Qui rira le dernier...
Se qui s'était déroulé dans ce manoir du Gotham Village avait littéralement dépassé toutes mes attentes. Pour une raison que nous ne parvenons pas à illucider Red Robin avait été attrapé avec une efficacité remarquable. Sur la route nous menant à notre ultime cachette hors de la ville de Gotham City j'étais d'un calme olympien. Le silence régnait dans l'habitacle du van et seul le ronronnement du moteur déchirait le voile du silence.
Il avait rit. Hurlé de rire. Jusqu'à frôler l'extinction de voix. Mais oui, il était devenue si silencieux que le conducteur en avait des sueurs froides. Le Joker posait son front sur la vitre et observait la rue qui défilait devant ses yeux. Son esprit divaguait et il avait un petit sourire. Nul ne pouvait savoir se qu'il pouvait bien se passer dans ses songes fracturées en ces instants cruciaux. Le stress était véritablement à son comble. Bien que changeant régulièrement de véhicule, privilégiant des axes fréquentés, le petit convoi du Prince du Crime était immensément vulnérable. Et si Lui se décidait soudainement à venir ? Si d'un coup il apparaissait pour secourir le pauvre hère prisonnier à l'arrière du véhicule et engoncé dans une camisole de force, sous le regard attentif de Punchline. Nul doute qu'Il ferait qu'une bouchée de cette équipée
Pour l'une des rare fois, je dois Te l'avouer vieille branche, je n'avais pas l'envie que Tu viennes nous voler dans les plumes. Ce plan se déroulait pour le moment sans accro et je crois que je finissais par trouver mon nouveau mode opératoire. Me déplacer, sans cesse. N'avoir aucune attache ni rien qui puisse te faire remonter jusqu'à moi ; ou du moins pas aisément. Autrefois tu n'avais qu'à venir toquer à la porte de ma Funhouse à Amusement Miles. Cela me dégoûtait d'avoir été aussi prévisible, aussi grandiloquant. On savait où me trouver pour m'arrêter car tôt ou tard je finissais par y revenir. Mais désormais c'était terminé. Tu m'entends ?! Terminé !
Ils prenaient les voies rapides pour arriver au plus vite dans les docks de Burnside. Le Joker qui osait sortir des îles de Gotham City. Une hérésie ! Un manquement outrageux qui pouvait presque être un coup de géni. Autrefois, il avait tant et tant habitué ses adversaires à mode de fonctionnement. Ce changement brutal allait redistribuer les cartes. Un renouveau que Le Batman n'allait pas voir venir et allait le forcer à changer également de stratégie. Une pliure pensive barrait son front. Il était curieux de voir comment Il allait réagir.
"C'est amusant, tu ne trouves pas ?" Disait-il tant à Punchline via la petite fenêtre entre lui et le conducteur, qu'au conducteur, qu'à lui même.
"Toute cette préparation, cette minutie pour générer ensuite du chaos à l'état pure." Son ton était incroyablement calme comme s'il trouvait l'espace de quelques instants un terrifiant moment de lucidité.
"Je ne peux qu'imaginer cette brochette de justiciers en goguettes se cabrer et soudainement agir avec le même empressement qu'un poulet sans tête. Ou pire... Imagine... cette disparition passe totalement inaperçue."Il recouvrait le silence contemplatif de ses réflexions. N'accordant qu'une attention minime à se qu'on pouvait lui répondre. La nouvelle planque approchait et ainsi le temps allait s'étirer et se rétrécir à loisir.
Quel jour somme nous ? Fait il jour ou fait il nuit ? Quelle heure peut il bien être ? Depuis combien de temps n'avais tu pas vu la lumière du jour ? La seule source d'éclairage était cette ampoule,
L'ampoule était faiblarde et émettait un très léger sifflement. Dans ce silence complet ce bruit si ténu en devenait assourdissant.
dans son renfoncement blindé de cette chambre capitonnée empestant l'urine. Ta propre urine. Tes propres fluides et ta propre puanteur. Car en ces lieux l'hygiène était une donnée abstraite. Réduit à un état inférieur qu'un animal on t'avait laissé pourrir là des jours durant. Bien sûr on avait fait recoudre tes plaies. Mais on t'avait laissé là. Dedans, dans cette pénombre aveuglante. Sans eau. Ni nourriture. Ni moindre attention. Tu étais donc seul. Seul avec toi même Timothy Drake, ou plutôt Red Robin. C'était amusant car ils t'avaient laissé le Loup sur ton visage. Tes membres étaient engourdis par l'immobilisme forcé de la camisole de force. La drogue qui t'avait endormi durant le trajet s'était dissipée et pourtant tu perdurais à rester groggy, affaibli. Oui c'est ça. Tu étais affaibli. Car s'est se que tu es, un être faible !
Des jours durant nous avons aménagé l'endroit. Créer un véritable décorum pour que notre nouveau patient se sente comme un poisson dans l'eau. A l'abri d'un sous-sol d'entrepôt du Burnside nous avons fait une véritable vraie fausse petite aile d'arkham. Le conteneur servait de chambre capitonnée et accueillait notre petit oiseau. Tout un système de couloir et de corridor avec de fausses portes. Et surtout un bureau. Le bureau. Mon bureau de psychiatre. Car il était évident que le patient Red Robin souffrait de graves troubles et qu'en ma qualité de médecin je me devais de le soigner. Bien évidemment Punchline avait refusé de se prêter au jeu et se déguiser en infirmière. Prétextant qu'elle refusait de faire comme l'autre tarée de Quinn. Une nouvelle dispute qui finalement me faisait céder. Mais ça y est. Il était temps. On était prêt à soigner ce pauvre garçon de tout ses mots.
"Amenez moi le patient." Disais-je confortablement installé dans mon fauteuil. Laissant Punchy me le ramener par la peau du cou. Je dois Te l'avouer, Batou, on l'avait presque oublié. J'espère qu'il est pas mort de faim et qu'il ne patauge pas trop dans ses fluides. On pensera à lui mettre une litière dans un coin.
Qu'est se que ça te fait d'être seul, ici ? Sans personne à qui parler. Nue de ton costume et de tes gadget. As tu peur ? Es tu encore confiant ? Comment fais tu pour ne pas te laisser lentement glisser dans la folie avec ce premier traitement à base d'oublie ? Le Joker était pourtant plus inventif que ça non ? Il s'amusait, comme un chat, avec ses nouveaux jouets dès qu'il les avait entre ses mains ? que faisait-il ? Et toi ? Que compte tu faire ?
Des pas se faisaient enfin entendre. Quelqu'un. Plusieurs personnes s'approchaient de la porte de la chambre capitonnée.
Silence ! Ne leur dis pas que je suis là !
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