil =) x xxx xxx xxxx". Oui, elle avait dessiné un petit visage joyeux.
"Vous voulez faire ça chez vous ou... venir ici ? Ou au contral ?


Rouge-Gorge prenait le temps d'observer la canaille de aux pieds de Katrina, avant de relever les yeux vers cette dernière pour lui répondre sur un ton amusé. "Mes cheveux et ma tendance à rougir pour un rien. C'est un ami qui me l'a donné..." commençait t-elle à expliquer, avant de rajouter sur le ton de la confidence : "C'était quelques heures avant qu'il me sauver la vie. Une balle perdue, dans un bar. J'ai la cicatrice à la hanche. Enfin bref... !" chantonnait t-elle joyeusement en hochant la tête. "Du coup j'ai décidé d'adopter ce surnom. Un genre d'hommage quoi !" terminait t-elle avec un grand sourire.
Elle aimait bien parler de cette histoire, avec le recul et le temps. Par contre, peut être allait t-elle éviter de présenter Farouk à Katrina, histoire de ne pas effrayer sa nouvelle amie.