Que le sang coule hors de leurs veines (PV Black Canary)

Justice tastes like ashesSous les néons des boutiques de vêtements et de soins des ongles de Chinatown, les lumières néon brillent de leurs belles couleurs. Des textes, des animations, vibrent de teintes qui nous font rêver, nous pauvres habitants de Gotham City. Nous qui vivons dans le gris et le noir d'une encre usée. Notre conte s'écrit et s'efface, puis s'écrit de nouveau jusqu'à ce qu'une couleur primaire fasse son apparition. Rouge. Encre rouge qui tâche, s'incruste sur nos vêtements et nos peaux. Encre humaine que ce soir, moi Tatsu Yamashiro, je me dois de faire couler. Ils sont cinq. Cinq dealers ou petites frappes, courant à en perdre haleine car ils savent que je les traque. Que ma patronne Blaze, a décidé de les faire passer de l'autre côté. Fuir est absurde, mais montre leur envie de survivre, ne serait-ce que quelques secondes de plus. En courant, ils pensent allonger la durée, me faire perdre leur trace pour espérer voir l'aube du lendemain. Malheureusement pour eux, deux de leurs partenaires sont morts, dont un, devant les yeux des trois survivants. J'ai planté ma lame avec précision entre ses côtes, pour atteindre l'un de ses poumons. Le corps glisse, le long du métal, quand enfin, sa tétanie passe. Quand enfin, ses muscles lâchent et lui font épouser du visage ce crasse béton.
Trois minutes et deux coups de feu plus tard, ils sont tous morts. Katana est couverte de leur sang, de son masque à ses genouillères. Je suis impassible face à ces visages tordus par l'horreur des derniers instants car seul compte le nettoyage de ma lame et la délicieuse sensation de l'eau de pluie coulant le long de mon corps. Le silence est enfin revenu. Une nouvelle encre a inscrit les événements de cette journée et je sais ma tâche à présent terminée. :copyright: CRIMSON DAY

que le sang coule hors de leurs veines

Ces temps-ci, il y avait eu quelques tensions et accroches au sein des Birds of Prey. Tu t’étais prise la tête avec Helena, qui soutenait partiellement les reproches que Tatsu vous avait faits, Barbara et Dawn y avaient mis du leur aussi, mais concernant d’autres affaires pour lesquelles tu aurais préféré qu’elles ne se mêlent pas. Eh. En plus, puisque tu n’étais pas d’une très bonne humeur, tu t’étais disputée avec d’autres personnes de ton entourage avant de décider de partir en mission seule. Tu avais besoin de prendre l’air, de t’éloigner de votre semblant de QG, de ton bar et ne voir personne – ou presque : tu avais besoin de passer tes nerfs sur quelqu’un ou quelque chose et…. Quoi de mieux pour ce faire qu’enquêter sur un réseau d’enlèvement et vente d’enfants ? Ça faisait un bon moment que vous étiez dessus et, dès que tu as eu confirmation sur une information en particulier, tu avais foncé jusqu’à Chinatown.

Tu étais loin d’imaginer ce qui allait se passer…
En traînant dans les ruelles, tu crus voir passer une de tes cibles, mais on t’avait devancée : tu n’avais plus de sources, tu étais en colère et contrariée. Très. Mais au lieu de hurler sur la concernée, tu es restée plantée là, à regarder les cadavres et la traîtresse.

Tu en tremblais.
Il fallait que ça sorte avant que tu n’exploses.

— Que tu charcutes du monde, encore, rien à cirer. On connaît ton cas, mais là… LÀ, NON. JUSTE NON. C’étaient les seules sources que nous avions et tu viens de les tuer. Avec tes conneries, tu as condamné des enfants… Ces mêmes gamins que tu étais censée nous aider à retrouver et sauver jusqu’à il y a peu. lanças-tu, froidement et avec un certain mépris, croisant les bras sous ta poitrine. Tu as arrêté de te poser des questions sur ce que tu faisais quand tu es devenue la chienne de garde de la colombienne ? Décevant.

Justice tastes like ashesLe sang coule. Dans mes veines, sur mon armure, sur ce goudron sale qui s'en imprégnera. Tâché et souillé. Ce sang coule aussi le long de ma lame, que je nettoie d'un coup sec de mon gant. J'entends son chat, puissant et sec, métallique et vibrant, comme les paroles de Black Canary. Elle est en rage, et j'en suis la raison. Une raison sans doute fondée, indubitable dans son esprit de justicière. Elle est en rage, et je nettoie ma lame, l'inspecte avant de la ramener dans son fourreau. Canary continue de déblatérer, de vider son sac, mais je ne la vois pas. Je ne la sens pas. Car la différence établie entre nous m'empêche d'avoir une quelconque empathie face à ses revendications et ce, même si leur écho, leur mélancolie évoque certains souvenirs et essences à ma personne.
« Persécuteur et persécuté sont identiques. L'un s’abuse en ne croyant pas avoir sa part de souffrance. L'autre s'abuse en ne croyant pas participer à la culpabilité. »
La mangeuse d'âmes retrouve sa place. Le claquement du fourreau me fait frémir et je me sens soudainement émotive en jetant mon regard vers ce ciel teinté de quelques halo de blanc des lumières lunaires.
« Mais j'ai accepté une part de ma souffrance, pour trouver un sens. Un sens, une nature, que tu n'as jamais su accepter comme tel. »
Je reste dos tournée à cette femme, que j'ai un jour considéré comme une alliée, une partenaire. Une amie. Main sur le pommeau, et l'autre flirtant avec les armes de jet cachées sous mes pièces d'armure, au niveau des cuisses. Je pourrai l'aider. Je pourrai faire en sorte de trouver ces enfants. Mais plusieurs raisons m'en empêchent. Tout d'abord, Blaze. Je devrai changer la nature d'une âme et je sais qu'elle n'aime pas les consommer après torture. Ensuite, Black Canary. La revoir ne m'enchante guère, et recevoir un sermont de sa part après éviction de ces ordures que tous ces justiciers auraient laissés dans la nature, pour de nouveau faire le mal, faire du mal.
« Alors, je ne te permets aucunement de me sortir ces beaux discours que tu t'entêtes à tonner. »

:copyright: CRIMSON DAY

que le sang coule hors de leurs veines

Tout ton corps bouillonnait. Tu ne savais pas si tu étais plus contrariée par le fait que ton ex-camarade d’armes avait abattu tes sources ou parce qu’elle ne semblait pas t’écouter – pour changer. Tu avais envie de lui sauter dessus, de la cogner très fort, mais, en même temps, tu estimais que ça ne valait pas le coup. Tu étais lasse, déçue, contrariée et bien plus. En fait, c’était assez confus, mais une seule émotion prédominait et elle était plus que visible – la colère. Elle se permettait de TE juger, sans même prendre la peine de comprendre ce que tu lui disais.

Bordel, ça te sortait de gonds.
Genre, tu ne voulais pas la comprendre.
C’était l’hôpital qui se foutait de la charité...

— Beaux discours, mon œil ! Non, mais… Tu t’entends parler ? Tu m’emmerdes avec ta pseudo-philosophie et tes conneries. Tu crois qu’on t’avait acceptée dans l’équipe sans y penser ? Bien sûr que non. Est-ce qu’on a essayé de te changer ? Non plus, du moment que tu respectais certaines limites, même si certains – moi y comprise –, avons fait des commentaires quand c’était pertinent. Je n’aime pas tes méthodes, c’est un fait, j’ai donné mon avis à ce sujet, mais je ne te rabats pas les oreilles à chaque fois ! lanças-tu, manquant de grincer des dents quand tu voulus te retenir de lui crier dessus. Tu fulminais et tu en avais marre. Oh puis, MERDE ! Je n’ai pas de temps pour ça. Reste sourde et aveugle, c’est parfait pour ce que tu fais, actuellement. ajoutas-tu, sèchement, plaquant une main sur ton visage. Si t’as fini, juste, dégage… À moins que tu sois aussi la bonniche de service.

Ce commentaire fut lancé sur un ton plus froid et calme qu’avant, même s’il était beaucoup plus méprisant. Avec ces mots, tu avais désigné vaguement les cadavres. Si Katana allait aussi s’en débarrasser, tu n’allais même pas pouvoir les fouiller et poursuivre ton enquête. Il fallait que tu trouves un autre moyen de venir en aide à ces enfants. Il fallait réfléchir et vite.