Pingouins sur une plaque dorée [PV : Oswald Cobblepot]

Type de RP : Normal
Date du RP : 13/03/2019
Participants: Azzurra Falcone / Oswald Cobblepot
Trigger warning: ...
Résumé: Azzurra, sous l'identité de Maestra, la Justicière au Masque d'Or, enquête sur le Pingouin qui se terre dans les Docks...

Pingouins sur une plaque dorée

Tir au pigeon.

Les docks étaient silencieux à cette heure-là de la nuit. Le masque d'Or luait au clair de lune. Il représentait un visage calme, serein. Au niveau des yeux étaient greffés deux oculaires, qui activaient au besoin une vision nocturne ou binoculaires. C'est pourquoi elle s'était perchée sur un conteneur qui surplombait les quelques bâtiments faiblement allumés encore à cette heure, malgré les coupures de courant, balayant du regard la zone. Elle et Mark, pardon, la Tégénaire avaient cherché à savoir où le Pingouin s'était réfugié. Bien évidemment, El Padre leur avait dit de ne pas se frotter à ce redoutable criminel, qui plus est était le maire officiel de Gotham City.

S'il avait été lu maire, malheureusement ce n'était pas deux oisillons inexpérimentés qui allaient pouvoir l'arrêter, et en cette période de crise, s'occuper du Pingouin n'était pas la priorité. Ils avaient besoin de bras pour protéger les habitants du quartier où se trouvait la Taqueria des Gargouilles et autres créatures dangereuses qui rodaient dans la ville. Chasser le criminel isolé n'était pas à l'ordre du jour, pas tant que le Gant Noir sévissait. La Tégénaire avait suivi, et Azzurra s'était retrouvée toute seule.

Ce n'était pas effectivement pas la vision d'Azzurra. Le Pingouin était plus démuni que jamais, chassé de son trône de céramique. C'était le moment attendu pour frapper. Evidemment, il devait avoir des hommes avec lui... pour ce soir, elle allait surtout chercher à le localiser, voire même à l'espionner pour préparer une escarmouche amenant à sa neutralisation plus tard. Elle s'avança alors, après avoir repéré un endroit où il y avait de l'activité humaine.

Son esprit se perdait. Azzurra repensait encore aux menaces de mort qu'elle recevait. En rapport à son travail, quelqu'un avait pourri ses reviews avec de... de la diffamation tout court. Que non seulement elle n'acceptait pas les... "minorités ethniques" mais que elle les insultait avec des mots tout à fait peu recommandables... tout cela était faux. Les menaces de mort reçues en conséquence de cette diffamation étaient par contre bien vraies, et même s'il était normal de "sélectionner" ses clients dans le métier, choses qu'elle avait fait sans en avoir honte, la façon dont les reviews avaient été mises la présentaient comme un monstre et avait attiré les foudres de ses nouveaux détraqueurs.

Oui, Azzurra préférait avoir des clients plus âgés, souvent plus respectueux, et surtout friqués... et il ne fallait pas se mentir... moins... ethniques... mais qui avaient l'expérience et le professionnalisme. Ce n'était pas de la discrimination, plutôt la volonté d'orienter son produit vers un public spécifique qui était le cadre supérieur a l'esprit malade qui cherchait une belle exotique qui n'a pas froid aux yeux. Du marketing tout simple, du placement de produit. Azzurra ne s'en voudrait jamais pour ça dans tous les cas, son corps, son choix... bien que ça la fasse cogiter.

Plus ça allait, surtout après sa rencontre avec Mindy il y avait quelques semaines, et plus la jeune femme voulait éviter des clients jeunes et trop motivés. Et de toute façon, elle préférait les hommes plus âgés ou en tout cas qui avaient de l'expérience, de la maturité, et de l'autorité. La jeune escorte italienne s'était souvent sentie très mal à l'aise avec des jeunes de son âge, ou dans tous les cas inexpérimentés.

La jalousie, peut-être. De voir des jeunes qui peuvent se la payer, qui ont l'avenir devant eux, chose qu'elle n'avait jamais eu... enfin, pour solliciter ses services, c'était pas dit. Ils n'avaient rien à faire là, pour elle. Elle préférait néanmoins la dynamique un peu différente d'un rapport entre... un sugar daddy et d'elle. Quoi qu'il en était, elle s'était fait bannir d'un réseau, et avait fermé son compte sur les autres. Le temps que ça se calme. Tout cela était bien emmerdant.

Deux coupables potentiels : Mindy qui essayait surement de la saigner en lui coupant son gagne-pain, ou la Guêpe qui aurait deviné qu'elle vendait son corps et essayait de la dissuader de poursuivre cette activité en lui pourrissant sa carrière. Azzurra avait gardé contact avec quelques clients fidèles, mais en trouver d'autres serait complexe sans présence sur les réseaux.

Elle portait un manteau. Ses cheveux bruns flottaient au vent. Sur elle, un sac à dos qui contenait des micros et matériel de pistage. A présent, elle était près de l'entrepôt où devait se tenir le pingouin. Par une fenêtre entre-ouverte, elle lança un des micros et avec une oreillette se mit à écouter ce qui s'y disait. Les vitres étaient fumées, il était difficile de voir à l'intérieur et le vent glacial rendait l'écoute difficile. Un homme qui faisait une ronde s'approchait. Ce serait plus simple d'obtenir l'information ainsi. Azzurra lui tomba dessus par derrière et lui fit une clé de cou.

- Le Pingouin ? Il est là ?

L'homme était visiblement assez fort et se débattit sans répondre. Voyant qu'elle peinait à le neutraliser, Azzurra finit par lui planter une seringue avec un anesthésiant, puis tirer l'homme inanimé entre deux caisses, déjà essoufflée par ce pic de stress et le déplacement du corps sur cinq mètres. Ca n'allait pas jouer. Des bruits se firent alors entendre.

EPSILON

Cobblepot était fini. Pour lui, Falcone avait porté le coup de grâce sur l'empire dorénavant branlant du Pingouin. Mais y'avait pas que ça, oh que non mes amis ! On l'avait élu maire par défaut, ça c'était bien, mais le problème, c'était que le Gant Noir s'en était mêlé, et avait tout fait capoté. Il était clair qu'Oswald avait lamentablement échoué face au Romain, qu'il avait lamentablement merdé à récupérer cette ville. Le pire, c'est qu'ils n'avaient fait que l'exiler du Lounge, et de faire exploser la mairie. Non, il ne restait plus grand chose au Pingouin. Quelques hommes encore fidèles, et bien sûr, il lui restait quelques endroits où crécher, mais c'était pas le palace ultime hein. Il lui restait sur les docks, le Final Offer. Un beau paquebot certes, mais ce n'était rien aux yeux de Cobblepot. Juste une grosse camelote qui ne valait pas grand chose et qui risquait de couler dans la baie de la ville. Mais avant, fallait dégager les quelques rats qui s'étaient tapés l'incruste. Quelques camés, et deux trois dealers armés y siégeaient, comme si c'était chez eux. Cobblepot avait lancé ses hommes pour faire le nettoyage de printemps. Durant l'assaut du Final Offer, le Pingouin et Bossworth s'en étaient pris aux Docks Falcone. Un informateur du gang avait renseigné Oswald en lui prétextant que le Gant Noir importait toujours des marchandises bon marché à l'intérieur de la ville, entre autre, des armes. Quelle ne fut pas sa surprise d'apprendre que les docks étaient vides ... Les hommes qu'Oswald avait abandonné sur le trottoir l'avait contacté en le narguant sur son échec. Il s'était fait lamentablement avoir ... Un bleu, un apprenti, rien de plus qu'un minable. Un tel échec ne pouvait pas être acceptable pour un Cobblepot, c'était donc bien en disgrâce que ce dernier sombrait ... Après l'âge d'or, il y avait visiblement la chute. Il était, pour l'heure, la risée de Gotham ! Le Gant Noir avait osé détruire l'empire du Pingouin et il le paierait cher mais Cobblepot devait redoubler d'inventivité. Il faisait les cent pas sur le ponton qui mène au bateau, les trois quarts de son trafic avaient sombré avec la prise de son lounge. Cet événement à Gotham allait faire du bruit et il était évident que tout ceci finirait par porter préjudice au Pingouin.

"Faut que je me calme. Faut que je me calme, faut que je ..."

Il laissa plâner un silence de mort, alors que la nuit était tombée sur les docks. Il inspira la fumée de sa cigarette, avant de résumer ce qui lui arrivait. Cobblepot était fini. Et lorsqu'il voyait que tout partait et que la dégringolade s'annonçait il ne savait plus quoi faire... Perdu dans ses pensées, il reçut une amère visite. Ignatius Ogilvy. Cet homme était le lieutenant personnel du Pingouin et c'était lui qui était en charge de protéger coûte que coûte l'Iceberg Lounge. Rien ne pouvait plus meurtrir le Pingouin que de voir sa sale tronche. D'ailleurs, lorsqu'il aperçut Ogilvy, il était déjà paré d'un des parapluies personnels du Pingouin, comme si on lui avait donné son bureau à ce minable. Mais, lorsqu'il parut, Le Pingouin se munit d'un coupe papier et l'envoya droit en direction de l'homme, à quelques centimètres du crâne d'Ogilvy ...

"Imbécile ! Idiot ! Abruti ! Minable ! Tu crois me rassurer ? Bah non ! Le Gant Noir a touché mon trafic au cœur et à cause d'un vaillant chevalier comme toi, j'ai tout perdu, espèce de ... !"

Cobblepot était fini. Mais les mots manquaient, atrocement et c'était perdu d'avance que de vouloir tuer cet incapable. Inutile surtout ! Il fallut à Cobblepot beaucoup de courage pour se retenir mais de toute façon, tout était réglé !

"Grrr, tu mériterais que jt'... ! Grr, Hmgf, qu'importe, puisque tu as été l'un des mes meilleurs lieutenants, tu vas p'tet trouver une solution à c'merdier ?! Non ... Non ... bien sûr que non ! Concluons cette affaire maintenant ! Il faut que j'parte ! Je suis criblé de honte ! Tu es renvoyé !"

Oswald n'en revenait pas, d'ailleurs, son monocle tomba au sol et il laissa son haut de forme tomber sans pour autant le récupérer. Il grommela pendant quelques minutes en espérant que tout cela ne fut qu'un mauvais rêve qui finirait par se dissiper en laissant place à la douce et belle réalité : Le Pingouin maître des affaires à Gotham ... Lorsqu'il pensa se réveiller, tout lui paraissait être un étau, si bien qu'il s'empara de son parapluie pour s'appuyer contre ce dernier. Il observait au loin la ville de Gotham City, si prompte à être une petite merveille, un bijou à conserver, que maintenant, tout cela lui paraissait dérisoire et stupide. Il inspira calmement, avant de continuer à fumer sa cigarette. Il essayait de ne pas se laisser aller à la colère, c'était pas bon d'avoir des problèmes cardiaques en prime.

"Casse-toi de ma vue, et je veux pas t'entendre ! Je sais que tu es déjà en train de cirer les pompes du Gant Noir, alors tu te barres ! Tu te casses ! COMPRIS ?!"

Il hurlait de colère, il se sentait seul, trahi, mais il lui restait quelques fidèles, dont Bossworth et Lark. Mais là, la trahison d'Ogilvy était amère. Il se doutait bien, même s'il n'avait pas les preuves nécessaires, que c'était lui qui avait négocié avec le Gant Noir sa destitution. Mais qu'importe, Cobblepot redeviendrait un seigneur très bientôt ! Mais en attendant, Cobblepot était fini, d'ailleurs, il commençait à préparer ses affaires, le bateau allait être remis à flots, et il partirait pour Gotham City, du moins, à la limite des eaux territoriales, dans la mesure où il souhaitait regrouper ses troupes. Il fallait que les choses soient de nouveau dans le sillage d'une reconstruction. On recommence, encore et encore. Et ce soir, il comptait bien profiter d'un moment de calme ... A moins qu'il ne reçoive une visite inattendue !

Pingouins sur une plaque dorée

Tir au pigeon.

Il en venait d'autres. Elle était prête à se battre, à condition de frapper dans l'ombre, comme le Batman. Son idole. Il n'avait pas l'air d'avoir plein de pouvoirs, juste un entraînement de ouf et des gadgets perfectionnés. C'était ça la perfection incarnée, pour elle. C'était pour ça que son chat noir (celui de tout le groupe pour être honnête, mais il ne faisait confiance qu'à elle) s'appelait Batman !

Ainsi, elle mit à terre un des bruits de pas qui lui étaient venus et l'envoya au pays des songes. La jeune femme se hâta dans l'ombre pour escalader l'entrepôt et voir parmi les fenêtres ce qu'il s'y tramait. Des fenêtres pas bien hautes, et elle dut essuyer d'un revers de manche la crasse qui s'y étaient incrustée. Pas de Pingouin à l'horizon. Elle redescendit, et contourna pour zigzaguer entre des caisses. Y avait plus loin une sorte de bateau où il y avait de l'activité. Ce serait un endroit parfait pour se cacher, si elle était une méchante de film, se disait-elle.

Elle entendit son téléphone bipper.

Heyy Azzurra mon amour !! Les femmes c'est toujours non ou c'est enfin oui ? ca tu vas bientôt le découvrir j'ai fait appel à cette photographe super connue là !

j'sais plus son nom, celle qui a pris les photos pour ralph lauren et pour lidl avec di caprio

enfin elle a pris plein de photos de moi en lingerie

je t'envoie. supprime les pas tout de suite, prends le temps de les regarder toute seule chez toi d'accord ? comme ça tu te rendras compte que les femmes c'est oui, enfin la femme, et par la femme j'entends MINDY FALCONE !! (quand on sera mariées, et oui tu joueras l'homme dans le couple)

21h12

Cela ne voulait strictement rien dire en plus de sérieusement l'énerver. Azzurra grogna dans son masque et prit le temps de respirer. Elle s'approcha encore, et encore, jusqu'à se faire saisir par l'arrière par un grand gaillard venu de nulle part. Elle déglutit, tenta de se débattre avant de se faire asséner un coup dans le ventre qui la plia en deux. Cette Mindy avait réussi à la déconcentrer et elle ne l'avait pas entendu venir.

- On a une fouineuse !

On lui mit un sac sur la tête, elle tenta de se débattre mais fut rapidement soulevée à la fois par les mains que par les pieds, alors la justicière se mit à grogner et se débattre avant de se prendre d'autre coups, se faire lier les mains et être jetée au sol. On lui retira le sac et elle se retrouva à genoux devant ce fameux Pingouin. Au moins, elle l'avait trouvée.

- On l'a trouvée, elle errait dans les docks patron. J'suis sûr qu'elle vous cherchait, elle a assommé deux types. Surement une agente du Gant Noir ?

Maestra lui coupa la parole, souriant de toutes ses dents.

- Monsieur le Maire, c'est ici votre nouvelle mairie ?

Il payait pas de mine mais la jeune femme le trouvait très impressionnant. Il était bien entouré et avait ce regard mesquin et sauvage d'un homme qui ferait tout pour arriver à ses fins. Le Pingouin était bien plus effrayant en vrai que ce qu'on lui avait vendu.

EPSILON

"Pine ta mère !"

D'un coup de colère, il fila un coup de parapluie dans la gueule de cette gamine qu'on venait de lui amener. Elle se foutait ouvertement de lui, c'était certain, et Cobblepot n'était clairement pas d'humeur à se taper les débiles et les dégénérées. Il s'approcha d'un peu plus près, essayant de voir ce que cette gamine pouvait être. Il regarda le costume, avant de renifler et de cracher un glaviot sur le costume de la jeune femme. Ses gardes rirent légèrement, mais s'arrêtèrent quand Oswald les fusilla du regard. Quelle calamité ! Comment était-ce possible ?! Se retrouver plumé comme un vulgaire pigeon dans un dénuement de richesses ! Ceci est affaire de convictions et de pensées. On avait déjà vu les catastrophes qu'engendrait la Pègre dans la ville industrialisée et "prospère" de Gotham City. Bien malheureusement, elle n'était plus la seule à mener la danse dans cet entrechoc de pieds et de mouvements tourbillonnants que la danse peut offrir ... Un spectacle assurément magnifique à voir au petit écran mais réellement, il était vivement déconseillé de se dandiner en pleine guerre urbaine. D'après un homme qui venait de débarquer du bateau, ce-dernier indiqua que le bateau était inutilisable. Le Final Offer était dans un état lamentable. Après les derniers évènements, une grosse partie du bâtiment avait sombré dans la baie de Gotham City, et le Pingouin était là, sur un quai, accompagné de deux de ses hommes, à observer ce qui se passait au loin. Les assurances allaient raquer, c'était certain, mais Cobblepot n'était pas ravi. Il avait perdu son casino, et malgré la façade qui était encore en dehors de l'eau, une bonne partie du bâtiment était sous la flotte. Fumant un cigare, le Pingouin était parfaitement conscient de ce qui allait se passer : Les autres criminels allaient interpréter ça comme un signe. Et ils en profiteraient. Il fallait écraser tout mouvement rebelle dans l’œuf et agir très vite, sinon, cela risquait de sentir le sapin pour le Pingouin. Le Pingouin était plutôt de mauvais poil, et fallait pas le faire chier. Il était pas d'humeur.

"On peut vraiment pas passer une soirée tranquille sans tomber sur un crétin déguisé dans cette foutue ville !"

C'en était trop pour le Pingouin. Beaucoup trop. Il en avait marre d'être emmerdé en permanence ! Il gueula de colère. Apparemment, à chaque fois qu'il voulait être peinard et prendre du bon temps, on venait l'emmerder. C'était toujours comme ça ! Pas un moment pour lui, toujours en train de l'emmerder. Quand c'était pas Batman, c'était le Red Hood, et quand c'était pas le Red Hood, c'était Catwoman, et maintenant, le premier pécore venu venait se montrer intimidant envers le Pingouin. Il se laisserait pas faire, loin de là. Clairement pas ! Le Pingouin était tout, sauf une petite pute qu'on tronchait après une interview bidon, avant d'être diffusée sur internet. Ah ça non ! Si le Pingouin devait se faire niquer, alors on devait payer très chèrement.

"C'est à cause de gens comme toi que je suis obligé de prendre des vacances ! C'est à cause de ce genre de conneries que je suis obligé de reconstituer mon armée ! Sans Batman, y'aurait pas eu de Gant Noir, et y'aurait pas eu d'exil à la con !"

De mauvais poil, vraiment. Il n'en fallait pas beaucoup pour énerver Oswald Cobblepot mais là, il était à deux doigts de partir en rage. Alors que la brume commençait à tomber sur le dock, Oswald eut un pensée nostalgique pour le bon vieux temps. Les souvenirs d'un temps révolu où la Pègre de Gotham était sur le déclin, et où les gens comme Oswald prirent très vite l'ascendant sur la ville. Il n'était pas rare que les emmerdes fleurissent souvent quand les choses semblent aller dans le bon sens. Gotham City était une ville où toute chose posée pouvait se retourner contre vous, et des gens comme les cinglés de l'asile d'Arkham n'y font aucune exception. Oswald se méfiait intérieurement de cette jeune fille déguisée. C'était peut-être un éclaireur du chevalier noir, ou bien un truc dans le genre Robin ? Qui ne disait pas que Batman était en train de le traquer et le ferait tomber une fois que tout ceci serait terminé ? Et l'idée de s'en prendre à Batman ... Quelle idée saugrenue. C'était une idée de merde. S'en prendre directement à lui et le traquer n'arrêtera pas le chevalier noir d'être une gêne monstrueuse dans les affaires du Pingouin. Réfléchissant, Oswald reprit alors.

"Bon, j'imagine que tu bosses pour Batman. Il est où ? Prêt à me tomber sur la gueule au moment où je ne m'y attends pas ? Me le dis pas, j'aurais la surprise !"

Il n'était pas du tout satisfait. Il était dans une position des plus instables et cela ne le ravissait clairement pas. Il faisait froid ce soir, et en cette nuit de mars, Cobblepot pensait déjà à la suite. Son bâteau coulé ? Une épave oui ! Il devra faire avec son ancien lieu de travail. Le Manoir Cobblepot, délaissé et abandonné depuis plusieurs années. Et que faisait Batman ?! Il se dandinait en pleine guerre urbaine ! Une guerre de positions certes, puisque les armées n'attaquaient jamais directement en établissant des stratégies. Ce remplumé avait causé la perte du Pingouin en laissant une bande de terroristes s'en prendre au seigneur de la pègre. Cobblepot avait perdu son plus gros trafic et il fallait recommencer de zéro. Quel désastre ... Comment Cobblepot allait-il s'en sortir alors qu'il était fragilisé par ces évènements. La ruse ? Peut-être mais inefficace. Il observa à nouveau la jeune fille, après cette mauvaise nouvelle, il essayait de voir les choses positivement, mais c'était mal barré, vraiment. Il regarda les deux hommes de main qui l'avaient amené.

"J'tez-moi ça dans la flotte. Offrez-lui de belles pompes en béton, et dites-moi si elle s'est envolée. Wak wak wak."

Le Pingouin était un être cruel, mais là, il s'exposait aux yeux des autres membres de la Pègre. Même s'il était clean en terme de toutes activités non légales, il restait quand même le chef de la Pègre en sous-main. Il s'exposait sur ce quai, et quelqu'un pourrait en profiter pour l'abattre. C'était la dure loi de la jungle, mais le Pingouin connaissait les risques. Il fallait être plus monstrueux pour se sortir les doigts dans un milieu comme les affaires. Il avait une réputation à tenir, mais il avait besoin de ressources, d'argent, et de temps. Il devait revenir sur le devant de Gotham City. Et très vite. Sur ce quai, ce soir, il attendait des résultats, mais n'était pas convaincu des recherches. Trop de pertes, et beaucoup de ses oiseaux qui avaient quitté le Lounge avant qu'il ne tombe dans les mains du Gant Noir. Cobblepot était en colère, susceptible, et il espérait qu'on le laisserait tranquille. C'est ce qu'il espérait.

Pingouins sur une plaque dorée

Tir au pigeon.

Maestra se trouvait beaucoup moins drôle en réalisant que le Pingouin était bien plus effrayant en vrai qu'imaginé, et surtout qu'il était très en colère. Ca avait été effectivement pas le moment de l'embêter, déplorait-elle. Il déclara alors que sans Batman, il n'y aurait pas eu de Gant Noir ? La jeune femme resta silencieuse quant à cette remarque. Voilà d'autres complots. Elle eut un haut-le-coeur alors que le Pingouin lui crachait dessus. Dans un contexte purement érotique elle pouvait le cacher sans problème, mais là, elle n'essaya même pas et baissa la tête bêtement. Elle fit non de la tête avec terreur, encore plus alors que les deux hommes l'emmenaient.

Là c'était pas bon. Azzurra n'aimait pas beaucoup avoir de l'eau dans les poumons.

- Non ! Je ne travaille pas pour Batman ! Laissez-moi parler !

Sa respiration devint plus haletante. Comment se sortir d'une telle histoire ? Maestra regrettait énormément s'être mise là. Les hommes la lâchèrent devant le Pingouin, alors elle s'agenouilla tout sagement et posa ses mains sur ses genoux.

- Je suis juste une Justicière qui lutte contre le Gant Noir. Je veux que cette ville revienne comme avant... à une époque où vous étiez maire. Vous avez plein d'hommes, encore. Vous pouvez vous battre. Ou bien vous vous laisser sur votre chalutier ?

S'allier avec lui ? Tout le monde deviendrait fou si ça se savait. Mais pour le moment. Si Maestra n'avait pas son masque, elle aurait pu négocier avec d'autres atouts encore, les gros porcs pareil, elle savait les amadouer. Mais venir en tant qu'elle même aurait assuré qu'il ne la respecte pas. Avec ce masque, il aurait au moins l'illusion

- Dites. Selina Kyle, vous lui avez aussi donné des chaussures en ciment ? Elle a disparu, elle aussi...

Elle se tut encore. Inutile de le provoquer davantage, d'autant qu'elle tremblait de peur, jetant des vifs coups d'œil aux hommes autour d'elle en espérant qu'ils ne bougent pas pour la jeter à l'eau. En fait, la terreur lui faisait dire n'importe quoi. Elle baissa la tête, puis la releva. Sa poitrine se soulevait sous son gilet pare-balles ; bien que ce ne soit pas visible, aux mouvements de ses épaules, ça l'était.

- Je connais beaucoup de bases du Gant Noir en ville... et euh... ils ont des armes... et des stocks d'équipement, et de vivres. Ils réquisitionnent tout ! Si vous me tuez pas, je vous dirai où il y a une base peu gardée. Et ensuite je disparais. Et je reviendrai plus, je vous le promets !

EPSILON

Les soirs devenaient froids. Les quelques végétations de Gotham s'engourdissaient à mesure que la température avoisinait le zéro. Manifestement, la vie devenait lourde, les jours rapetissaient et la pesanteur générale se fit ressentir partout. Les rues, de jour, semblaient désertes. Et pourtant, on était le printemps, mais le temps était salement merdique en ce moment. Rien de tel pour ne pas apprécier le calme glacial des docks de Blüdhaven. Comment un justicier avait pu s'adresser de la sorte au maire de la ville ? C'était tout bonnement impossible. D'abord, il fallait le remettre à sa place, et ce faisant, lui faire comprendre qu'elle n'était rien d'autre qu'une indésirable. Toujours sous un ton doucereux, aux limites de l'hypocrisie, le Pingouin n'allait pas changer son fusil d'épaule. Comme pour le Batman. Lui vivant, ce fantoche à costume ne régnerait pas la nuit, sur les toits de cette ville. D'abord, un regard correspondant au jugement, puis un raclement de gorge assez significatif des personnes atteintes d'une maladie liée au tabac, consommé à outrance.

"Dis donc, toi."

D'un geste de la main, le Pingouin leva la main pour stopper les gars qui allaient prendre la jeune femme pour aller la foutre dans la flotte. Cobblepot tira une taffe de son cigare avant de s'avancer, la mine patibulaire, mais avec un sourire des plus cyniques. Il connaissait bien ce genre de truc, ce genre de connerie qui tentait de retarder l'inévitable. Cobblepot n'était pas d'humeur, et il n'allait pas se faire chier avec une nouvelle emmerdeuse. Y'avait déjà Batgirl, Batwoman, et maintenant ce truc. Alors merci bien, mais les rombières masquées qui pissaient du sang par la chatte sans jamais se faire fourrer, ça suffisait. MERDE ! Tout semblait si sombre ces temps-ci. Rien ne permettait de dire si le climat influait sur les conditions de vie des Gothamites. Il fallait rester calme et assuré. Après tout, telles étaient les qualités d'un homme qui était devenu le régent de cette ville pour une courte année. Oswald Cobblepot était l'un d’entre ceux qui voulaient améliorer Gotham City. En effet, le verbe « améliorer » était subjectif chez les politiques, mais qu'importe, une bonne dose de générosité et de fausse solidarité ne faisait pas de mal dans un monde souillé par l'hypocrisie et le mensonge. Il fallait prendre le temps, également. S'assurer la main mise sur une cité était une chose à méditer longtemps. Il ricana lourdement, suite aux paroles creuses de son invitée.

"Tu me prendrais pas pour le dernier des cons, hein ? C'est marrant hein ? De se foutre de la gueule du Pingouin ? Mais tu connais le proverbe. Pingouin dans les champs, hiver très méchant."

Dit-il avant de cogner la jeune fille avec le bout de son parapluie. Pourtant, ce n'était pas tellement ce qui avait encombré le Pingouin pour faire fortune. Il avait surtout bien compté sur son charisme, et surtout sur son argent pour faire campagne et surtout la remporter. Mais cela devait être gardé secret. Une chose est sûre, les urnes avaient parlé sans lui, il fallait croire que les Gothamites ne croyaient plus en rien si ce n'est en la pure rénovation. Une rénovation certaine que le fils Cobblepot se proposait d'achever. Son sens de la mesure ne lui ferait pas défaut, ni même sa capacité à prendre des décisions face à des raz-de-marée tels que Batman. Oswald méditait intérieurement, tout en observant la gamine. Qui osait, outre les crétins naïfs, s'en prendre à un Cobblepot ?! Une famille qui avait aussi bien prouvé sa valeur au fil des siècles méritait qu'on lui adresse les meilleurs honneurs ! Oswald se moquait des répercussions, personne ne devait toucher à ses possessions, à sa collection. Il ne fallait pas être sur le chemin de Cobblepot à ce moment-là. Le petit homme était un monstre, et il ne s'en cachait clairement pas, ce n'était pas son style, ni son genre. Non. Cobblepot aimait ce qu'il était, quelqu'un de froid, de cruel, un animal. Sans notion de bien ou de mal, il se voyait comme un prédateur, et tel le Pingouin face à l'Orque, il se battrait jusqu'au bout.

"J'vais te dire un secret, gamine. T'es tombée là où il fallait pas, dans un enclos à requins. Et t'as bien de la chance de pas t'appeler Falcone, sans quoi je t'aurais fait bouffé ta langue avant de te tirer les intestins par le trou qui ne voit jamais la lumière."

Derrière un rictus dédaigneux, un cou gras et des yeux renfoncés dans leurs orbites, l'homme portait le haut-de-forme et les commodités vestimentaires qui accompagnaient un tel effort de style. Le porte-cigarette ne trompait pas la vue des bourgeois : cet homme-ci venait de la Haute. Il en imposait non par sa taille mais par sa manière de discutailler avec le regard. Ce dernier pouvait être tranchant ou doux bien qu'on ne fit jamais état d’un compliment dans la bouche de cet être qu'on qualifiait de difforme, tant sa démarche l'assimilait au pingouin. L'air satisfait de cette ordure renfrognée se faisait encore plus sentir les jours où on lui rappelait qu'il avait gagné honnêtement le cœur des Gothamites par les urnes. Il repoussait toute cette fierté d'un geste de la main, puis venait se frotter le menton, en signe de réflexion. Toujours cette bedaine, toujours cet air malicieux. Un air perverti avec les années, mais très conscient de ce qu'il faisait. Un parapluie, certainement truqué, le tenait debout, alors qu'il s'en servait davantage pour se maintenir debout. Ce n'était pas comme si Oswald était jeune ... Il le regrettera sûrement, mais après tout, il aimait bien entendre ses victimes piailler, avant de les faire bouillir dans la marmite. Reprenant de sa voix rauque, il ricana derechef, avant de reprendre.

"Mais je suis beau joueur. Je te laisse t'exprimer sur les possessions du Gant Noir. Si ça relève de mon intérêt, je pourrais bien renoncer à te faire trancher la gorge. Wak wak wak."

Pingouins sur une plaque dorée

Tir au pigeon.

Hourra. Azzurra n'allait pas mourir aussi vite que prévu. Peut-être avait-elle gagné quelques minutes seulement plus que quelques années, mais là où il y avait du temps de vie, il y avait par extension de la vie. Mais pour le coup, non. Elle ne se moquait pas de lui. Elle se crispa alors qu'il la pointa avec son parapluie, tout en lâchant un petit "ouille" métallique. Celui-ci l'investigua, elle ne manqua pas de déglutir quand il lui disait qu'heureusement elle n'était pas une Falcone.

C'était plutôt cynique. S'il avait su, elle aurait dit qu'elle est homonyme, ou cousine éloignée. Le Pingouin n'aurait pas été du genre à faire la différence et l'aurait embrochée. Sa respiration se fit plus lourde alors que la peur l'envahissait, mais elle trouvait le Pingouin très poli de ne pas avoir essayé à lui enlever son masque. Il y avait en lui une part de sensibilité peut-être, ou une faiblesse cachée. Peut-être complexait-il sur la forme de son corps qui était semblable à celle d'une poire ? Elle aurait bien voulu pour le moment le chouchouter. Maestra se demandait si elle aurait accepté de l'avoir comme client. Quel genre de fantasmes ça a, un Monsieur Coblepott ? Est-ce qu'il se jetterait à ses pieds en lui demandant de lui cracher dessus ? Ou bien serait-il plus dominateur ? Le regard de la jeune femme se perdait dans les yeux de rat du maire alors qu'elle tentait de dresser son profil fétichiste. L'expérience lui avait fait comprendre que les apparences étaient très souvent trompeuses. Il se voulait orgueilleux et agressif pour cacher une faiblesse.

Monsieur Cobblepot serait le genre de client qui la déguiserait en pingouin et la jetterait dans un enclos à pingouins pour se masturber derrière. Ou bien plutôt du genre à porter des couches et à la téter toute une nuit alors qu'il la paierait à l'heure, et du coup ça ne serait pas si mal tant qu'il alternait les tétons pour ne pas trop l'irriter. Ce serait tout à fait acceptable. C'étaient ce genre de choses qui rendaient son métier plus supportable, la curiosité morbide. Par contre, ce dont elle était sûre, c'est qu'il avait un micropénis tout ratatiné enfoui dans des couches de graisse assez épaisses pour survivre sur la banquise.

Azzurra acquiesça avant de prononcer ces quelques mots :

- Quai 28b. Il appartenait à une entreprise qui fabriquait des morceaux pour les bateaux de pêche, je crois. Ils avaient un garage à bateaux au même endroit, et ils exportaient la plupart de leur production. Le Gant Noir a fait exploser leur quai, et réquisitionné le garage. Ils sont cinq ou dix à le garder et ils ont fait venir beaucoup d'armes. Leur logistique est pas vraiment bien alors pour le moment c'est un lieu de stockage pour les alentours faute de place ailleurs. Peu de gardes, beaucoup de ressources.

Azzurra soupira, avant de changer de conversation.

- C'était juste pour dire. Vous pouvez me croire ou non, mais allez voir par vous-même. C'est pas bien gardé vu que c'est assez enfoncé dans la zone que ils contrôlent, et ces gens sont des incapables. Enfin...

Elle déglutit.

- J'ai cru comprendre que vous aviez une dent contre les Falcone ? J'essaie de les approcher, ils ont des comptes à rendre envers moi. Et j'ai quelques moyens qui m'aideront à faire qu'ils m'apprécient pas trop mal. Mais je les connais pas très bien. Ils vous ont fait quoi ?

Le masque d'or toisait le pingouin. Elle ajouta :

- Peut-être que c'est le genre de conversations à avoir avec un café et une boîte de sardines... ?

EPSILON

Le Pingouin remit alors son cigare en bouche avant de fulminer et de faire les cent pas sur le dock. Il l'avait mauvaise. Le Long Halloween avait été riche en instructions, mais le final que Falcone avait laissé dans son sillage n'avait pas plu à la ville, et encore moins au Pingouin. Oswald fulminait de colère, de haine, ça bouillonnait vraiment dans son crâne, et savoir que Falcone préparait un retour valait plus qu'un document sur la famille Wayne. Pour tout dire, ce serait une bonne chose d'offrir à ce bouffeur de spaghettis, une fin digne des meilleurs films sur la Mafia. Les mauvaises nouvelles ne faisaient qu'empirer de toutes façons. Oswald était en colère, et quand la colère le guettait, c'était généralement pas la meilleure des conseillères. Mais le bouquet final, c'était le moment où elle commençait à parler de s'allier vite fait, et en jouant avec un jeu de mots merdique impliquant que le Pingouin bouffait des sardines. OUI ! IL EN MANGEAIT ! ET ALORS ? Bavant et montrant les dents, Oswald observait la jeune justicière avec un air de colère mêlé à de la haine. La haine parce qu'il en venait à la détester, mais aussi parce qu'elle avait raison sur un point : Oswald haïssait les Falcone. Rien de plus. C'est quand même dingue, on vit dans un monde, où quand on est bien tranquille, bien pépère, on se fait emmerder par une bande de ploucs déguisés en ritals à la con sortis de la bande à Basil. La meilleure défense dans ce genre de cas, c'est l'attaque. Il vociférait sa colère contre la jeune justicière, d'une voix légèrement rauque et grave.

"Putain la ferme ! T'es insupportable ! Insupportable, tu comprends ? Ta voix me donne envie de dégueuler et de t'arracher les ovaires au cure-dent."

Fini le gentil Pingouin. Là, on avait droit à du trash, du dégueulasse et du cynique. Un concentré pur d'amertume et de colère. Toute sa vie, on avait pissé sur lui, toute sa vie on lui a fait comprendre qu'il n'était pas désiré, et maintenant que les Grecs sonnaient à la porte, il fallait encore laisser le cheval de Troie pénétrer dans son sanctuaire ? Et puis quoi encore ?! Toujours plaqué, dans la merde noire, Oswald essayait de se calmer. C'est pas bon pour son coeur. Quelque part, dans l'esprit du Pingouin, l'idée était de lui arracher le coeur, de lui faire comprendre qu'elle avait fait, oui, elle n'était pas fiable, clairement pas et puis ça enverrait un bon message aux gangs. Mais quelque part, il devait quand même survivre à ça, il devait survivre car il était un Cobblepot. C'était dans la nature des prédateurs, les grosses bêtes mangent les plus petites. Or, un Pingouin est plus gros qu'un chat ou un hibou. Et donc, le Pingouin devait se montrer digne du règne animal. Il la regarda avec dédain. Acculé face à toutes ces emmerdes, Oswald n'avait qu'un seul vrai choix véritable.

"J'pourrais te tuer, gamine. Je pourrais. Mais au fond de moi, j'ai toujours eu un faible pour les petites bouches qui font de très gros plaisirs aux vieux hommes comme moi. Wak wak wak. Pour le moment, je te laisse la vie sauve, mais pèse bien les pours et les contres. Maintenant, tu as le choix. Soit tu me donnes une info vraiment pertinente que je ne connais pas, soit tu finis en pâtée pour chats, et crois-moi, ce sera pas beau à voir. Je te laisse un peu de temps pour y réfléchir le temps que mes gars coule le béton."

Le sourire du Pingouin s'intensifia. C'était comme quand les pirates accostaient un galion, pas de prisonniers et on les égorgeaient tous. Pas de résistance, trop faibles pour se battre, les recrues ne seraient plus qu'un souvenir lors des charniers qui seraient organisés juste après. Bien sûr qu'il y'avait un moyen de sortir, de fuir, de trouver un moyen de se cacher dans une ville encore plus sombre, où toutes les espèces de rats se côtoyaient. Bien sûr ! Et Gotham City permettrait au Pingouin de se faire oublier. Pendant quelques temps. Mais le Pingouin n'était pas un couard et encore moins un lâche. Il était prêt à faire du bordel, prêt à botter des culs et à mâcher du chwing-gum. Sauf qu'il n'aimait pas le chwing-gum. L'amer goût de la défaite. Il est terriblement amer, vous le saviez ? Pire que de l'huile de foie de morue. Perdre la mairie de Gotham City, c'était d'une violence sans nom. Et y'avait pas de justice.

"Vous vous croyez tous plus malins que moi. En attendant, je vous ai envoyé une énorme queue bien velue dans le cul à toute cette ville ! J'en suis le maire ! J'en suis son putain de propriétaire et vous m'avez élu. C'est moi le chef ! C'était moi !"

Il hurlait de colère. Il pestait contre ce mauvais coup du sort. Personne ne l'a jamais compris. Quand on vient d'une famille pauvre, on s'en rend compte, tous comme les Cobblepot. Bien sûr qu'il était en colère, on venait de l'humilier, de le traîner dans la boue, dans la merde, et le Pingouin se rappela que trop bien, les pires années de sa vie. Sa haine, sa colère alimentèrent ses besoins de vengeance, il devait se venger de cet affront, il devait se venger de tous ceux qui lui avaient fait du mal. Et il allait passer sa colère sur quelqu'un, histoire que ça fasse grand bruit. Dans un sens, c'était le traditionnel combat de la lutte des pouvoirs, des chefs, ceux qui tentaient de profiter d'un moment de faiblesse pour s'en prendre au dominant, comme dans les familles de lions, ou chez les loups. C'était comme ça, le règne du prédateur, du seigneur, et là, les jeunes trous du cul du Gant Noir tentaient de se mettre le gang du Pingouin en poche, de faire la peau au vieux Pingouin. Le Pingouin était quelqu'un de très possessif, un collectionneur né. Un homme qui avait tout fait pour se redresser dans une famille qui l'a toujours détesté. Oui, il portait le nom de Cobblepot, mais il avait été rejeté à cause de son apparence durant toute sa vie. La fortune familiale ? Dilapidée. Et Oswald avait tout fait pour récupérer sa fortune et son héritage. Son nom, son manoir, et bien sûr, sa place dans la ville de Gotham City. Et maintenant, il n'avait plus rien du tout. Il inspira, avant de ressasser ses acquisitions perdues.

"Je te donne une dernière chance. Ce s'rait con de jouer à l'abrutie."

Le Pingouin n'était pas quelqu'un de nostalgique, et encore moins quelqu'un de doux. Ces temps sous l'ère Falcone étaient infects. Des gosses qui flinguaient à tout-va, des attaques dans les églises, aucune éthique, aucune règle. Rien de bien chevaleresque. Non, tout le monde en avait souffert, surtout ceux qui étaient en bas de la chaîne alimentaire ... Et le Gant Noir ne faisait pas mieux. Il était temps de remédier à tout ça.

Pingouins sur une plaque dorée

Tir au pigeon.

Pas évident, le Pingouin. Il se mettait déjà à baver et Azzurra se sentait extrêmement mal à l'aise. C'était décidément une mauvaise idée d'être venue ici, très mauvaise. Un roi déchu. Il lui faisait penser à ce personnage vivant dans les égouts avec les pingouins d'un film qu'elle avait vu une fois. En fait, c'était un homme petit, de taille, d'âme. Quelqu'un qui réveillait en elle son instinct maternel déplacé. Soupirant, elle secoua la tête, activant son masque avec son visage pour le faire tomber. C'était un risque à prendre mais elle se disait que ça aurait pu fonctionner, dévoilant ses boucles brunes et ses grands yeux bruns.

Pour le coup, elle ne voyait plus rien car les mains liées on ne pouvait réellement dire qu'elle pouvait mettre ses lentilles. La jeune femme gonfla les joues, sur son visage perlaient quelques gouttes de sueur. La pauvre avait la tête qu'il pensait qu'elle aurait, pas à l'aise, des yeux quand même plein de malice, alors que son masque était tombé lourdement devant elle. Elle déglutit, avant de poursuivre :

- J'ai des affaires à régler avec les Falcone, et je le connais assez bien. Il vous faut quelqu'un qui peut s'infiltrer chez eux, non ? J'y arriverais parfaitement, je suis une artiste, en fait. Le genre d'artiste qu'ils adorent. Vous n'aimez pas les Falcone, et moi j'ai besoin de m'en approcher parce que j'ai des questions à poser à eux. On n'a pas à être ennemis, et on peut s'allier sur certains points.

Elle soupira.

- Bien que vous soyez un homme exécrable, et que vous m'inspirez un certain dégout, je ne vous veux pas de mal, et vous ne devriez pas être méchants avec moi. Même si ma voix m'énerve et que vous voulez, euh. Mettre des cure-dents dans mes œufs. Si vous me faites ça, moi je vous mettrai des cure-dents dans vos olives. Voilà !

Ah non, non, Azzurra mais tais-toi se disait-elle. Elle lui sourit alors, avant de parvenir à détacher ses liens et ramasser son masque, puis, sans se presser, se lever, ses jambes engourdies lui faisant sacrément mal, il valait mieux qu'elle ne déguerpisse pas trop vite sous peine de s'écrouler.

- Laissez-moi partir, Monsieur le Maire. Vous me faites peur. Vous connaissez mon visage, maintenant.

Maestra remit son masque, lui permettant de mieux voir et apprécier tous les points de fuite. Sa petite voix douce se transmuta de nouveau en une voix métallique effrayante, et le sentiment de puissance lui revint. Pourtant, elle ne cherchait pas encore à fuir. Même si elle était prête à le faire au cas où on l'attaquerait. Sa main était prête à lâcher un fumigène, et la tension était alors à son comble.

- Je vais revenir vers vous, monsieur Cobblepot. Vous me laissez partir ?

Dans son comportement, elle semblait prendre sa décision, exiger de sa voix, mais quand même vouloir s'assurer à 100% qu'il ne l'attaque pas par derrière et donc qu'il l'autorise à partir.

EPSILON

Le Pingouin ria de bon cœur, avant d'essuyer une petite larme au coin de son oeil. Elle avait du cran, la gamine. Beaucoup de cran. Et ça manquait dans les rangs du Pingouin notamment, pour tout dire, Oswald n'avait pas ri depuis que Bruce Wayne s'était fait plombé y'a quelques années de ça. C'est dire. Oswald était un porc, et il ne s'en cacherait clairement pas. Il allait essayer de l’écœurer le plus vite possible, histoire de lui montrer qu'on ne plaisante pas avec lui. Bossworth ne disait rien, il observait, toujours et patiemment ce qui allait arriver. Le Pingouin était certes un être répugnant, mais il faisait en sorte d'être à la hauteur de sa réputation. Les affaires n'avaient pas été très bonnes pour le Pingouin, mais qu'importe. Il allait peut-être rebondir, façon de parler. Après tout, il avait eu quelques déconvenues, mais rien d'insurmontable. L'important était de recommencer, encore et encore. Tout foirait. Que ce soient les transactions, les crimes, les affaires, tout finissait mal ou finissait bizarrement. Le crime avait laissé sa place à la folie, aux conneries et aux bassesses. On était loin des Affranchis, et les vieux de la vieille sont morts ou en fuite. Pas de chance, vraiment. Alors que le Pingouin jauge la jeune poulette bien propre sur elle, il ricana derechef. Le Pingouin la regarda, avec une légère tendresse ? Ou bien avec l'envie de lui détruire salement le cul ? Pensées lubriques habituelles, le Pingouin était un porc, mais un porc de première ligne, un vrai et il ne s'en cachait jamais. Dans un léger sifflement rauque de la gorge, il se mit alors à parler.

"Tu m'fais rire. J'm'en voudrais de te faire plomber par un de mes gars. Mais à côté de ça ..."

Dit-il en ricanant grassement. Il était du genre comme ça notre ami Pingouin, l'ami Oswald en avait toujours une bonne à sortir, surtout quand la nénette avait de sacrés obus et un putain de pare-chocs à l'arrière. Après tout, de ce côté-là, le Pingouin n'était pas manchot, loin de là. La belle et la bête ce soir, c'était un très mauvais remake en tout cas. Le Pingouin se méfiait quand même. Généralement, il n'était pas fan de ce genre de nénette intéressée. Le Pingouin va toujours droit au but et dans le cas de la jeune femme, c'était droit dans le trou. Des arrivistes, on en a vu pas mal, et la plupart se sont fait dégagés comme des malpropres et à 70% de cas, les pieds devants. Depuis la chute du vieux Falcone, d'autres salopards ont changé les règles, et la blague à Gotham, c'est la mafia italienne au final. Ils ont foiré et le Pingouin tentait de contenir la folie ambiante, les flics et le Batman ont pas su endiguer cette menace et maintenant on l'avait profonde. Le Pingouin était un homme de paroles. Vous preniez soin de lui apporter tout le respect qui lui était dû et il fera de votre vie un paradis. Vous lui chiez dessus ? Il fera tout pour briser votre vie. Il en était capable, et il savait comment s'y prendre pour briser un homme avec des mots simplement. Il aimait voir la tête des gens qui perdaient tout, d'un coup. C'était vivifiant et tellement satisfaisant. Elle était plutôt pas mal la minette. Un bon cul là où il faut, une bonne poitrine là où ça doit faire rêver.

"J'vais juste demander à mes gars de te botter ton joli p'tit cul, histoire que tu comprennes qu'il faut pas me faire chier."

Il allait tester la résistance verbale de la jeune femme. Après tout, il n'hésitait pas à rabaisser ceux qui le méritaient, et il voulait voir si son employée avait une résistance aux insultes. Dans la restauration, y'avait souvent le cas de clients pénibles et le Pingouin s'amusait. Il pouvait se le permettre non ? Bientôt, Gotham allait repeindre de sang ses rues et ses trottoirs et ce ne serait pas agréable pour personne. Pas de cadeaux ! Pas de problèmes, pas d'emmerdes. Les guerres se succèdent et bientôt, Gotham sera retapissé du sang des guignols du Gant Noir. En espérant que certaines familles aient des couilles et n'oublient pas leurs engagements. Cette jeune femme l'énervait, tout autant que la journaliste qu'il avait rencontré il y'a peu. Ce genre de donzelle se croit tellement au-dessus des gens comme Cobblepot et cela l'énervait. Il n'était pas féministe. Clairement pas, et les bonnes femmes ne servaient à rien, excepté assouvir quelques besoin primordiaux, et le Pingouin pouvait très bien se passer de cela. Cette jeune femme en face de lui, elle était clairement ce qu'il détestait le plus : Le manque de fierté apparent. D'un clic, la lame tranchante sortit du parapluie, comme s'il allait trancher cette jeune femme, mais il ne le ferait pas. La colère était saisissante en Oswald Cobblepot. Il pouvait très bien la détruire, elle, sa vie, et celle de ses proches en un instant, mais elle était sûrement encore inconsciente du jeu qui se déroulait à Gotham City. Fallait être un novice pour croire qu'on pouvait blouser le Pingouin de cette manière. Aussi bêtement, et surtout de manière aussi visible. Bossworth ne disait rien. Il attendait les ordres de son patron. Rugissant de colère, le Pingouin reprit alors.

"Les gars, donnez-lui un bon coup dans la gueule."

Bossworth indiqua alors aux hommes de main du Pingouin, qu'ils pouvaient cogner la jeune fille. Fallait pas prendre le Pingouin pour un con. Les deux seules personnes qui avaient la confiance du Pingouin, c'étaient Lark et Bossworth. Alors qu'Oswald semblait vouloir se retirer dans sa cabine dans son bateau, le Pingouin voulait être seul, il avait besoin d'être seul. Et il n'avait besoin de rien d'autre. Personne ne pouvait le comprendre de toute manière, sauf sa mère. Sauf sa défunte mère. Et excepté elle, aucune autre femme ne pourrait être dans la vie du Pingouin. Personne d'autre. Les gens ne sont pas aussi blancs et naïfs qu'on puisse le croire. Intérieurement, le Pingouin pensait déjà à se renseigner sur cette jeune femme. Quand on entre dans le champs de vision du Pingouin, il fallait être irréprochable après tout. Alors que les gars du Pingouin cognaient la jeune femme, ils la laisseraient pour "morte" sur les quais, alors que le navire du Pingouin serait déjà loin.

Pingouins sur une plaque dorée

Tir au pigeon.

Les réactions du Pingouin étaient déconcertantes. Azzurra ignorait à quel point elle devait paniquer, mais ce dont elle était sûre c'est qu'elle ne ressortirait pas indemne de cette rencontre, mais mieux qu'elle aurait pensé. Dans tous les cas, il n'avait pas usurpé sa réputation et n'allait pas la laisser partir aussi facilement. En fait, Azzurra aurait pu fuir sans problème mais elle avait un trop plein d'énergie à relâcher, et ses sbires feraient parfaitement le boulot. Elle fit craquer ses jointures alors que ces hommes effrayants s'approchaient d'elle, motivés à la coincer.

Maestra calibra ses lentilles dans son masque et se mit en position de garde, afin de repérer dans leurs mouvements les plus subtils lesquels allaient l'attaquer en premier et comment elle pourrait les contrer. D'un pas gracieux, elle esquiva un premier coup, profita que l'homme qui l'avait attaqué perde l'équilibre pour lui faire plier le genou d'un coup de talon et le corrigé d'un coup de coude. Il fut à terre. Son sang bouillonnait et derrière son masque, la jeune femme souriait. D'une voix métallique, elle les motivait à frapper, et devant la grâce de son mouvement parfaitement contrôlé, un sortit même la barre de fer.

Azzurra tenta de rester mobile, jusqu'à s'essouffler, sur le pont, afin d'empêcher d'être encerclée. Elle parcourait le pont d'un pas aérien, saisit les lignes de force sur celui-ci, et vint asséner quelques coups de poings aux cibles dès qu'elle fut certaine de pouvoir frapper sans se faire toucher. Un tomba, puis deux, et trois, et bien qu'ils furent capable de se relever, ils n'étaient plus à même de combattre.

Se sentant déjà fatiguer, la jeune femme s'approcha de la cabine et fouilla dans son manteau pour en extirper une arme létale. Elle n'eut pas le temps de lancer son projectile avant d'être attrapée par le bras et corrigée de deux coups de batte qui la mirent à terre. Ses bras furent tordus derrière elle et elle relâcha la boîte de sardine qu'elle voulut offrir au pingouin, tirant quelques rires, complètement neutralisée. Maestra avait hésité de risquer sa vie pour ça. Un craquement sonore lui tira une grimace et un coup à la tête l'envoya valser avec l'obscurité.

Si elle se réveillerait, elle réalisera qu'elle n'en a pas fini avec lui. Mais pour le moment, elle avait eu sa dose d'Omega-3.

EPSILON

» Wak wak ? FT Oswald Cobblepot.
» Une voix d'ange [PV Oswald Cobblepot]
» Araceli Oswald
» Boite mail d'Araceli Oswald
» « Fortune & Gloire » [ Lake | Cobblepot ]

Pingouins sur une plaque dorée [PV : Oswald Cobblepot]

Pingouins sur une plaque dorée [PV : Oswald Cobblepot]

Sujets similaires

Sujets similaires