Autant elle n'arrivait pas à supporter Zatanna et son immaturité depuis qu'elle est entrée telle une brute de décoffrage dans sa vie, autant elle arrivait plus ou moins à comprendre sa logique. Ce n'était pas pour autant qu'elle y adhérait. Elle était une jeune femme voyant le monde d'une certaine façon, et dans cette façon les super-héros ne sont pas entièrement une bonne chose. Elle avait l'impression qu'il ne s'agissait qu'une bande de boyscoot qui ne faisaient que défendre une idée sans jamais la faire évoluer. Stagnant, ne changeant jamais, aux actions aussi immuables que celles des créatures mythiques. Mais... Elle voyait pourquoi Zatanna agissait. Le surnaturel n'est pas à la porté de tous et de ce qu'elle lui avait dit l'autre magicien en ville se préoccupait plus des démons et fantômes.

La créature qui provoquait les chatouillements dans le bout de son nez n'était pas un démon selon Sarah. Les démons ne laissaient aucune trace de ce genre selon elle. Elle penchait plus pour une fée perdue, ou plutôt errant hors du monde des rêves. Elle fut surprise d'apprendre qu'une fée venait de ce genre de dimension mais étonnamment... Ça faisait bien plus sens que tout le reste. Une fée... Ces créatures pouvaient être très vicieuses, profitant de toutes les faiblesses de leurs victimes pour obtenir ce qu'elles désiraient. Et cette fée là, de ce qu'elle avait pu recouper, était en recherche d'émotions. D'imagination. De ce qui permettait à un humain d'être créatif. Selon Zatanna qui avait pu observer les victimes pendant qu'elle avait cours, elles étaient complètement vidées, incapable de faire preuve d'initiatives. Des coquilles vides ne faisant qu'obéir aux demandent. Elle parlaient toutes d'une muse à tête de cerf leur apprenant à puiser dans l'art.

Le plus effrayant était qu'apparament elles voulaient toutes revoir leurs tortionnaires pour créer toujours plus, alors qu'elles avaient perdues toutes compétences dans leur arts. Autant elle restait un esprit scientifique, autant elle pouvait, avec beaucoup d'ouvertures d'esprit, accepter que des créatures se servent des hormones sécrétées par le cerveau dans un but inconnu en activant les régions du cerveau qui l'intéressait avec l'art comme catalyseur. C'était la raison pour laquelle elle se trouvait ici, en face de ce vieil immeuble désaffecté dans un quartier aussi pourri. Parce qu'elle pouvait croire qu'un prédateur pareil jouait avec les gens. Le fantôme à ses côtés, elle entra. "Et... Tu as déjà affronté des fées ?" Elle faisait attention à ne pas marcher sur le verre, observant les murs tagués. "Oui, en Irlande. Un leprechaun qui utilisait l'avarice des gens pour provoquer du chaos. Fais très attention, les fées sont records."

Elle hocha la tête, prêtant attention au chatouillement sur le bout de son nez. Elle ressentait très clairement la présence de la créature, mais elle ne saurait dire où. Elle décida de suivre les tags, qui devenaient de plus en plus psychédélique. Zatanna était derrière elle, flottant et dardant du regard tout ce qui pouvait être dardé. Elle savait pourquoi elle faisait ça, parce que le fantôme ne serait pas d'une grande utilité. Les entités surnaturelles la voyait, mais elle ne pouvait interagir avec le monde physique. Ce qui faisait qu'elles ne pourraient pas l'aider autrement qu'en restant sur ses gardes. Bientôt, les peintures montrèrent la tête d'un cerf avec un troisième oeil, coupant la concentration du spectre. "Ça fait longtemps que j'ai plus mangé de gibier moi." Adhara soupira, se contentant d'avancer. "Tu es morte, tu risque pas de manger grand chose." Elle l'entendit ricaner. "Pas si je prend possession d'un corps."

Elle roula des yeux avant de lui faire signe de se taire. Elle sentait son nez la démanger comme jamais. Elle se gratta et frotta avec concentration ce dernier, voulant éviter d’éternuer. Elle entendait du bruit... Des voix étouffées de l'autre côté d'une porte bariolée, ne semblant rien représenter de logique. Elle posa son oreille contre cette dernière. Elle n'entendait presque rien. Juste des bribes de conversations, mais elle arrivait à peu près à déduire ce qui était dit. Comme quoi pour apprendre à ressentir des émotions il fallait créer. Apprendre à suivre un flot qui dicterait un pinceau pour faire une oeuvre sublime. Elle paniqua. C'était trop tard ? Est-ce que la voix suave de la créature de l'autre côté de la porte avait déjà retourné le cerveau de sa victime ? Elle ne chercha pas à comprendre d'avantage, ouvrant la porte.

Elle pouvait la voir, cette créature humanoïde au costume impeccable, ses bois trônant fièrement sur sa tête. La chose avait un pinceau en main, tendu vers une jeune fille semblant perdue dans ses pensés. La chose observa l'intrus qu'elle était, son troisième se refermant soudainement. Elle cracha un papillon aux ailes de cristal, ce dernier tranchant l'instrument de peinture de façon net. "Stop ! Tu ne vas pas la légumiser elle aussi, ni lui retourner le cerveau et encore moins lui voler son imagination !" La créature l'observa. Elle sentait le fantôme derrière elle prête à agir, invisible qu'elle était aux personnes insensible à la magie. La créature pencha la tête, se penchant pour prendre le papillon. "Une enfant de la magie ? Intéressant. Mais parts, j'aide juste la petite Alicia à comprendre les émotions." Elle grogna.

"Mais bien sûr..."

Ils disent que le diable est dans les détails, et le détail ici est le fait que la jeune fille ne semblait surprise qu'à moitié par le fait qu'elle venait de cracher un papillon tranchant comme une lame de rasoir sur un pinceau. Elle n'aimait pas cette créature qui tenait sa création, si elle se nourrissait de l'imagination des autres alors elle pouvait se nourrir de ce malheureux petit papillon. Mais la créature sembla réticente à la mettre en bouche, se contentant juste de la scruter avec une grande attention. Elle garda son regard sur la fée, prête à agir en cas de coups fourrés, mais nota la question de la jeune fille. Sa voix était vachement froide quand même... "Écoutes. Cette créature n'est pas ce qu'elle semble être. Une fois que tu feras ce qu'elle veut, elle va t'abandonner après t'avoir vidé de toute imagination et émotions. Je le sais, on- euh j'ai vu les victimes. Elles sont toutes comme mortes à l'intérieur."

La créature fit doucement s'effriter le papillon entre ses doigts, ne laissant qu'une fine poussière. Ô combien elle le sentait mal... Cette bestiole lui faisait beaucoup penser aux rakshasa sauce jeu de rôle, pas les créatures mythologique du folklore de son pays natal. Quoi que... Quand on connaissait les histoires retors de ces monstres ont pouvait éventuellement les assimiler à des fées. "Je n'ai fait que les aider à les éveiller à l'art mon enfant. Je suis certain que ton amie spectrale peut témoigner en ma faveur." Elle entendit le fantôme faire un bruit de désapprobation, sa présence devenant plus pesante d'un coup. "Mais bien sûr, ça n'enlève rien au côté légume." La créature ricana, s'approchant maintenant d'un pas lent. Elle-même tenta de reculer d'un pas mais la porte se referma brutalement derrière elle, cognant l'arrière de sa tête. Elle se mit à la tenir dans un aïe, frottant l'arrière de son cuir chevelu.

"Saloperie de... Comment elle fait ça ?!" Elle entendit le fantôme soupirer. "Oh, tu sais... Magi-iiiiee !" Bien entendu, pour rajouter toujours plus de fun à cette situation déjà bien merdique, il fallait que la personne fantomatique s'y connaissant le mieux sur le sujet du surnaturel se fasse virer de la pièce à grand coup de troisième oeil qui s'ouvre. Elle se frotta désormais les tempes. C'était pas logique... Et elle se sentait pas d'affronter cette créature féerique toute seule... "Je ne suis qu'un guide et un mentor, comme l'est ta défunte amie. Mais contrairement à elle je ne hante ni n'importune personne. Cette jeune fille est libre de partir bien avant que je lui apprenne le sens de l'émotion. Et je pourrais t'apprendre aussi, enfant de la magie... Tu serais tellement plus en paix en comprenant..."

Son cerveau, il tentait de retourner son cerveau ! Et de façon aussi subtile qu'un panzer allemand qui roule sur la Belgique ! Elle grogna, frottant sa tempe alors que le mal de crâne pointait. "Bon, écoutes-moi bien le Rodolphe, je n'ai pas envie de passer ma vie à pourchasser des psychopompes comme toi. Donc, tes futurs promesses de pouvoirs et de savoir supérieur, tu les prends et tu les manges. Moi je suis là parce que tu légumises les gens dans un état débilitant, pas pour écrire un poème de trente pages sur combien mon pays natal me manque-" Elle mit ses mains devant sa bouche, s'arrêtant net. Saleté, c'était pas le genre de choses qu'elle dirait... "Sors de ma tête..."