Nom & Prénom du Personnage : Lupescu Konstantin
Alias :Nationalité : Drakozienne
Âge : 29 ans
Métier : Ancien militaire / Justicier autoproclamé
Groupe souhaité : Âmes errantes
Votre but à Gotham City : Tuer tous les criminels, les truands, les gangsters et les assassins de Gotham City
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Quelle est ton expérience Jeu de Rôle ?J'ai fait beaucoup de RP sur différents forums, dans les années 2000 à 2010. On peut dire que je suis un vieux de la vieille. A une époque, j'avais un à deux personnages sur pas moins de trois forums à la fois. Mais avec du recul c'était peut-être trop. A force de galérer à trouver des partenaires de RP et d'assister à la lente agonie de mes forums préférés, j'ai fini par tout laisser tomber... Mais aujourd'hui, si tout va bien, je pense faire enfin mon retour.
Quelle fréquence de jeu peux-tu investir sur notre forum ?Tout dépendra de mon travail et de l'inspiration du moment, mais je pense pouvoir tenir un rythme soutenu.
Es-tu un Double ou Triple compte ? Si oui celui de qui ?Non, j'ai décidé de me focaliser sur un seul personnage à la fois.
Liens éventuels de ton personnage :Lena Rogova, qui lui vend armes et renseignements, et éventuellement d'autres expatriés drakoziens
Parle nous un peu de toi :Oh...je doute qu'il y ait grand chose à dire...
Comment nous as-tu trouvé ?En fait c'est une histoire très drôle...que je vous raconterais peut-être une autre fois...
Mot de passe du règlement ?Validé par Nightwing
Veux-tu être Parrainé ?Bonne idée ! Je pourrais avoir besoin d'aide pour m'insérer au mieux dans cet univers.
Es-tu d'accord avec les règles en vigueur sur notre forum ?Je n'y vois aucun inconvénient.
Konstantin est un assez beau jeune homme. Il a un visage jeune, le teint pâle et des yeux d'un bleu limpide, soulignés de cernes. Il a un regard très slave, qui lui donne toujours l'air un peu triste, même quand il est heureux.
Quand Konstantin parle posément, sans s'énerver ni crier, il a une voix suave, douce comme du miel, teintée d'un fort accent slave. Son anglais est encore très aléatoire, mais il apprend petit à petit à s'exprimer correctement.
Ses cheveux sont châtain clair (ou blond foncé, selon comme on se place), le plus souvent coupés en brosse réglementaire. Il a gardé l'habitude de se raser la barbe tous les matins, sauf quand ses activités l'occupent trop.
Haut d'1m90, il est très loin d'être un superman mais bénéficie d'une bonne carrure et d'un corps sec et musculeux, modelé par les pénuries fréquentes dans son pays d'origine, ainsi que par son passage à l'armée.
Son corps est tatoué en plusieurs endroits. Ainsi il porte sur ses omoplates les mots "ONORA" et "KURAJ" ("honneur" et "courage" en drakozien), un marteau et une faucille croisés sur son avant-bras gauche, et sur la poitrine, à l'emplacement du coeur, le blason de son ancienne unité. Blason fort évocateur, puisqu'il est composé d'un dragon (symbole de la Drakozie) sur un parachute, tenant une étoile rouge entre ses serres.
En dehors de sa coupe de cheveux qu'il tient à garder réglementaire, Konstantin ne prête que peu d'importance à son apparence. Il porte généralement des débardeurs rayés, pantalons de treillis, bottes de combat, ainsi qu'un blouson en cuir ou une veste d'uniforme. Dans tous les cas, une tenue pratique, qui lui assure une bonne mobilité.
De manière générale, on peut dire que sa façon de s'habiller reflète bien sa technophobie chronique. On ne le verra jamais porter de vêtements qui n'auraient pas pu exister dans les années 90, il n'a pas de téléphone portable, et s'obstine à fumer la même marque de cigarettes drakoziennes avec un filtre en carton.
Il fut un temps, Konstantin était un jeune homme charmant, optimiste, toujours souriant. Malheureusement, ce temps est révolu. Konstantin est un homme brisé, traumatisé par la disparition de son pays, la perte de toutes ses illusions, et la mort de toute sa famille aux mains de truands sans honneur. Il souffre de stress post-traumatique, et est souvent la proie de violents cauchemars. Il a presque toujours l'air triste, râle et se plaint de tout. Particulièrement technophobe après avoir grandi dans un pays bloqué dans les années 80, il rejette la technologie et l'opulence offerts par l'Occident, qu'il estime décadent.
Le Konstantin d'avant est sans doute encore là, quelque part sous l'épaisse carapace qu'il s'est forgée. Il lui arrive encore parfois de refaire brièvement surface. Mais pour l'heure, il se focalise entièrement sur sa quête de vengeance, qu'il estime juste, quel qu'en soit le prix. A force de rabâchage, il s'est persuadé d'être le seul capable de changer les choses. Il déteste les policiers, qui à ses yeux sont tous corrompus ou trop lâches pour faire leur travail. Il faut dire que presque tous ceux qu'il a rencontrés étaient comme ça. Pour les super-héros, c'est différent. Il les estime trop faibles, à mettre les crapules en prison, d'où ils finissent toujours par s'évader, plutôt que les éradiquer une bonne fois pour toute. Est-il jaloux des super-héros, qui ont des pouvoirs mais pas le cran de s'en servir pour tuer ? Possible.
En fait, ses convictions vis à vis de sa noble croisade dissimulent surtout une gigantesque colère envers le monde entier. Colère contre les criminels qui gangrènent la ville, bien sûr, mais aussi contre la société qui semble se complaire dans cette dépravation, contre les policiers, incapables et corrompus, contre les politiciens et leur indifférence coupable, contre la loi et ses faiblesses, mais aussi et surtout contre lui-même, lui qui était absent lorsque sa famille a été assassiné, lui qui malgré toutes ses compétences durement acquises à l'armée n'a rien pu faire pour les protéger. Et tant qu'il n'aura pas appris à se pardonner, sans doute qu'il continuera à se consacrer corps et âme à sa folie meurtrière, jusqu'à ce que mort s'ensuive...
Pour comprendre l'histoire de Konstantin, il faut tout d'abord connaître celle de la Drakozie. Perdue dans les Balkans, isolée par des montagnes escarpées, la République Populaire de Drakozie fut une république soviétique prospère. Très rurale, elle vivait principalement de ses ressources minières et de sa production agricole. La chute de l'URSS en 1991 fut le début de la fin. Contrairement à ses voisins qui s'ouvraient au capitalisme et au mode de vie occidental, la Drakozie s'entêta à rester comme elle était depuis plus de 50 ans. Elle se referma sur elle-même, nia la fin de la guerre froide, et s'accrocha de toutes ses griffes au communisme et à l'économie planifiée. Sans le moindre allié, elle s'appauvrit progressivement, mais survécut un temps grâce aux richesses de son sous-sol.
C'est dans ce climat que grandit le jeune Konstantin Lupescu. Dès l'enfance, il fut imprégné de propagande exaltant la vision magnifique d'une Drakozie communiste éternelle où les travailleurs ne manquaient de rien. Malgré les pénuries et les injustices du quotidien, il ne remarqua jamais à quel point le système était moribond. Et comment l'en blâmer ? Il n'avait jamais rien connu d'autre de sa courte vie.
Une fois majeur, il fit son service militaire comme tous les jeunes drakoziens. Il y apprit la discipline, la camaraderie... Il se plaisait tellement dans l'armée qu'une fois son service terminé, il s'engagea dans les parachutistes. La vie de soldat n'était pas toujours drôle, la Drakozie étant en guerre permanente avec sa voisine l'Estrozie et les batailles faisaient parfois rage pour un simple bout de terre rocailleuse, mais Konstantin y trouvait son compte. Il était doué dans ce qu'il faisait, il avait plein d'amis, et sauter en parachute lui procurait des sensations magiques, sans compter qu'il était convaincu de se battre pour ce qui était juste.
Mais tous ses rêves et ses espoirs volèrent en éclat en 2014 lorsque la Drakozie, exsangue et au bout du rouleau, s'effondra d'un coup. Le peuple manquait de tout, l'argent ne valait plus rien, l'état ne pouvait même plus payer les services tels que la police ou les hôpitaux. Konstantin fut renvoyé chez lui, l'armée étant obligée de trancher dans ses effectifs. Il retrouva sa ville ravagée par la misère, et sa famille ruinée. Subsister était devenu difficile, et comme d'habitude dans ce genre de situation on pouvait compter sur des voyous pour profiter de la misère ambiante et écraser les pauvres gens qui essayaient de s'en sortir...
Konstantin passa plusieurs mois à essayer d'arranger les choses pour sa famille, mais en vain. Le magasin familial subissait un dur racket, et le moindre kopek gagné était raflé par la toute nouvelle mafia drakozienne. Bien sûr, en bon soldat, Konstantin refusa de céder. Contre l'avis de ses parents, il se dressa face aux bandits et voulut jouer aux durs. Il se fit tabasser plus d'une fois sans que ça ne tempère ses ardeurs, mais les choses allèrent trop loin lorsqu'il tua un homme de main qui menaçait de s'en prendre à sa jeune sœur. Les représailles furent terribles, et le frère de Konstantin fut tué au cours d'une fusillade dirigée contre le magasin familial.
C'est suite à cet évènement tragique que le père de Konstantin se résolut à tout vendre, rassembler tout l'argent qu'il pouvait, et immigrer aux Etats-Unis avec toute la famille qu'il lui restait. Konstantin voulait rester et se battre, mais la peur de perdre ceux qu'il aimait finit par le convaincre de renoncer et de quitter ce pays qu'il ne reconnaissait plus...
En arrivant sur le sol américain, la petite famille espérait prendre un nouveau départ, ouvrir une magasin, et gagner assez d'argent pour assurer un avenir à ses enfants. Mais malheureusement, arrivée à Gotham City, les Lupescu eurent la surprise d'y trouver une situation douloureusement semblable à celle qu'ils avaient laissée derrière eux. A peine ouverte, la nouvelle boutique commença à recevoir la visite de gangsters, qui exigeaient une grosse enveloppe en échange de leur "protection". La criminalité était bien plus organisée qu'en Drakozie, et si cette fois il y avait une police, elle refusait tout simplement d'agir.
Chaque semaine, Konstantin vit son père ramper devant les truands locaux pour pouvoir garder son magasin et payer le taudis dans les Narrows, où toute la famille vivait. D'abord le gang Odessa, puis les italiens, et alors il y avait toujours les voyous de The Hill pour venir grapiller les restes. Ecœuré, l'ex-soldat finit par renoncer, et partir chercher du travail de son côté.
Il vécut de petits boulots pendant un temps, allant de droite à gauche là où on avait besoin de bras. Etant un immigré et parlant à peine anglais, il dût se contenter de toutes les basses besognes qu'on voulait bien lui confier. Mais il s'accrocha, travailla à s'en racler les mains jusqu'à l'os, sans jamais se plaindre. En se serrant la ceinture et en économisant chaque penny, il parvint à gagner à peu près sa vie et put même envoyer un peu d'argent à ses parents.
Les choses s'amélioraient, Konstantin retrouva presque espoir. Et puis une nuit, des voyous cambriolèrent le magasin de ses parents. Des petites frappes d'un gang sans importance qui voulaient monter dans la hiérarchie. Ils tuèrent son père lorsque celui-ci les surprit en plein travail, puis ils montèrent à l'étage, où dormaient sa mère et sa sœur...
Bien entendu, la police ne trouva rien. C'est là que Konstantin bascula. Il enfila son vieil uniforme, se procura armes et munitions, et donna la chasse aux meurtriers. Utilisant tout ce qu'il avait appris dans l'armée drakozienne, il les trouva un par un, et les exécuta sans pitié. Puis il s'en prit à leur chef, puis au chef de leur chef. A la fin de la semaine, tout le gang avait été décimé.
Konstantin aurait pu en rester là, enterrer sa famille et essayer de refaire sa vie ailleurs, mais il ne pouvait pas. Il avait la haine contre cette ville, ses criminels, sa police incompétente et ses politiciens corrompus. C'est ce jour qu'il décida de partir en guerre contre toute la racaille de Gotham. Là où, des années plus tôt, un certain Bruce Wayne avait fait le serment de lutter contre le crime sans jamais devenir un meurtrier, Konstantin, lui, choisit la voie du sang. Il se mit à traquer les criminels, du cambrioleur de bas étage au chef mafieux, se montrant encore plus impitoyable qu'eux, devenant leur pire cauchemar, au risque de finalement devenir comme eux...
- Bonne forme physique
- Excellent tireur, sait parfaitement se servir de toutes les armes du pacte de Varsovie
- Sait se battre au corps à corps, avec ou sans arme, utilise des techniques de combat de l'Armée Rouge
- Grande expérience du saut en parachute
- Techniques de guerrilla, de guerre psychologique, et d'interrogatoire
- A appris à piloter un hélicoptère Hind Mi-24
- Formation aux soins d'urgence sur le champ de bataille
- Bonne résistance à l'alcool
- Joue très bien de la guitare et de la balalaïka
NOTE : Konstantin est un combattant aguerri, formé dans les forces spéciales les plus côtés de Drakozie. Mais malgré cela, il reste humain, avec toutes les faiblesses que ça implique. Une balle ou un coup de couteau pourrait lui être fatal aussi facilement qu'à ses adversaires. En outre, sa réticence à utiliser des armes modernes peut constituer un désavantage au combat, seulement compensé par son excellente maîtrise des armes soviétiques.
L'autre grande faiblesse de Konstantin est justement la seule chose qui le fait avancer : sa colère. Cette colère qui le motive dans sa croisade est mauvaise conseillère. Elle le rend facilement irritable, prompt à l'emportement. Et quand Konstantin est énervé, il agit sans réfléchir et fait des erreurs qui peuvent lui être préjudiciables.
C'était le soir, aux alentours de minuit. Comme d'habitude, à Gotham, c'était la nuit qu'il se passait le plus de choses intéressantes dans les quartiers chauds. Quelque part dans les Narrows, un homme remontait une allée étroite et mal éclairée. Des tatouages plein les bras, la capuche de son sweat rabattue sur les yeux, la main plongée dans une poche déformée par un objet en acier d'environ un kilo, il avait tout d'un individu louche.
Au bout de l'allée, l'homme frappa à une large porte métallique, probablement blindée. Un judas s'ouvrit, dévoilant un visage patibulaire.
- Mot de passe ! cracha le videur
- Je viens voir ta mère, on a un rencart ! répondit l'homme
Le judas se referma, le bruit de plusieurs verrous qu'on ouvre retentit, puis la porte s'ouvrit en grinçant. L'homme entra alors, sous le regard dur du videur, un colosse noir, au crâne rasé. Il pénétra dans ce qui était en fait un bar clandestin. Les murs de briques nues était crasseux, le sol était collant de vomi et d'alcool renversé depuis des semaines sans voir l'ombre d'une serpillère. L'éclairage violet des néons se réverbérait sur l'épaisse couche de fumée de cigare qui stagnait au plafond. Les clients avaient tous l'air encore plus louches que l'homme qui venait d'enter. Des brutes tatouées, des bikers barbus, et toutes sortes d'individus habitués à avoir leur portrait affiché dans tous les commissariats. Tout ce beau monde se détendait en buvant des coups, en jouant au billard, voire même tout simplement en se bagarrant entre eux, sûrs d'être à l'abri de la police et des superhéros.
Se frayant un chemin parmi la faune locale, notre homme alla s'accouder au comptoir où l'attendais deux autres individus.
- Salut, les gars !
- Salut, Jim !
- Yo, Jim !
- Alors ? Qu'est-ce que ça dit ?
- J'ai vu le receleur, pour le butin de l'épicerie.
- Chez les russes, là ?
- Je crois pas qu'ils étaient russes...mais ouais.
- T'en as tiré combien ?
- Pas grand chose, en fait.
Le dénommé Jim sortit de sa poche une poignée de billets, qu'il posa sur le comptoir devant ses deux complices.
- C'est tout ? Y'a à peine de quoi se payer une camionnette d'occasion !
- Et encore, faut retirer ce qu'on doit à Mariano.
- Mariano je me le fous au... !
- Chhht ! Moins fort !
- Foutus cocos...même pas fichus d'avoir un tiroir-caisse plein...
- Arrête, t'en as quand même bien profité, de la petite ruskov.
- Haha ! Ouais, t'as raison...
- La mère était pas mal non plus...
- Ouais, avant que tu lui pètes la mâchoire...
- C'est pas ma faute, elle n'arrêtait pas de crier, ça me déconcentrait.
Puis, prenant une voix de fausset :
- Non ! S'il vous plaît ! Arrêtez ! Prenez tout ce que vous voulez mais ne touchez pas à ma fille...
Les deux autres éclatèrent de rire.
- Et leurs alliances ? Tu en as tiré combien ?
- Ah, ça...
Jim fouilla dans sa poche et posa sur le comptoir deux anneaux d'argent, dont l'un était encore taché de sang sec.
- Je ne les ai pas encore refourgués, il faut que je les montre au bijoutier. Il y a des chances que ce soit ce qui a le plus de valeur parmi ce qu'on a raflé là-bas.
- Bien. Ne te laisse pas avoir, cette fois ! Après le mal que je me suis donné à la récupérer dans le ventre de la vieille...
- Maudits immigrés, il faut toujours qu'ils fassent des prob...
Il fut soudain interrompu par une explosion. La porte blindée sortit de ses gonds, écrasant le videur contre le mur comme dans un cartoon. Une fois la surprise passée, tous les criminels présents s'empressèrent de dégainer les armes qu'ils dissimulaient et de les braquer vers l'ouverture béante par laquelle entrait la lumière de la rue. Une grenade roula au sol, crachant une fumée âcre qui remplit rapidement la pièce.
-Merde ! Mais qu'est-ce qui se passe ?!
Les voyous se mirent tous à tousser et à pleurer. Tous crurent à une descente de police. Mais hélas pour eux, ce n'était pas la police...
Une première rafale de fusil d'assaut crépita dans l'air, fauchant un biker qui n'avait pas eu le réflexe de se mettre à couvert. Immédiatement, tout le monde se mit à tirer en direction de la porte, sans rien y voir. D'autres bandits furent ainsi abattus par erreur par leurs propres collègues, dans le désordre le plus total.
Une autre rafale partit d'un autre endroit, l'éclair d'un canon brilla au milieu de l'épaisse fumée, et d'autres criminels furent tués. Nouvelle salve de la part des clients déboussolés.
Jim rampa derrière le comptoir pour se mettre à l'abri. Il ne savait pas combien étaient les agresseurs, ni qui ils étaient, et encore moins ce qu'ils voulaient. Il y avait tellement de raclures dans ce bar, l'un d'eux avait dû énerver la mauvaise personne...
Après quelques minutes, la fumée commença à retomber vers le sol. Plusieurs des clients purent apercevoir la silhouette d'un homme, seul, tenant en main un AK-74.
-Il est seul ! Butez-le !!!
les coups de feu reprirent, l'inconnu se mit à couvert. Le moral des criminels se trouva gonflé de savoir que l'ennemi était en infériorité numérique, mais retomba peu à peu à mesure que les malfrats tombaient un par un sans réussir à toucher leur mystérieux adversaire.
La grosse majorité des personnes présentes ce soir fut tuée, et finalement une poche de résistance se forma derrière le comptoir, qui était blindé, comme ça se faisait beaucoup dans ce genre d'établissements.
- Bordel de merde, mais t'es qui ?! lança un des camarades de Jim à l'attention de l'inconnu
Pas de réponse.
- Qu'est-ce que tu veux ? Du fric ? De la dope ? J'en ai ! Tout est à toi si tu nous laisses partir !
Une nouvelle rafale lui répondit, faisant exploser une bouteille de bière encore intacte et le ratant de peu.
- Imbécile ! T'es tout seul, si tu essaies d'approcher on te plombe, et nous on est à l'abri ! Qu'est-ce que tu vas faire ? Hein ? Qu''est-ce que tu vas faire !
Jetant un coup d'oeil, il vit le canon de la Kalashnikov braqué vers lui et se remit à couvert derrière le bar, se croyant protégé. Jim, lui, bondit hors de son couvert. Contrairement à ses compagnons d'infortune, il avait remarqué le lance-grenades fixé sous le canon du fusil.
Il y eut un gros FUMP, suivi d'un bref moment de silence durant lequel une grenade VOG-25 traversa la pièce en décrivant un arc de cercle pour finalement atterrir derrière le bar, aux pieds de l'homme qui avait crié.
Une explosion secoua le bar, manquant de faire s'écrouler le plafond. En une seconde, tous les malfrats barricadés derrière le comptoir blindé avaient été fauchés. Un silence lourd s'était abattu. Le bar, qui il y a encore dix minutes était un lieu de détente rempli de ce que les bas-fonds de Gotham comptaient de pire, avait maintenant l'air d'un champ de bataille jonché de cadavres.
Seul survivant, Jim essayait désespérément de tirer sa jambe de la table sous laquelle elle était coincée. Il ne comprenait pas ce qui se passait, ni pourquoi ça lui arrivait à lui. En cet instant il ne pensait qu'à une chose, fuir pour survivre. Repoussant la table, il essaya de se remettre debout mais retomba à plat ventre en hurlant. Sa jambe était salement amochée, son pantalon s'imbibait de sang. Elle était probablement cassée, en plus. Lentement, il entreprit de ramper vers la sortie. Il s'en sortirait ! il s'en sortait toujours ! Ses amis étaient morts tous les deux, mais on ne venait pas si facilement à bout de Jim la teigne ! Il sortirait de ce bar en ruines, et puis il irait voir un docteur clandestin, et d'ici une semaine il serait de nouveau sur pieds, il...
C'est alors se retrouva face à une paire de bottes de combat. Levant la tête, il vit l'homme qui avait massacré tout le monde, fusil d'assaut entre les mains, le visage dissimulé par un masque à gaz. En voyant cet inconnu, qui vu du sol prenait en plus des allures de géant, Jim sentit sa vessie se contracter. Il palpa ses poches précipitamment à la recherche de son couteau à cran d'arrêt, mais un coup de botte en plein visage lui brisa le nez.
Jim se retourna sur le dos, les mains plaquées sur son visage ensanglanté, insultant toutes les mères du monde. L'inconnu appuya sa botte sur sa poitrine, puis il arracha son masque, dévoilant un visage jeune, de type slave, mais qui ne réveillait aucun écho dans l'esprit du voleur.
- Merde...mais t'es qui ? Je suis sensé te connaître ?
L'inconnu s'accroupit près de lui et le prit par le col, amenant son visage près du sien, plongeant ses yeux dans les siens.
- Le magasin, chez Lupescu, épicerie fine et spécialités drakoziennes... dit-il, d'une voix calme mais dont les légers tremblements trahissait une colère bouillonnante.
Cela parla un peu plus à Jim. Oui...la boutique qu'il avait cambriolée deux jours plus tôt avec ses complices, la famille qu'ils avaient massacrée...ils étaient drakoziens, pas russes...
- Oh non...
Le voleur sentit une demie-tonne de pierres lui tomber dans l'estomac en comprenant que ce fou était venu pour lui.
- Oh si...
Jim se mit à supplier et marchander à toute vitesse au point qu'on ne comprenait plus ce qu'il disait. Il n'avait plus envie de jouer les caïds, il se moquait de sa réputation, de l'argent, ou même de sa dignité. Il ne se souciait plus que d'une chose, le fait qu'il était en train de regarder sa propre mort en face. Il ne voyait aucune raison que cet homme aurait de l'épargné, il ne se serait sans doute même pas épargné lui-même si la situation avait été inversée, mais il aurait donné tout ce qu'il avait pour pouvoir continuer à vivre. Il lui proposa tout l'argent qu'il avait, de la drogue, les clés de sa voiture, ... L'homme l'écouta attentivement, comme s'il se délectait de ses pleurs et de ses suppliques. En désespoir de cause, Jim fouilla même ses poches et lui tendit les alliances qu'il avait arrachées aux cadavres du couple Lupescu. L'inconnu les lui arracha, le poing serré à s'en faire blanchir les phalanges, puis les glissa dans sa poche. Puis il se releva sans un mot, et acheva Jim d'un grand coup de botte.
Konstantin ressortit du bar, son fusil dans une main et son masque à gaz dans l'autre, et retourna à sa voiture d'un pas pressé. Il avait passé les deux derniers jours à traquer les salauds qui avaient massacré ses parents et sa soeur, et à préparer sa vengeance. Son cœur saignait toujours, mais il se sentait quelque peu soulagé. Imaginer les meurtriers de sa famille libres et à jamais impunis l'aurait toujours hanté, et empêché de vivre.
Alors qu'allait-il faire, maintenant ? Refaire sa vie dans ce fichu pays ? Se trouver un travail, une femme, une maison ? Impossible ! Comment pourrait-il envisager de bâtir quoi que ce soit tout en sachant qu'un jour, d'autres malfrats viendraient le lui prendre ? Il ne se faisait aucune illusion, malgré toutes les victimes qu'il avait fait ce soir, ça ne représentait sans doute qu'une goutte d'eau dans l'océan noir et froid de Gotham City. Maintenant il en était convaincu, cette ville était l'antre du mal, l'épicentre du crime et de la décadence. Il ne pouvait pas partir, ce serait trahir sa famille...
Konstantin savait ce qu'il devait faire ! Il allait se battre, comme il n'aurait jamais dû cesser de le faire ! Se battre contre le crime, se battre contre Gotham, se battre contre tout ce que ce pays capitaliste avait de plus souillé ! Il finirait sans doute par se faire tuer, mais au moins il serait écrit quelque part que le dernier soldat de la République Populaire de Drakozie se sera battu jusqu'à la mort sans jamais renoncer !
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