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 "La naissance d'un héros" [Elio Philips]

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MessageSujet: "La naissance d'un héros" [Elio Philips]   "La naissance d'un héros" [Elio Philips] EmptyMar 26 Sep 2023 - 21:43




  • Type de RP : Normal
  • Date du RP : Juin 2019  
  • Participants: Elio Philips
  • Trigger warning: Violence | Traffic d'être humains
  • Résumé: Sur une enquête de disparition d'un adolescent, Elio tombe sur la piste de trois hommes russes escortant avec eux un jeune garçon contre sa volonté dans le but d'être vendu à quelqu'un.



La naissance d'un héros

Price of freedom is precious

Le bruit des portières qu'on claque a extirpé Cassidy de son sommeil superficiel. Les trafiquants se sont improvisés une petite pause obligatoire dans une station-service en plein cœur de Gotham City. Son front était collé contre la vitre et il s'est permit d'étaler un peu plus ses jambes sur la banquette arrière. Le jeune homme s'était montré vigilant et limitait ses mouvements pour donner l'illusion qu'il était encore endormi. Ces yeux à moitié ouverts ont parcouru les environs pour localiser chacun de ses ravisseurs. Le premier homme avait quitté la voiture pour se rendre à la petite boutique à proximité, Cassidy l'avait entendu se plaindre du manque de provisions. Le chauffeur est également sorti du véhicule pour se battre avec la pompe à essence et son écran tactile vieillissant. Entre deux jurons, il interpella son collègue pour lui demander de prendre des provisions supplémentaires pour le reste de l'équipe. Cassidy ignorait s'il était inclus dans le repas de la soirée et espérait bien ne pas avoir la réponse à ces questions.

Le dernier homme se trouvait encore dans la voiture. Le jeune captif leva les yeux discrètement vers le rétroviseur pour voir qu'il ne lui prêtait aucune attention. Sa fenêtre était baissée et il prenait un malin plaisir à se moquer du chauffeur qui se battait contre l'ordinateur de la station-service. Sur les trois pompes, il avait eu la malheur de choisir la plus capricieuse. C'était l'occasion rêvée pour Cassidy de prendre ses jambes à son cou. La voiture était déverrouillée et sa portière donnait sur une piste sans obstacle qui lui permettrait de gagner l'élan nécessaire pour les garder à distance. Doucement, il repositionna ses pieds et l'une de ses mains se rapprocha de la poignée intérieure de la porte. Son gardien se trouvait sur le siège juste en face de lui. Le jeune garçon se montrait extrêmement vigilant, conscient qu'il n'aurait qu'une seule chance.

Cassidy retient son souffle, il tenta de ralentir son rythme cardiaque, d'entendre l'ultime juron du chauffeur avant d'ouvrir la voiture et de bondir hors de cette dernière. À cet instant, il ne réfléchit plus, tout ce qu'il doit faire c'est courir, galoper, fuir le plus vite possible, tant qu'il le peut encore. Il n'a jamais été aussi rapide de sa vie, même lorsque les policiers lui couraient après lorsqu'il était plus jeune. Cette fois, il ne cavalait pas juste pour fuir les autorités, il courait pour sa vie. Par-dessus son épaule, il pouvait entendre les jurons des deux hommes qui étaient restés à proximité de la voiture. Ils n'ont pas traîné pour suivre d'un pas acharné le fugitif. Ce dernier laissa son instinct de survie prendre les décisions. Il changea de direction sur un coup de tête et osa traverser une route très animée en cette fin d'après-midi. L'une des voitures aurait renversé Cassidy si la conductrice n'avait pas écrasé la pédale de frein avec son talon. Il posa lourdement ses mains sur le capot pour éviter de perdre l'équilibre. Il reprit sa course jusqu'à se retrouver de l'autre côté de la route. Il jeta un rapide coup d'œil par-dessus son épaule pour voir deux hommes essayer de se frayer un chemin au milieu des voitures. Cassidy avait un peu d'avance, il ne devait pas ralentir.

Il emprunta les petites rues piétonnes, tournait, changeait aléatoirement de destination pour essayer de tromper ses ravisseurs. Au bout de trois minutes de course, son souffle réclamait une pause. Il devait trouver une issue, quelque chose qui pourrait empêcher ces geôliers de lui remettre la main dessus. Dépassé par les évènements, Cassidy s’est jeté sur une voiture qui attendait patiemment au feu tricolore. Sa fenêtre était grande ouverte, l’occasion pour lui de pouvoir directement s’adresser à la personne.

« Hey ! Vous devez m’aider. J’ai besoin d’aide ! * » Les yeux écarquillés de la personne lui font prendre conscience de la barrière de la langue. Elle pensait avoir à faire à un agresseur. Elle ne le comprenait pas. Elle était devenue la plus effrayé des deux. Cassidy essaya de faire quelques signes d’apaisement avec ces bras mais sa voix le trahissait. « Police ? Police ! Vous pouvez appeler la police ? * »

Il ne pouvait pas rester immobile trop longtemps au risque de perdre la précieuse avance qu’il avait. La pauvre femme était tétanisée par cette rencontre ambigu et ne savait pas quoi faire. Cassidy dû renoncer à cette idée et reprendre la course lorsqu’il aperçu un de ses ravisseurs qui le rattrapait. Il s’engouffra dans les rues étroites de Gotham. Cette course commençait à le fatiguer et ses jambes le faisait souffrir. Il avait perdu une nouvelle fois le contact visuel avec ces ravisseurs. Au moment où il ralentit la cadence, il senti une violente poigne sur son bras le couper dans son élan. C’était le chauffeur, il l’avait rattrapé. Il était bien plus rapide que ce que Cassidy aurait pensé.

« Je dois reconnaître que tu as du cran, petit con. La visite touristique est terminée. * »

« Va te faire foutre !! * »

Hors de question de retourner dans cette voiture, Cassidy s’en étant fait le sermon lorsqu’il avait décidé d’ouvrir cette portière. Malgré la force supérieur qui le piégeait, il se débattait jusqu’à écraser son poing dans son ventre, un coup stratégique qui pouvait atteindre même le plus balèse des hommes. Le trafiquant grogna de douleur avant de repousser Cassidy. Ses jambes se dérobèrent et le garçon perdit l’équilibre et retomba sur ses fesses. Il ne se laissa pas abattre pour autant et attrapa un morceau de brique qui se trouvait à porter de main lorsque son ravisseur s’approcha un peu trop près. Il écrasa l’objet sur sa tempe jusqu’au sang il n’avait pas vu le coup venir mais ça ne suffisait pas pour l’assommer. Cassidy tenta une seconde fois mais il fut coupé dans son élan par la force de son adversaire. Agacé, ce dernier envoya son poing en plein visage et ce coup suffit à étourdir lourdement le pauvre garçon. Son dos fut violemment projeté sur le sol, sa respiration se retrouva couper l’espace de quelques secondes et sa vision s’embruma. Atteint par de violent vertiges, il senti son corps se faire soulever par une force divine, puis le trou noir. C’était sa seule chance et il l’avait perdu.

Ces collègues l’avaient finalement rattrapé en voiture pour ramener leur marchandise au point initiale. Cassidy était encore trop sonné pour comprendre ce qui était en train de se passer autour de lui. Tout ce qu’il pouvait sentir, c’est un filet de sang s’échapper de sa narine gauche et une forte douleur au niveau de sa pommette. Les trafiquants ont roulé quelques minutes supplémentaires avant de s’arrêter à un motel pour la nuit. Le soleil avait commencé à se coucher et l’échange n’avait lieu que le lendemain. Ils avaient un peu d’avance sur le planning. Le chef des opérations avait laissé ces deux collègues pour passer quelques coups de téléphone important et programmer la suite des évènements. Le reste se trouvait à l’extérieur, près de la seule chambre qu’ils avaient commandée situer au premier étage. L’expatrié et chauffeur pouvait tranquillement fumer sa cigarette devant la vue sur le parking aussi miteux que l’endroit où ils se trouvaient. Le second était devenu paranoïaque et jetait de rapide coup d’œil sur le petit espace qu’il avait laissé pour surveiller l’intérieur de la chambre.

C’était une chambre de motel, tout ce qu’il y avait de plus classique. L’odeur d’humidité régnait dans la pièce, les draps des deux lits simples dataient des années quatre-vingt. Il n’y avait pas assez de lit pour quatre hommes, sous-entendant que l’un d’entre eux allait veiller sur la marchandise. Les volets avaient été complètement fermé pour ne pas attirer les soupçons. Cassidy avait repris ses esprits depuis une heure. Ces mains avaient été attaché contre l’un des pieds du lit près de la salle de bain ainsi que ces chevilles. Un hématome s’était dessiné sur sa joue et le sang avait fini par sécher sous sa narine. Pour ne pas attirer l’attention des voisins, il avait été bâillonné. La cargaison était bien trop précieuse, ils ne lui laisseront pas une seconde chance pour échapper à la récompense. Cassidy se retrouvait démuni. La seule chose qu’il pouvait faire, c’est observer cet œil qui surveillait ses moindres faits et gestes, comme s’il pouvait faire quelque chose pour leur faussé compagnie, une nouvelle fois.

« Tu n’auras pas dû le frapper au visage. * » commenta le surveillant.

« Quoi ? Ce petit salaud m’a défiguré la face, tu t’attendais à ce que je ne réplique pas ? Il peut s’estimer chanceux que je ne lui ai pas casser quelques os par vengeance. * »

« Tu as abimé la marchandise. L’acheteur ne voudra pas payer l’intégralité de la somme si on lui livre le gosse dans cet état. * »  

« Hahahaha. Tu n’as qu’à lui acheter du fond de teint et lui refaire une petite beauté si tu as du temps à perdre. Crois-moi, cet acquéreur n’est pas intéressé par sa jolie gueule d’ange, loin de là. Il paiera tout. * »

« Ouais, j’ai entendu ces histoires. Il paraît qu’il peut lire dans les pensées. * »

« Pas vraiment. C’est juste un prototype un peu plus amélioré que ces prédécesseurs. S’il avait lu dans mes pensées, il n’aurait pas essayé de faire le petit malin avec nous. * »

« Si tu le dis. * »

* traduit du russe.




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MessageSujet: Re: "La naissance d'un héros" [Elio Philips]   "La naissance d'un héros" [Elio Philips] EmptyJeu 28 Sep 2023 - 0:33

naissance d'un héros

Cassidy



Des enlèvements et disparitions, c’était courant à Gotham. Elio savait qu’il y avait plus de chance de retrouver des parties détachées que la personne en morceaux complets – et quand bien même était-elle vivante, les traumatismes restaient. Il n’avait pas osé confier son point de vue à la pauvre femme venue pleurer la disparition de sa fille dans son bureau. Ce n’était pas le genre d’affaire qu’il avait, quand il était flic. Il s’était contenté de se planquer dans ce qu’il pensait être plus simple, sous le conseil de Flass ; parce-que la drogue faisait de nombreux dégâts, mais il voyait une grande différence entre la misère et la manière dont elle était exploitée par ceux qui en avaient les moyens, et tout ce qui touchait directement à l’humain. La difficulté était dans l’émotionnel, et bien qu’il essayât de se convaincre que feindre l’ignorance le protégerait de toute blessure, la vérité le rattrapait au beau milieu de la nuit, quand la bouteille n’était plus suffisante pour faire taire ses pensées.

Pourtant, il aurait dû s’attendre à ce que le bouche à oreille fasse son effet, qu’il commence à avoir une petite notoriété, qui amènerait des clients autres que des vieilles femmes ayant perdues leurs chats. Sans doute aurait-il dû se spécialiser dans ces enquêtes, et mener une belle vie sans jamais avoir à fréquenter les criminels de cette maudite ville – bien sûr, il n’aurait pas été à l’abris que parmi ces détraqués, certains auraient des intérêts particuliers pour les chats, et dans ce cas il n’aurait absolument rien souhaité savoir. Bref, puisqu’il n’avait fait ce choix, il se trouvait devant une affaire délicate.

Elio n’avait aucun contact fiable qui aurait pu le renseigner sur ce qui se tramait dans les rues de Gotham, alors il enquêtait lui-même en interrogeant les habitants. Beaucoup avait un avis similaire au sien : ce genre d’accident arrivait couramment, s’achevait par un classement sans suite. Il n’abandonnait pourtant pas. Pendant des jours, et des nuits, il effectua diverses recherches, jusqu’à ce qu’une potentielle piste vienne d’elle-même à lui. On était venu lui rapporter des agissements étranges : un jeune, sans doute russe, qui courrait à travers les rues, rattrapé par des hommes baraqués, puis jeté dans une voiture après avoir été violemment frappé. Par chance, un témoin de la scène avait pensé à photographier la voiture pour partager l’événement avec ses amis. Elio était pour une fois fier de ses comparses gothamites et leur manie de parler des crimes qui se déroulaient sous leurs yeux comme du beau temps.

Avec cette information, il avait quitté son bureau pour se jeter dans sa Ford falcon. Il avait pris soin, avant, de cacher son flingue à l’arrière de sa ceinture, une obligation qu’exigeait sa paranoïa qui ne cessait de se développer, et qui un jour lui sauvera la vie… Ou en ôtera une. Des heures durant, il avait tourné dans Gotham, à la recherche de la fameuse voiture. Bien qu’il ne fût pas toujours doué en résonnement logique, il pouvait se vanter d’avoir toujours été observateur doté d’une excellente mémoire. Ce ne fut qu’à la nuit tombée qu’il la remarqua, garée devant un motel. Il laissa la sienne non loin, puis entra à l’intérieur pour parler avec la réceptionniste blasée. Il sortit son badge de sergent, précieusement gardé pour des situations comme celle-ci, et il demanda dans quelle chambre pourrait-il trouvé deux hommes accompagnés d’un jeune, probablement blessé.

Après plusieurs billets glissés sur le comptoir, puisqu’elle se montrait réticente, elle lui révéla qu’ils étaient au premier étage. Elio ne la remercia pas, ni même lui adressa un autre regard, avant de s’engouffrer avec détermination dans les escaliers à l’odeur de moisi. Devant la chambre qu’on lui avait indiquée, il hésita quelques secondes, puis toqua lorsqu’il put entendre ce qu’il pensait être une conversation en russe.

- Room service.

Il doutait de l’existence d’un room service dans une telle ruine, néanmoins c’était la première solution qui lui était venue en tête pour que les hommes lui ouvrent la porte, et qu’il puisse vérifier d’un coup d’œil la chambre.

- J’apporte le diner, ainsi que des couvertures supplémentaires pour la nuit.

En juin, les nuits étaient encore fraiches.



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MessageSujet: Re: "La naissance d'un héros" [Elio Philips]   "La naissance d'un héros" [Elio Philips] EmptyJeu 28 Sep 2023 - 22:56

La naissance d'un héros

Price of freedom is precious

Le mégot de cigarette entama une chute libre de plusieurs mètres lorsque son propriétaire perdit tout intérêt à la consummation. Le troisième homme était revenu à la charge pour faire un rapide compte rendu de ces nombreux appels téléphonique. Cassidy était un peu trop loin pour entendre toute la conversation mais il en captait des brides. Même si Gotham était une ville à risque où beaucoup de malheur arrivait sans que ces habitants soient réellement choqués, leur supérieur craignait que la tentative de fuite de leur marchandise n’ai attiré l’attention d’une mauvaise personne. Ils étaient plutôt méthodiques, précautionneux, ils devaient effacés leur trace. Cette mission avait de l’importance, beaucoup plus qu’il n’en laissait paraître. A la clé, une importe somme d’argent que même la mafia russe ne peut pas se permettre d’ignorer. Leur réputation était en jeu. Le plus intelligent des trois suggéra de faire disparaître la voiture qui les avait transportés pour dissimuler leurs traces.

Après quelques échanges supplémentaires, L’un d’eux décida de prendre les devants et d’abandonner son binôme pour faire disparaître les dernières preuves de leur venue, le véhicule. Il leur promit qu’il viendrait les récupérer demain à la première heure avec un autre moyen de locomotion plus discret. Ils n’étaient désormais plus que deux à surveiller un inoffensif adolescent. Ce n’était qu’une légère déviation de leur plan initiale, pas une épreuve insurmontable. Après avoir craché le dernier nuage de fumé, le chauffeur a laissé ses collègues derrière lui pour repartir avec son véhicule.

Les deux hommes sont retournés dans leur quartier. Leur masse musculaire imposante cumulées dans une si petite chambre renforçaient le sentiment d’être prit dans un étau. Les premières minutes à trois dans le motel ont été très stressante pour Cassidy. Il n’avait pas osé bouger le moindre muscle de peur des représailles. Son visage était encore douloureux, il sentait encore ses muscles tiraillés par la bataille contre le mafieux. Face à une force presque surhumaine, il n’avait pas la moindre chance. Dans son esprit, il n’y avait plus aucun espoir de leur réchapper. Il avait déjà essayé de se libérer de ses liens pendant que son gardien détournait le regard pour converser avec son collègue. L’adhésif collait et brûlait la peau de ses poignets. Il tenta d’écarter ses jambes pour libérer ses chevilles, mais il n’avait pas assez de force pour espérer se libérer de ce piège. Cassidy avait cessé de s’agiter lorsque la porte de la chambre s’est refermée. Il sentit leurs regards le foudroyer, il pivota sa tête en direction du côté opposé, comme pour fuir une réalité glaçante.

Lorsqu’ils ont compris que le petit cobaye n’avait plus assez de force pour tenter la moindre évasion, ces deux bourreaux ont vaqué à leurs occupation. Le premier avait sorti de son sac les provisions qu’il avait acheté à la station-service avant la fugue de Cassidy. Il y avait assez de mal bouffe américaine pour nourrir cinq hommes : chips soda et compagnie. Pour l’un d’entres eux, c’était la première fois qu’il foulait le sol américain, il voulait profiter de la culture sans bouger du lit. Le deuxième avait pris le temps d’allumer la télé pour chercher une chaine qui avait une image assez net pour être regardé. La connexion était médiocre mais ils allaient pouvoir passer le temps devant un match de football américain en ce début de soirée. Cassidy n’était pas réellement invité au repas improvisé. Il n’avait même pas eu le droit au repas offert dans l’avion, seulement à un ou deux gâteau sec et un peu d’eau pour survivre au voyage. Ils étaient conscients de la santé fragile de leur livraison, mais ils faisaient le minimum pour le garder en vie. Sa gorge est sèche et l’odeur de la nourriture ne faisait que renforcer cette sensation désagréable. Il avait faim, très faim, mais la déshydratation était la sensation la plus désagréable.

Entre deux commentaires, un bruit de fond de télévision et quelques mâchouillements, on vient frapper à la porte. Un espoir ? Cassidy cessa de se morfondre. Ses pupilles fatigués se sont tournés vers ses ravisseurs. Leur réaction lui faisait comprendre qu’ils n’attendaient plus de visite avant les premières lueurs du soleil. C’était peut-être l’occasion de manifester sa présence. Le jeune homme s’est de nouveau agité. Il avait envie de crier à l’aide à plein poumons, mais ne pouvait sortir que des gémissements étouffés qui attira l’attention des deux hommes. Le premier s’était rapproché de la porte d’entrée d’un pas prudent, sa main glissa en direction de la crosse de son arme de poing. Le second s’est jeté sur Cassidy en comprenant parfaitement ce qu’il avait derrière la tête. Il a posé sa main sur le bas de son visage, comme si cela allait réduire le bruit déjà étouffé par l’adhésif sur ses lèvres. Ses yeux ne sont plus qu’à quelques centimètres de ceux du jeune homme tétanisé. Lorsqu’il glissa ses pupilles sur la droite, il aperçu le bout d’une lame de canif beaucoup trop proche de lui, comme si l’imposante carrure de l’homme ne suffisait pas à effrayer Cassidy.

« Ferme ta gueule ! Si tu tentes de faire quelque chose d’aussi stupide que tout à l’heure, je m’assure de transformer cet endroit en un bain de sang avant de m’occuper de ta jolie petite gueule d’ange. T’as pigé ? * » Son cœur frappait violemment sa poitrine, il semble hésiter, la tentation est si forte mais la menace est trop proche, il finit par obéir et se morfondre dans un silence contraint. « Bon garçon. * » Il reporta son attention sur son collègue qui essayait de voir qui se trouver derrière la porte. « Il y a un room service dans ce motel ? * »

« J’en sais rien. Planque le gamin, je vais le faire partir. * »

Il ne peut pas prendre le risque de détacher Cassidy, cela prendrait trop de temps et leur ferait prendre beaucoup trop de risque. Son ravisseur retira les draps pour venir recouvrir le corps paralysé par la peur de leur prisonnier. Il se permit un dernier regard menaçant vers ce dernier, comme pour lui rappeler de se tenir à carreaux avant de le plonger dans l’obscurité. Il s’empara de la télécommande pour augmenter le volume de la télé. Si Cassidy tentait de se rebeller, ses gémissements seraient coupés par les cris d’une foule en extase. Une fois que toutes les preuves ont été dissimulé, son collègue ouvrit doucement la porte.

« Nous n’attendons pas de room service. » Son accent est très prononcé. « Nous ne voulons pas être dérangé. Match important, grosse journée demain. Poser ici et partir. » et son vocabulaire laisse parfois à désirer.

Cassidy retenait sa respiration. Il n’arrivait pas à voir ce qu’il se passait. Les deux hommes faisaient de son mieux pour dissimuler la présence de leur captif. Une fois la menace éloigné, ce dernier ne pouvait pas se contenter d’obéir aveuglement à des avertissements. Timidement, il avait recommencé à laisser échapper quelques gémissements étouffés. Les bruits de fond masquaient la plupart de ces appels à l’aide, il ne pouvait pas se contenter de ça. Doucement et avec quelques difficultés, il fit glisser ses jambes en dehors de l’épais draps qui cachaient son corps, pour laisser un indice.

« Qu’est ce que vous regardez comme ça ? »

* traduit du russe


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MessageSujet: Re: "La naissance d'un héros" [Elio Philips]   "La naissance d'un héros" [Elio Philips] EmptyJeu 5 Oct 2023 - 23:10

naissance d'un héros

Cassidy



Les voix donnèrent des ordres toujours en russe, tandis qu’Elio patientait devant la porte. Il y eu du mouvement, la télévision au son soudain fort – ce qui n’était pas très brillant, puisque c’était louche : habituellement, on baissait le volume lorsque quelqu’un venait converser. Il força un sourire lorsque la porte grinça, s’ouvrant sur un grand gaillard. Le détective leva le nez pour le fixer. Bien qu’il fût toujours déterminé à sauver des jeunes personnes du trafic d’êtres humains, il était conscient qu’il ne faisait littéralement pas le poids face à des gens durement entrainés. Il n’était pas trop tard pour faire marche arrière, mais son instinct refusait de le laisser tourner les talons. Il força un sourire sur ses lèvres, hochant la tête mécaniquement.

- Ah oui, le match ! Je regarde aussi, mais je loupe tout à cause du travail, c’en est à combien le score ?

Après avoir demandé, il se pencha pour regarder derrière l’autre homme, faisant mine de consulter les chiffres affichés sur la télévision. Ses yeux tombèrent au sol, attirés par des jambes ligotées, qui dépassaient de derrière le lit. Il put également apercevoir d’un bout de drap, celui qui manquait sur l’un des matelas. C’était un appel à l’aide silencieux, et risqué. Elio fronça les sourcils, levant son regard courroucé vers le russe. Agissant comme à son habitude avec impulsivité, il le repoussa à l’intérieur de la chambre d’un coup de pied au milieu du torse, qui ne le fit pas tomber mais eu au moins l’effet de le déstabiliser et le forcer à reculer. Il s’empressa d’entrer à sa suite, claquant la porte de sa jambe pour les enfermer dans la pièce.

- Je regarde le match, j’ai décidé de m’incruster avec vous, ça vous va ?

Tout en parlant, il avait sorti son arme de la ceinture et le pointa vers le mafieux qu’il venait de surprendre, non sans garder un œil sur l’autre, qui semblait prêt à en découdre. Il venait de se mettre dans un beau merdier. Mais au moins il avait Constantine pour le faire revenir d’entre les morts. Ou alors était-ce mieux qu’il reste en l’état de cadavre en décomposition ; c’était tout ce qu’il méritait, à se mettre en danger de la sorte. Elio n’avait plus rien à dire pour combler le silence qui venait de s’installer – dans son esprit, le néant régnait. Une goutte de sueur roula le long de sa nuque, jusqu’au col de son imperméable. Sa main se serra autour de la crosse, son index se crispa sur la détente. Puis celui qui n’était pas visé, à sa gauche, se décida à agir.

Ancien flic sur le terrain, il avait été habitué à ce que les situations deviennent chaotiques, mais jamais il n’avait eu à tirer. La première balle vint se loger dans l’épaule de son assaillant ; dans la panique, il avait été incapable de viser, néanmoins ce fut suffisant pour que l’homme soit préoccupé par son bras sanglant. L’autre, prit de rage, se jeta sur lui. Il y eut une échauffourée pour avoir le dessus, qu’Elio gagna en tirant dans la jugulaire du russe. Un jet de sang l’aspergea, puis tapissa la pièce de rouge et de liquide cérébrale. Apathiquement, ou alors trop choqué pour réagir, il regarda le corps tomber dans un bruit sourd et humide. Mécaniquement, il tira entre les yeux du blessé au bras, évitant ainsi toute tentative de représailles.

Il prit le temps de reprendre sa respiration au milieu du massacre. Il refusa de comprendre la situation, observant le sol, les murs et le plafond comme un homme qui venait de débarquer sur une scène de crime pour la première fois. Elio se mit finalement en mouvement lorsqu’il se souvint de la raison de sa venue dans cette misérable chambre. Il s’approcha à pas déterminés du jeune homme – pas la victime qu’il recherchait, donc – et, après avoir rangé l’arme à l’arrière de sa ceinture, arracha le scotch qui gênait sa bouche.

- C’est fini. Je te ramène chez moi, nous verrons plus tard ce qu’on fait, d’accord ?

Il observa la confusion sur le visage ingénu du blondinet, ne sachant trop si elle était dû au choc ou s’il ne comprenait pas ses paroles. Déterminé à partir d’ici dans un court délai, il le libéra et lui saisit le bras afin de le trainer hors de la chambre. Il récupéra, juste avant de sortir, son feutre tombé au sol lors de l’altercation, et l’enfonça sur son propre crâne.  

- On pourra discuter de ça quand on sera à l’abris, mais pour des raisons évidentes on va se magner le cul, je n’ai pas trop envie de savoir qui va débarquer ici.

Ses collègues, ou d’autres russes en colère ? Il ne le saura jamais. Ils passèrent devant la réceptionniste au visage blanchâtre, qui les suivirent des yeux sans oser piper mot, et sortirent du motel en direction de la Ford Falcon. Elio le fit monter à l’arrière, puis se précipita derrière le volant, et démarra en trombe.



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MessageSujet: Re: "La naissance d'un héros" [Elio Philips]   "La naissance d'un héros" [Elio Philips] EmptyVen 6 Oct 2023 - 23:02

La naissance d'un héros

Price of freedom is precious

Sous le voile blanc qui l’empêchait d’être témoin de la scène, Cassidy retenait son souffle. Il s’était pétrifié en quelques secondes lorsque la porte s’est ouverte et que les deux silouhettes étaient en train de discuter à la frontière de la chambre. Le jeune homme ne parvenait pas à comprendre leur parole, ce n’était pas sa langue maternelle et il n’avait pas beaucoup de connaissance dans le domaine. Son cœur frappait violemment sa poitrine lorsque le ton a commencé à devenir menaçant. Le premier homme essayait de faire comprendre à l’étranger qu’il n’était pas la bienvenu, même pour aller voir un match avec un peu de compagnie autour d’une bière. La deuxième ombre s’était tenue à l’écart, proche de la silhouette compromettante de leur prisonnier. Ils avaient l’air sur la défensive, tous autant qu’il savait. Il ne fallait qu’un seul faux pas pour que la situation dégénère.

Un premier coup de feu retentit, Cassidy sursauta légèrement avant de recroqueviller ses jambes dans un reflex de survie. Il redressa ses épaules, et enfonça son cou pour s’éviter les balles perdues. Il essayait de cacher son corps derrière le lit malgré ses mouvements limités. Même s’il ne parvenait pas à comprendre la scène flou en face de lui, il ferma les yeux. Il espérait secrètement pouvoir être loin de cette zizanie, pouvoir se téléporter et oublier tous les malheurs qui lui collaient à la peau. Lorsqu’il a daigné ouvrir les yeux, le calme venait de revenir et les coups de feu avaient cessé. Cassidy observa le drap qui le cachait tâcher de sang, ses yeux s’écarquillèrent de terreur les premières secondes. Une ombre s’approcha de lui, celle de l’inconnu qui avait été attiré par cette forme mouvante. Le jeune captif ne savait pas vraiment à quoi s’attendre, il laissa pousser quelques petits gémissements effrayé avant d’être libérer de sa cachette. Par reflex défensif, Cassidy recula son corps jusqu’à atteindre la limite.

Un échange de regard pendant quelques secondes. Le jeune homme ne savait pas réellement où se placer. Il sentant le souffle nerveux de l’individu en face de lui, ce regard perdu qui se plongeait dans le sien. Il prononçait des paroles incompréhensibles que Cassidy n’arrivait pas à décrypter. Il se fiait au ton de sa voix pour essayer d’en comprendre ses émotions. Derrière cette tentative de compréhension, le jeune homme ne pouvait pas dissimuler sa frayeur. Était-il venu le sauver ? Ou voulait-il simplement voler la propriété de la mafia russe. Même en retrouvant la parole, Cassidy était resté muet. Le choc avait été trop fort pour qu’il puisse dire une seule phrase cohérente.

« Qui… Vous… Qu’est ce qui va… ce sang…* »

Ces paroles furent coupées par l’inconnu qui avait l’air pressé. Ils ne devaient pas rester plus longtemps dans la chambre, sous peine d’avoir de plus gros ennuis. Il termina de détacher Cassidy avant de le relever et de le saisir par le bras. Par reflex, ce dernier a commencé à avoir des gestes défensifs en faisant quelques pas hésitant vers la direction opposé à celle d’Elio. Malheureusement, sa force était faible et ses mouvements beaucoup trop vague pour que cela fasse un quelconque effet. Avant de quitter la pièce, il s’attarda vers un petit sac, le sac qu’il avait en main lors du début du voyage, à l’aéroport. Ces papiers se trouvaient à l’intérieur. Il espérait surement obtenir des réponses dans ce sac qu’il n’avait pas eu l’occasion d’en voir le contenu. Il avait simplement eu le droit d’avoir son passeport entre les mains.

L’américain le jeta à l’arrière de sa voiture sous la précipitation. Cassidy se retrouva coucher lourdement sur la banquette arrière et mis quelques secondes à se relever pour se placer correctement. Les questionnements avaient continué à noyer l’esprit du pauvre garçon. Était-il réellement tombé entres de bonnes mains ? Cet homme pouvait être n’importe qui, un policier comme un mercenaire engagé par une autre structure pour l’enlever. Cassidy avait conscience qu’il avait une valeur monétaire importe. Il ne connaissait pas précisément la somme mais il savait qu’elle était assez grande pour être envoyé à l’étranger. Il se souvenait que deux personnes avaient quitter l’hôpital avant lui et qu’ils avaient été envoyé en Sibérie, pas aux Etats-Unis.

Elio démarra en grande pompe, le petit russe s’accrocha à la portière pour éviter d’être entrainer par ce virage serré. Impuissant, Cassidy resta enfoncée au fond de son siège, le regard scotché sur le rétroviseur qui donnait vers le haut du visage de son nouveau ravisseur, ou sauveur suivant son niveau d’optimisme. Au fil des minutes qui défilaient, le jeune homme avait reprit son souffle et était parvenu à faire une phrase cohérente cette fois-ci.

« Qui êtes-vous ? Qu’est… qu’est ce que vous allez me faire ? * »

C’est inutile, la barrière de la langue empêche Cassidy d’avoir les réponses à ces questions. Il finit par s’enfoncer dans un mutisme, économisant les dernière forces qu’il lui restait pour la soirée. S’il s’était sentit en sécurité, il aurait probablement fermé l’œil pour une courte sieste. Son esprit en a décidé autrement. En se concentrant légèrement, il a senti quelques choses traverser son esprit, des paroles nerveuses, des pensées brouillonnes et terrifiées, des jurons. Il n’en comprenait pas vraiment le sens concret mais il avait l’image en tête. Cassidy était entré dans la tête de son ravisseur et il semblait tout aussi effrayé que lui.

Au bout de quelques secondes, les pensées ont commencé à se transformer en des attaques migraineuses de plus en plus douloureuses qui poussèrent le jeune homme à rompre le lien. Il posa la main sur sa tempe pour essayer de calmer cette vive douleur à l’intérieur de son crâne et poussa quelques gémissements de douleur à l’arrière de la voiture. Son corps se plia de douleur au niveau de ses hanches. Ce n'est pas la première fois qu'il ressent ce genre d'effet. Il pense que cela vient de ses capacités qui le rendent si spécial et si attrayant sur le commerce. Beaucoup rêverait de disposer de ce don, de se l'approprier et de pouvoir le recopier à l'infini. Le jeune homme n'est qu'un prototype encore instable, mais il est un symbole d'espoir pour les scientifiques qui n'ont pas de code moral pour modifier le code génétique et le corps d'un être humain par simple convoitise égoïste.

« Aaaah… » gémit-il.

La voiture s’est arrêtée. Cassidy ne se souvient pas vraiment comment il était sorti du véhicule mais lorsque sa boite crânienne a décidé de le laisser tranquille, il s’est retrouvé à l’intérieur d’un bâtiment, ou plutôt à l’entrée d’un appartement. Combien de temps s’est-il absenté ? Assez pour trouver une autre personne en face de lui, une personne encore plus énigmatique que celle qui venait de s’en prendre à la mafia russe à elle toute seule.

« T’as une sale gueule. T’es entré dans un culte vampirique et t’as ramené le premier rejeton que t’as trouvé sur le trottoir ? Putain mais qu’est ce qui s’est passé ? »

* traduit du russe


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MessageSujet: Re: "La naissance d'un héros" [Elio Philips]   "La naissance d'un héros" [Elio Philips] EmptyMar 10 Oct 2023 - 0:16

naissance d'un héros

Cassidy



La voiture emprunta les routes les moins fréquentées et les virages serrés, son parcours chaotique afin de semer un éventuel témoin – mais également car Elio ne parvenait pas à réfléchir, obligé de piloter par instinct jusqu’à l’immeuble où il habitait avec son colocataire d’infortune. Il eut conscience que le jeune russe parlait derrière lui, ne sachant que lui répondre à cause de la barrière de la langue, et n’ayant même pas le réflexe de lever les yeux au rétroviseur afin d’essayer de le rassurer au moins par les gestes.

Pourtant, il fut forcé de le regarder quand un gémissement plaintif attira son attention, remarquant le jeune russe plié en deux sur la banquette. Une nouvelle angoisse l’étreignit. Elio arrêta la voiture lorsqu’ils furent arrivés à destination sans accident (ses capacités de pilote, ou un miracle, il ne saurait dire), et se précipita pour vérifier s’il ne présentait aucune blessure.

Constatant qu’il n’y avait pas de tâche rouge sur sa personne, il doutait que le blondinet saigne intérieurement – ou alors allait-il mourir d’une minute à l’autre. Il n’avait aucun moyen de l’aider, si c’était le cas… Hormis pouvoir le ramener à la vie. Oui, tous ses plans menés dorénavant à John et la nécromancie. Délicatement, il attrapa le bras du jeune homme, puis le soutenu pour qu’ils puissent monter les marches qui menait à l’appartement. Il écrasa le doigt sur la sonnette, longuement.

Quand le bruit retentit dans le couloir, résonna dans sa pauvre cervelle jusqu’alors partiellement déconnectée de la situation, il réalisa qu’il était toujours taché de sang… Et pas qu’un peu. Il lâcha le jeune homme quand il fut certain qu’il n’allait pas soudain s’écrouler, pour essayer vainement de se débarbouiller à l’aide de sa manche. La porte s’ouvrit sans délicatesse sur un autre blond, mécontent. Tout de suite, John entra dans le vif du sujet – avec la vision qu’il lui offrait, Elio ne pouvait lui en vouloir. Il essaya de trouver le moyen de lui expliquer la situation, mais l’idée d’annoncer qu’il venait de tuer deux hommes de sang-froid le força à déglutir pour ne pas vider son estomac sur les chaussures du britannique. Après une grande inspiration, il hocha mécaniquement la tête.

- Hmm… On va déjà rentrer hein. Mais ferme ton clapet on doit pas nous entendre.

Il empoigna à nouveau le jeune homme, et poussa son colocataire à l’intérieur en ignorant tout protestation. Du pied, il claqua la porte puis se tourna pour fermer jusqu’à ce que la clef ne puisse plus effectuer de tours. Toujours sur ses gardes, malgré cette sécurité, il tourna de grands yeux vers John, montrant à la fois terreur et colère.

- Je l’ai trouvé.

Elio réalisa que le jeune homme n’était ni un petit animal abandonné dans un carton, ni un objet perdu trouvé dans une ruelle, alors essaya-t-il de continuer son explication :

- Dans un motel. Il était avec des Russes.




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MessageSujet: Re: "La naissance d'un héros" [Elio Philips]   "La naissance d'un héros" [Elio Philips] EmptyMar 10 Oct 2023 - 23:00

La naissance d'un héros

Price of freedom is precious

Les maux de tête se sont progressivement transformés en vertige. Cassidy tenait à peine debout et s’accrochait aveuglement à la silhouette de l’inconnu. Ses jambes répondaient mécaniquement aux ordres, un pas après l’autre jusqu’à entrer dans l’appartement. C’est à ce moment là que l’adolescent a daigné relever la tête pour faire face à une autre personne, un visage un peu moins accueillant, la clope entre les lèvres. Une odeur particulière se dégageait de cet endroit, une émanation qui lui rappelait des fragments d’un passé douloureux, le sien. Ces souvenirs sont encore flous, intangibles mais il lui arrive, à des moments aléatoires, d’en retrouver quelques débris. Sa vision était embrumée, son bras était enroulé autour de la nuque du policier et son flanc était collé à ce dernier. Son autre main refusait catégoriquement de lâcher le sac qu’il avait saisi quelques secondes avant de quitter le motel. Bien que ses doigts se soient serrés sur la sangle du sac à dos, il était difficile de dire s'il avait pleinement conscience de ses actes. Il semblait réagir par instinct de survie.

Constantine les observe tous les deux, d’un regard presque menaçant mais celui qui attire l’homme qui attire le plus son attention restait Elio. Il ne s’attendait pas à le voir débarquer dans cet état. Lui qui se contentait de résoudre de petit mystère, de retrouver le chat perdu de mémé, le voilà recouvert de sang. Derrière son regard, John pouvait voir qu’il était sous le choc ou qu’il ne réalisait pas encore ce qu’il venait de se passer. Il répond par des phrases courtes qui donnaient plus d’interrogation que de réponses. Le britannique soupira pendant que son esprit essayait d’interpréter les paroles de son colocataire. Il se détourna d’eux quelques instants pour attraper des vêtements propre et les jeter sur son

« Des russes, vraiment ? T’es allé dans quel quartiers miséreux  pour te foutre dans une telle merde ? Change-toi, prend une douche, fais quelques chose tu embaumes tout l’appartement avec tes conneries. »

Après quelques commentaires désobligeants, John finit par se tourner vers leur invité surprise. Lorsque Cassidy avait retrouvé un peu de force, il s’était détaché d’Elio pour retrouver un peu d’autonomie. Son regard irradié, d’une couleur étincelante, surhumaine s’est baladé pour essayer de comprendre où est-ce qu’il avait été emmené et s’il avait été envoyé dans un autre cauchemar dont il n’était pas certain de pouvoir s’enfuir. Son regard a fini par s’attarder sur celui d’Elio, puis de John. C’était un mélange entre la confusion, la peur et la colère. John se contentait de le jauger, gardant une distance de sécurité raisonnable entre lui et l’adolescent, analysant les moindres détails. Cassidy était dans un sale état, ces vêtements étaient poussiéreux, légèrement décousu, comme s’il venait de sortir d’une lutte. Il avait la peau pâle, mais le visage coloré par du sang séché sous l’une de ses narines et d’un hématome sur sa pommette gauche. En baissant la tête, John pouvait remarquer d’autres traces de maltraitance, au niveau de ses poignets, c’était récent. Plus il découvrait les détails, moins il appréciait ce qu’il avait en face de lui. Cassidy, quant à lui, ne supportait pas vraiment ce regard de prédateur qu’il connaissait que trop bien.

« Qu’est ce tu veux ? * » Sa voix était légèrement tremblante mais son regard était glaçant. Il replia ses bras contre son torse, comme s’il était frigorifié.

« Putain… j’hallucine, mec. » Il se tourna vers Elio. « T’es en train de me dire que tu es tombé sur jenesaisquel trafic tenu par des connards ruskovs et que tu viens ramener la marchandise ici, à la maison ? Est-ce que t’es conscient de ce que tu viens de faire ? »

Le ton de John devenait de plus en plus acide et rendait Cassidy encore plus nerveux que d’habitude. Il était resté immobile depuis que la porte s’était refermée derrière lui. Il se sentait presque prit au piège dans un environnement toxique où il n’était pas la bienvenue. Il ne comprenait pas ou peu l’anglais mais il était intelligent. Jusqu’ici, il était resté tranquille, par manque de force surtout mais aussi parce qu’il cherchait à jauger les personnes qui l’avaient secouru, à comprendre leurs intentions. Il était affamé, il avait froid, son visage lui faisait mal, ses poignets aussi.

« Qui t’as fait ça ? * » son accent russe était affreux. Cassidy sursauta légèrement, il ne s’attendait pas vraiment à ce que le britannique sache parler sa langue.

« мафия (mafiya). » c’est un mot que même la barrière de la langue ne pouvait pas bloquer. Cassidy en était conscient, il voulait surtout voir leur réaction.

« T’as merdé en beauté là. » Il se tourna vers Elio. « Tu viens de voler la propriété de la mafia russe. T’es au courant qu’ils placent des traceurs sur leur marchandise et qu’ils ne sont pas très doux avec les voleurs. T’as vérifié qu’il était pas pucé celui-là ? Hors de question que tu le gardes ici, t’es en train de nous foutre dans la merde. T’as pas des collègues à qui tu peux le refourguer ? C’est pas un chiot là ! »

Les émotions de John se mélangeaient entre sa colère envers Elio d’être aussi stupide et l’ironie de cette situation improbable. Cassidy ne savait pas où se placer jusqu’à ce que John lui fasse un signe froid, le traite comme un chien en lui ordonnant d’un geste de s’asseoir sur le canapé juste derrière lui. Sur le moment, l’adolescent obéit car ces jambes fatiguaient à force de tenir debout, son ventre gargouillait et il avait de plus en plus froid. Il attrapa nerveusement les manches de sa veste pour les tirer et recroqueviller ces mains à l’intérieur.

« … et t’as buté ces types ? C’était quoi ? Un trafic d’organe ? Une mule ?  Prostitution ? C’est le fils d’un oligarque russe qu’ils ont kidnappé pour espérer obtenir une rançon ? Dans quoi tu nous as embarqué bordel de merde ?! Tu pouvais pas te tenir deux minutes de faire le chevalier blanc ? »

John a envie de les virer tous les deux mais quelque chose le retenait d’être un parfait connard, pour l’instant. Il voulait avoir les réponses d’Elio. Il voulait une preuve qu’il se trompait et que tout ceci était un malencontreux malentendu. Le cœur de Cassidy frappait violemment sa poitrine. Il ne savait pas où se mettre et au fond, il cherchait un peu de réconfort en croisant le regard de son sauveur. Il cherchait à comprendre ce qu’il lui arrivait. John baissa les yeux, remarquant cette chose qu’il tenait dans sa main depuis tout ce temps, ce sac. Un objet suspect qui rendait le britannique encore plus nerveux.

« Fouille son sac, rends-toi utile et vérifie s’il a un téléphone, quelque chose qui pourrait leur permettre de remonter jusqu’à nous. Répare tes conneries. »

* traduit du russe


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MessageSujet: Re: "La naissance d'un héros" [Elio Philips]   "La naissance d'un héros" [Elio Philips] EmptyJeu 12 Oct 2023 - 15:27

naissance d'un héros

Cassidy



John n’avait pas l’air heureux. Ce qui était compréhensible. Elio écoutait sans broncher, le visage impassible – trop perturbé par diverses émotions pour n’en choisir qu’une à afficher. Il resta planté au milieu du salon, peu enclin à laisser le jeune russe seul avec son colocataire. Il ne pouvait autoriser Constantine à le mettre à la rue, après s’être donné la peine d’avoir abattu deux hommes et risquer l’accident de voiture pour le sauver. Mais il n’en dit rien, puisqu’il imaginait aisément la réponse qu’il recevrait.  

Il entendit l’estomac du jeune homme gargouiller, nota qu’il n’avait sans doute pas manger depuis des jours, et observa du coup de l’œil sa posture inquiète. Lui aussi serait terrorisé si on l’avait emporté, puis ramené dans un appartement où un autre homme n’avait pas l’air très commode, le tout sans comprendre l’anglais. John connaissait assez le russe pour poser une question, à laquelle le jeune répondit un mot aisément reconnaissable. Elio ne merdait jamais à moitié. Il laissa le britannique terminer de le sermonner, avant de prendre parole.

- Tu crois que, si c’est une marchandise, il lui aurait donné un téléphone ? Tu sais combien ça coute ? Je sais que tu payes rien mais quand-même. Par contre une puce je dis pas… Enfin non, j’en sais que dalle, je connais rien aux russes à part leurs films et leur vodka. Sinon, oui j’ai tué ces types. Et alors ?

Elio sortit son porte-insigne en cuir de l’intérieur de son imperméable, et s’avança à pas lents vers le blond aux yeux radioactifs. Il s’arrêta assez loin pour qu’il ne se sente acculé, puis lui tendit l’objet, le remuant sous son nez pour l’encourager à le prendre. Une fois fait, il pivota pour avoir à nouveau John dans son champ de vision, maintenant rempart entre les deux blonds – ou victime collatérale d’une future bataille, bien qu’il n’espérât pas cette issue.

- J’enquêtais sur la disparation d’une jeune fille et on m’a signalé qu’un gamin avait été aperçu avec des types, après avoir couru dans toute la ville. J’ai tourné toute la journée pour retrouver leur voiture, et je suis allé au motel où ils ont fait un arrêt. Puis j’ai vu, quand l’un des types a ouvert la porte, qu’il était ligoté. Et…

Il passa sa langue sur ses lèvres, grimaça lorsqu’elle recueilli le goût métallique du sang. Elio pâli davantage, mais fit mine de maitriser totalement la situation, et que rien ne l’atteignait – ses doigts s’étaient crispés, désireux de saisir une cigarette ou bouteille de vodka.  

- Qu’est-ce qu’on s’en fout que je les ai butés ?

Répéta-t-il, comme si, magiquement, cela n’aurait pas d’importance. Comme s’il ne s’était pas mis dans la merde, et son colocataire qui n’avait rien demandé au passage.

- Si c’était à refaire je le referais. Puis si ça te fait si chier que ça je peux l’emmener dans mon bureau en bas, et on reste là. Je peux me débrouiller seul. Et puis je veux dire, c’est Gotham, de toute manière. La ville où le Joker et compagnie font partis des attractions touristiques, fallait bien que je me fasse des ennemis à un moment.



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MessageSujet: Re: "La naissance d'un héros" [Elio Philips]   "La naissance d'un héros" [Elio Philips] EmptyJeu 12 Oct 2023 - 22:48

La naissance d'un héros

Price of freedom is precious

Cassidy avait laissé sa colonne vertébrale s’enfoncer dans le dossier du canapé, en espérant pouvoir disparaître sous le cuir vieillit de ce dernier. Son corps était crispé, recroquevillé sur lui-même. Ces deux cuisses étaient collées entres elles et les muscles de sa main sont restés paralysés. Il n’était pas vraiment à l’aise, pas certain que les hommes qui se trouvaient en face de lui était digne de confiance. L’adolescent perdait beaucoup d’énergie à penser au pire, il était épuisé. Ces yeux se promenaient entre Elio et John qui se disputaient à son sujet. Il n’est pas bilingue, mais pas assez stupide pour ne pas comprendre ce qu’il se passait sous ses yeux. Il craignait de devoir être livrer à lui-même dans un pays et un monde qui lui était complètement étranger. Son avenir est incertain, il le sait et cela le terrorisait. Ses yeux irradiés ne pouvaient pas cacher cette peur profonde de l’inconnu.

John portait son attention sur son colocataire, uniquement lui. Il n’avait pas réfléchi, il avait suivi son instinct et l’occultiste pouvait désormais certifier qu’il était à chier. Mais malgré ça, il avait fini par se taire pour écouter les justifications de l’ancien flic, comprendre comment il en était arrivé là. Elio refusait de répondre à ses ordres et restait campés dans ses positions. John n’est pas surpris, son colocataire avait son petit caractère et quand il avait décidé quelque chose, il n’y avait pas de compromis. Il refusa de fouiller le sac de l’adolescent, certifiant qu’il ne pouvait pas disposer d’un objet aussi précieux en étant un simple otage de la mafia. John n’était pas certain de cette hypothèse, c’est peut-être pour cela qu’il était aussi nerveux.

« Tu ne sais rien. En fait, tu n’en sais pas plus que moi, peut-être même moins que moi. T’as foncé dans le tas et t’as espéré que ça passe. Et par miracle, c’est passé. T’as sauvé un gosse et tu nous as peut-être tous condamné. »

Elio avait expliqué la situation, toute l’histoire, tout ce qui l’avait emmené à croiser le chemin de ce pauvre garçon. John avait écouté toute l’histoire en se murant dans un silence incertain, presque glaçant. Son attention s’était portée vers Cassidy, Elio avait profité de ce moment de calme pour confier son insigne de police à leur invité terrifié. Il l’attrapa avec la seule main qu’il arrivait encore à contrôler. Ces gestes sont timides, comme s’il marchait sur des œufs, comme si le moindre fau pas allait déclencher une grenade à proximité. John observait la scène à distance sans protester. Il croisa les bras d’un air pensif avant de se tourner vers Elio.

« Je me demandais juste… » Le ton de sa voix était légèrement différent, moins accusateur que d’habitude. « …. Depuis combien de temps tu me cachais cette paire de grosses couilles que tu te trimballes là, sergent Philips ? »

Il avait sauvé une vie, en affrontant des hommes bien plus influent et puissant que lui. On n’imagine pas ça venant d’un Elio Philips, à première vue. Un mélange d’émotion avait envahi les tripes de Constantine. Il était à la fois impressionné par le courage héroïque soudain de son colocataire mais aussi en colère contre son incompétence ou sa naïveté. De son côté, Cassidy observait l’objet qu’on lui avait confié avec une attention particulière. Il reconnaissait l’insigne, symbole de protection. Indirectement, Elio voulait lui faire comprendre qu’il était en sécurité. Il leva ses yeux vers ce dernier et se permit de s’installer dans cette conversation.

« Офицер полиции ? ( Ofitser politsii ?) »

« Personne ne va te faire de mal, ici. * » rétorqua John avec un accent à tirer aux couteaux.

Peu à peu, l’adolescent avait commencé à se détendre. Il avait encore une chance d’échapper à la mafia. Son subconscient à décontracter ses muscles et l’adolescent a fini par lâcher le sac qu’il avait refusé de lâcher jusqu’à présent. Constantine baissa les yeux vers ce dernier, mais il ne sauta pas dessus pour ne pas brusquer le petit russe qui progressait. La stratégie d’Elio avait fonctionné. John laissa échapper un rictus, presque fier de son petit protégé. Il se tourna vers lui avec un regard un peu plus sérieux.

« Il peut rester, pour cette nuit. Il a une sale gueule et il est affamé, j’vais pas le laisser crever dans tes bras, mais tu ne peux pas le garder ici. Il va foutre la merde et nous foutre tous en danger. Je vais t’apprendre comment on fuit les emmerdes. » Il reprit son souffle. « Ton flingue, je veux que tu le balances à l’autre bout de la ville. Ton flingue, ta voiture, tout bien matériel qui peut te relier à ce motel miteux. Demain, à la première heure, tu emmènes ce gamin loin d’ici. T’as bien des collègues qui peuvent prendre en charge ce genre de cas ? Je vais vérifier que le gamin n’a pas de traceur. »

L’attention de John s’est tournée vers Cassidy. L’adolescent tenait toujours l’insigne d’Elio entre ses doigts, comme s’il s’agissait d’un artefact mystique précieux. Ces yeux radioactif se sont levés vers le britannique. Il lui demanda s’il avait un traceur avec ce même accent qui irritait les oreilles du plus jeune. Par chance, l’adolescent avait connaissance de ce détail, lui qui avait déjà chercher à s’enfuir de cet enfer. Il hocha la tête avant de montrer son bras. Il écarta la manche sa veste, bien trop grande pour lui pour dévoiler sa peau nue, pâle et frigorifié. Un dessin bicolore était tatoué sur sa peau, un serpent autour d’une corde, un logo au-dessus, un matricule sur le côté. John s’attarda sur son armoire à potion étrange sans y prêter attention. Il attrapa une petite fiole en verre et versa une petite quantité sur ses mains. Il les frotta l’une contre l’autre. Il s’approcha du garçon pour se mettre à sa hauteur et dessiner une rune protectrice sur l’emplacement du traceur avant de badigeonner sa peau de cette eau odorante. Cassidy était méfiant, ses muscles se sont crispés de nouveau.

« твоя вещь воняет (tvoya veshch' vonyayet) » marmonna-t-il.

« Parce que tu crois que tu sens la rose, toi ? » John lâcha rapidement le gamin pour éviter de le brusquer. Il se tourna ensuite vers Elio. « C’est pas miraculeux, mais ça emmènera ses ravisseurs vers une fausse piste. Il faudra la lui retirer rapidement mais je ne pense pas que tu sois d’humeur à lui ouvrir la peau avec un scalpel. » Il se rapprocha d’Elio. « Toi aussi tu commences à empester. Va prendre une douche bordel de merde ou tu veux que je te tienne pas la main ? »

Le regard de Cassidy se retourna mécaniquement vers Elio. Il ne parlait pas leur langue mais il avait compris une partie. Son regard semblait demander au détective privé de ne pas quitter la pièce, de rester avec lui. L’adolescent n’était pas encore complètement à l’aise dans cet environnement.

« On l’interrogera plus tard, même si j’avais prévu un autre programme pour cette nuit. »

* traduit du russe


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MessageSujet: Re: "La naissance d'un héros" [Elio Philips]   "La naissance d'un héros" [Elio Philips] EmptyVen 13 Oct 2023 - 22:30

naissance d'un héros

Cassidy



Elio n’avait rien à répondre à cela. Pas besoin de confirmer qu’il venait de faire une giga grosse bourde qui risquait de tous les tuer. Ses sourcils se haussèrent néanmoins quand John lui demanda depuis quand il avait des couilles. Aucune idée. Pour lui, c’était un mélange d’inconscience et de naïveté. Quand on était con, on ne réalisait pas le danger. Cette excuse commençait à ne plus tenir la route, puisqu’il réalisait ne pas être aussi stupide qu’il le prétendait.

- Tu les vois souvent pourtant.

Heureusement que le pauvre gosse ne comprenait pas l’anglais. Il ne savait pas ce qui s’était opéré dans le cerveau de Constantine, mais il venait de changer d’avis : le jeune russe pouvait rester, seulement pour cette nuit. Evidemment, Elio avait pour projet de le faire rester au moins le temps de trouver s’il avait une famille, et si non, savoir ce qu’il comptait faire de sa vie, maintenant qu’il était plus ou moins libre. Le détective allait devoir apprendre le russe de manière accélérée, mais c’était un souci pour plus tard.

- Va falloir que j’achète un autre flingue alors, je ne compte pas me balader sans arme.

Il n’avait jamais été matérialiste, néanmoins devoir se débarrasser de sa voiture, sa possession la plus précieuse, le peinait. Il pouvait toujours payer un garage qui pourrait la garder. Il ne roulait pas sur l’or depuis qu’il était devenu détective, et était celui qui payait les factures et la nourriture pour un homme adulte plus âgé que lui, mais il allait se permettre cette dépense. Elio observa la scène, bras croisés, avant de fixer John quand ce dernier lui demanda à nouveau d’aller se laver. Du coin de l’œil, il remarquait le regard implorateur du jeune homme et par instinct fut incapable de bouger d’un pouce en direction de la salle de bain – même si, effectivement, il commençait à sentir littéralement la mort.

- Désolé de ruiner tes plans, Constantine. Une douche froide et ça ira mieux, tu verras. M’enfin. J’ai bien une idée de chez qui je peux l’emmener demain. Je connais une hackeuse… Nous ne sommes que des connaissances, mais c’est l’ex d’une amie qui a disparu du jour en lendemain. On s’est croisé quelquefois. Il y a quelques jours encore, d’ailleurs. Pour aller à Arkham. Longue histoire. Elle est russe, je crois.

Elio s’arrêta de parler pour observer le jeune homme, puis tourner son regard vers la cuisine. Non, il fallait qu’il se lave avant. Ce n’était pas hygiénique. Il leva sa main, les doigts tendus pour montrer un « cinq ».

- Cinq minutes, ajouta-t-il, avant de disparaitre dans la salle de bain.

Il prit sa douche et s’habilla en temps record, de retour en trombe dans le salon. Des fois que Constantine ait réussi un tour de passe-passe pour faire disparaitre le jeune en son absence, sans qu’il n’ait rien entendu. Quand il constata que tout était encore en place, après avoir jeté un regard suspicieux vers son colocataire, il disparut dans la cuisine. Il réchauffa des restes de pâtes et bœuf au micro-ondes, puis emmena l’assiette et les couverts à leur invité – forcé d’être présent.


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MessageSujet: Re: "La naissance d'un héros" [Elio Philips]   "La naissance d'un héros" [Elio Philips] EmptySam 14 Oct 2023 - 22:38

La naissance d'un héros

Price of freedom is precious

Malgré le regard de chien battu du petit russe, Elio s’était finalement décidé à se débarbouiller le sang qui recouvrait son corps. L’adolescent n’a pas protesté, il a simplement baissé la tête en guise d’acquiescement. Il devait juste faire preuve d’un peu de patience. Cassidy n’a pas paniqué, il s’est contenté de s’enterrer davantage dans son mutisme. Ces jambes ont fini par se recroqueviller contre le haut de son corps. Les semelles de ces chaussures ont écrasé le cuir vieillit du canapé. John laissa échapper une grimace en voyant le comportement sans-gêne de leur invité surprise, mais il décida de ne pas leva la voix. Le regard irradié du petit russe fusillait le britannique. Son chevalier blanc semblait lui accordait toute sa confiance, il s’en méfiait comme la peste.

« Je parlais pas de tes répugnantes balles de ping-pongs qui pendent entres tes cuisses, crétin. » grogna John contre la paroi du mur qui menait à la salle de bain.

Cassidy est resté immobile pendant ces cinq longues minutes. John ne lui avait rien proposé, ni un verre d’eau pour l’inviter à se détendre. Il avait déjà fait un effort considérable en acceptant de le garder pour cette nuit, à la maison. C’était une âme innocente mais elle empestait les emmerdes. Le maître des arts occultes restait à bonne distance de l’ancien captif en espérant que cela sera suffisant pour qu’on ne le relie pas à cette histoire, quelle qu’elle soit. Pendant ce laps de temps, une ambiance glaciale était en train de s’installer. Elio avait mentionné une vieille connaissance, une ruskov que John avait déjà croisé lors de ces sorties à Gotham. Cette ville était définitivement trop petite, mais c’était une bonne piste pour se débarrasser de ce nid à emmerde qui était en train de détruire ce beau canapé.

« Avec un peu de chance, les ruskovs se reconnaissent entres eux. » rétorqua John au moment où Elio était sortit de la salle de bain. « Je connais cette femme, Lisbeth. Avec un peu chance, elle pourra lui fournir un passeport pour rentrer chez lui et retrouver sa famille. »

John ne croit pas à cette histoire. Ce n’est pas le fils d’un oligarque, il manque de savoir-vivre et il n’a pas la gueule ni l’accoutrement d’un gosse de riche, bien au contraire. Ce petit russe à l’air d’être seul contre tous et le renvoyer au pays, dirigé par la mafia, est probablement la pire des idées. Cassidy a commencé à se détendre à nouveau lorsque Elio a refait surface. Il a reposé ses pieds sur le sol et l’a suivi du coin de l’œil pendant qu’il faisait les cent pas dans la cuisine.

Le détective est revenu avec des couvert et une assiette fumante à l’odeur appétissante qui a été dépose juste sous son nez. Cassidy n’avait pas mangé un plat aussi savoureux depuis plusieurs années. Il patienta quelques secondes, comme pour être sûr qu’il s’agissait bien de son assiette et attrapa la fourchette pour en dévorer le contenu. Son dernier vrai repas remontait à sa dernière journée à l’hôpital, une portion de nourriture trop légère, fade et sans saveur. Au bout de quelques minutes, Cassidy a ralenti son rythme de gavage pour lever les yeux vers le cuisiner. Son regard était beaucoup plus détendu lorsqu’il se désintéressait du britannique.

« Merci. » son accent était assez prononcé mais il connaissait déjà quelques mots, c’était un bon début. « … très bon. »

L’adolescent se concentra de nouveau sur son plat en se sentant épié. John ne l’avait pas lâché du regard, il était beaucoup trop mystérieux pour qu’il se contente de tourner les talons et qu’il fasse comme s’il n’y avait pas un étranger dans son domicile. Pendant que l’adolescent était concentré sur son plat, le britannique s’est tourné vers son sac laisser à l’abandonner. Il a posé le pied dessus et l’a fait glisser vers lui pour le récupérer. Lorsque Cassidy s’en ai rendu compte, il venait de terminer son repas, c’était trop tard. Le petit russe s’est immédiatement mit a commencé à paniquer lorsqu’il s’est montré trop intrusif.

« Non. Non… оставь это ! »

« Calme-toi. T’as pas de magazine porno dedans, je veux juste savoir quel genre de problème notre ami commun nous a ramené. »

Cassidy n’osait rien faire. Il ne comprenait pas les paroles du britannique. Il était resté immobile, le bras tendu en direction de son sac, sans savoir pourquoi il s’était montré soudainement agressif. Il n’y avait rien à l’intérieur, en tout cas aucun effet personnel. Cela faisait des années qu’il avait perdu le concept. N’importe quel objet qu’on lui confiait semblait être le sien jusqu’à nouvel ordre. John a ignoré les appels de Cassidy et a commencé à fouiller le sac. Il a levé les yeux vers Elio en laissant échapper un soupir.

« C’est toi le détective normalement. C’est toi qui devrais faire ça alors m’emmerde pas trop, je fais rien de mal. »

John retira chaque objet du sac pour le poser sur la petite table basse qui le séparait d’Elio et de son invité. D’abord, le passeport attribué à un certain Lev (Liv) Yassenski, probablement faux. Il y avait des vêtements de rechanges. Ils avaient l’air propre mais leur taille était aléatoire, rien à voir avec la morphologie maigrichonne de Cassidy. Le contenu était assez maigre mais il restait une dernière chose à l’intérieur. C’était une boite en plastique bicolore, celle qu’on trouve dans les hôpitaux. Elle avait une teinte orangée vive, le couvercle d’une couleur différente qui ne se mariait pas avec le reste. Une étiquette était collée sur la boîte avec des inscriptions que John parvenait à lire. Après quelques microsecondes de réflexion Cassidy s’est souvenu de cette boîte, des gélules qu’il y avait dedans. Il en avait besoin.

« Un passeport foireux, des vêtements de clochards beaucoup trop grand et une boite de… d’Oxcarbazépine, du Trileptal. Jamais entendu parler de ce type de drogue. »

« Besoin… » Cassidy cherchait ces mots.

« C’est vide mon pote. » le bleu perçant des yeux de John fusilla celui d’Elio. « Qu’est ce qu’il en pense monsieur le détective ? »



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MessageSujet: Re: "La naissance d'un héros" [Elio Philips]   "La naissance d'un héros" [Elio Philips] EmptyJeu 19 Oct 2023 - 23:14

naissance d'un héros

Cassidy



C’était donc décidé, le jeune russe serait amené chez Lisbeth -une connaissance en commun, nota Elio- le lendemain matin. Pour la suite, il aviserait en improvisant. Comme toujours. Il regarda le jeune russe dévorer son assiette, et se contenta de lui sourire et d’hocher la tête pour répondre à son remerciement. Quant au goût, il supposait que même un plat raté serait meilleur que ce que ses tortionnaires lui avaient offert à manger pour le garder en vie. Tandis qu’il hésitait sur ses prochaines actions, son colocataire décida de fouiller le sac à dos.

Les yeux du détective glissèrent vers John et restèrent sur sa personne, jugeant sans un mot son manque de tact. Il n’en attendait pas moins de sa part. Son regard fut remarqué par le britannique, qui n’hésita pas à lui rappeler qu’il aurait dû effectuer son travail, ce à quoi Elio s’empressa de répondre, bras croisés dans une posture défensive.

- Excuse-moi de vouloir laisser ce pauvre gamin tranquille, au moins pour ce soir. Qu’est-ce que ça change de savoir maintenant ou demain matin ?

Malgré tout, il ne l’empêcha pas de sortir les objets, et observa ces derniers avec intérêt. Il ne parierait pas sur l’exactitude du passeport, néanmoins le jeune russe sera surnommé Lev pour le moment. Toujours mieux que « Vladimir », ou « Ruskov » - bien qu’il ne pût convaincre le magicien des fêtes d’anniversaire de ne pas employer ce terme.

John ne cachait aucunement sa colère et le fait qu’il désapprouvait totalement le merdier dans lequel ils venaient de les mettre. Elio ne pouvait lui en vouloir, mais n’en avait honnêtement que fiche de son avis. Il haussa les sourcils, puis répondit, moqueur :

- Je suis étonné que t’ais réussi à dire autant de lettres compliquées sans que ta langue ne fourche, avec ton accent ça devait être encore plus difficile. Félicitations. J’en pense que j’ai déjà entendu parler, et je crois que ce sont des médicaments pour l’épilepsie. Donc pas de télévision pour lui, et on évite les lumières qui clignotent. Même s’il y a plusieurs sortes d’épileptique… ? Enfin bref, je ne suis pas médecin. Dans tous les cas c’est presque certain qu’il s’agit d’un trafic, s’il a un passeport. Lequel ? Aucune idée. Cela devait être important s’il était surveillé par deux grands gaillards, et chassé à travers Gotham quand il a essayé de s’enfuir. Qui se donnerait autant de mal pour une marchandise ? Arrivé tout droit de la Russie, en plus. Des jeunes hommes, il y en a déjà plein les rues…




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MessageSujet: Re: "La naissance d'un héros" [Elio Philips]   "La naissance d'un héros" [Elio Philips] EmptyVen 20 Oct 2023 - 23:05

La naissance d'un héros

Price of freedom is precious

Doucement, l’adolescent a reposé son assiette vide, presque propre sur la petite table basse qui se trouvait en face de lui. Il posa les couverts par-dessus et prit tout son temps pour occuper ces mains pendant que le britannique fouillait dans ces affaires. Cassidy se noyait dans un gouffre de paroles qui n’avaient aucun sens pour ses oreilles. Ses yeux irradiés se baladaient dans tous les sens, elles n’arrivaient pas à trouver un endroit où se poser. Il essayait, par tous les moyens de comprendre ce qu’il se passait autour de lui. Il analysait le ton de leur voix, les mouvements de leurs mains. Même s’il pouvait interpréter quelques éléments, il n’était jamais certain de son raisonnement. Le petit russe recula son corps, jusqu’à ce que sa colonne vertébrale soit collé au dossier du canapé, comme s’il cherchait à se faire oublier. Le ton monte et il se savait responsable de cette ambiance glaçante dans cet appartement.

« ….Parce qu’il est censé partir dès demain à la première heure. Tu te souviens ? C’est ce que nous avions convenu, tenir ce gamin loin de nous pour éviter les emmerdes. Il faut qu’on sache dans quelle merde tu nous as foutu, et rapidement. »

John n’était pas tendre dans ces gestes ni dans ces mots. Il prenait sur lui pour ne pas brusquer davantage les deux hommes qu’il avait en face de lui. Difficile de savoir si c’était pour calmer Elio ou le petit russe qui était resté relativement nerveux depuis qu’il était entré dans cet appartement. Le maître des arts occultes avait fouillé l’intégralité du sac de Cassidy sans trouver un indice qui lui permettrait de comprendre pourquoi la mafia avait capturé ce pauvre garçon. Au moins, Elio s’était montré un peu plus utile en mentionnant la boîte de médicament vide qui contenait autrefois des gélules pour un épileptique. Il accompagnait ses douces paroles avec quelques pics.

« Et je ne m’attendais pas à ce qu’un homme issu d’un peuple qui ne sait pas placer son propre pays sur une carte du monde, puisse avoir des connaissances en pharmacie et maladie neurologique. Aurais-tu eu un éclair de génie Sergent Philips ? »

John abandonna les affaires de Cassidy pour s’attarder sur les siennes, un paquet en carton rempli de cigarette pour n’attendait qu’à être consommé. Il en glissa une entre ses lèvres et l’alluma aussitôt pour se plonger dans une profonde réflexion. La fumée gravita dans les airs jusqu’à atteindre les poumons d’Elio et de l’adolescent qui n’était pas habitué à l’odeur. Ces voies respiratoires ont commencé à s’irriter et ses poumons ont criés. Cassidy laissa échapper une quinte de toux qui ne semblait pas perturber le britannique dans ces réflexions.

« Ce n’est pas le fils d’un oligarque. Il n’en a clairement pas la dégaine et la police de Gotham serait déjà en alerte en apprenant la disparition d’un gosse de riche. Aucune raison d’aller jusqu’aux Etats-Unis pour voler des organes, ils sont beaucoup plus libres dans leur pays à ce sujet. Non… c’est autre chose. Probablement un réseau de prostitution. Quelqu’un a payé pour acheter ce gamin et… pas besoin de te faire un dessin sur la suite. Sa bouille atypique a dû attirer l’attention. » Il leva les yeux vers Cassidy et croisa ses iris radioactives. « … ou alors c’est un trafic de méta-humain. » Il est préférable d’en parler au principale concerné. « Ils t’ont kidnappé pour tes pouvoirs ? Qu’est-ce qu’ils voulaient faire de toi ? * »

Cassidy hésitait. Même si ces hommes lui avaient sauvé la vie, il ne leur accordait pas toute sa confiance. Son instinct de survie lui demandait de s’ouvrir mais sa fatigue et son état de santé pensait différemment. Il avait froid, chaud en même temps et ses poumons étaient en feu à cause du tabac brûlé de Constantine. Malgré son état d’épuisement, l’adolescent chercha ses mots, essayant de communiquer dans la langue d’Elio pour pouvoir attirer son attention. Il lui accordait plus de confiance et craignait que son colocataire ne traduise ses paroles en mensonges.

« Pouvoir ? Non. Pas de pouvoirs. Me vendre. Je vivais, dans un больница. заключенный. Ils m’ont pris, avec d’autres enfants. » Cassidy finit par redresser sa manche pour montrer le tatouage. Il finit par pointer du doigt le logo rouge dessiné. « больница »

« Un hôpital ? Ils ont kidnappé des gosses dans un hôpital ? Ça n’a pas de sens ce qu’il nous raconte là. Ton nom, d’où tu viens ? »

« Имя ? Я больше ничего не знаю. Oublié. »

* traduit du russe



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MessageSujet: Re: "La naissance d'un héros" [Elio Philips]   "La naissance d'un héros" [Elio Philips] EmptyVen 3 Nov 2023 - 22:01

naissance d'un héros

Cassidy



Il sentait et entendait dans son dos le mouvement du jeune, tandis qu’il ne lâchait pas le regard de Constantine. Elio ne cachait pas son agacement, trop fatigué pour désirer s’occuper de cette histoire, bien qu’il se doutât ne pas trouver sommeil ce soir – il occuperait son insomnie avec des recherches sur leur invité infortuné, qu’il savait infructueuses d’avance.

- Ca va, j’ai compris. Quand tu te réveilleras on ne sera pas là.

Le détective n’avait pas haussé la voix, malgré le ton presque mordant. Il ne pouvait se permettre d’envoyer chier John quand ce dernier essayait de l’aider, et encore moins quand l’avis de son colocataire sur la situation était légitime. Un bruit amusé lui échappa quand le britannique critiqua son propre peuple. Il n’avait pas tort, mais il ne faisait pas pour autant parti de ses comparses décérébrés, incultes et illettrés. En plus, il savait cuisiner autre chose que des hamburgers.  

- Les Américains sont les descendants des Britanniques, poses-toi les bonnes questions. Pas d’éclair de génie, non, j’ai seulement eu un fiancé obsédé par les séries médicales.

Il regarda le blond s’allumer une clope, tenté de faire de même, néanmoins la toux derrière lui l’en dissuada. Elio se tourna légèrement vers le jeune homme, constant qu’il était en piteux état. Probablement malade, ou le sera très bientôt. Tant qu’il ne faisait pas une crise d’épilepsie, là tout de suite… Ce devrait être gérable. Il grimaça en écoutant le cheminement de pensées de John. Il éprouvait aucune culpabilité d’avoir abattu ces types, mais une joie qu’il cacha pour ne pas paraitre déplacé.

- Ou les deux.

Qui sait ce qu’il faisait des méta-humains – il ne souhaitait pas réellement savoir. Néanmoins, cela semblait plus probable que la prostitution, vu les yeux à la couleur surnaturelle du jeune homme. D’autant plus lorsqu’il expliqua venir d’un hôpital, où d’autres enfants étaient présents.

- Une expérience… ?

Se demanda-t-il à voix haute. Il n’avait pas compris la phrase en russe, mais le dernier mot prononcé lui donnait une idée assez claire de la situation : le russe n’avait probablement pas tous ses souvenirs, si ce n’était aucun. Ce qui allait rendre son enquête compliquée. Elio se passa une main sur le visage, prenant un moment afin de rassembler ses pensées vagabondes.

- Pas de pouvoirs ? Pourquoi tes yeux sont comme ça ?

Il essaya de questionner, en pointant du doigt ses propres iris clairs.


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MessageSujet: Re: "La naissance d'un héros" [Elio Philips]   "La naissance d'un héros" [Elio Philips] EmptySam 4 Nov 2023 - 23:10

La naissance d'un héros

Price of freedom is precious

Cassidy s’était laissé entrainer dans le début d’un interrogatoire improvisé avec un britannique qui se montrait un peu moins amical que son colocataire, Elio. Malheureusement pour le petit russe, c’était le seul à connaître quelques mots de sa langue maternelle. Il fait de son mieux pour répondre aux questions, elles ne sont pas simples. Cassidy cherchait au fond de sa mémoire pour leur fournir des réponses satisfaisantes mais ses ressources étaient relativement limitées. John se contenta d’hocher légèrement la tête lorsqu’Elio lui avait garanti qu’il quitterait les lieux dès les premières lueurs du soleil. Il reporta immédiatement son attention sur l’adolescent qui n’était même pas capable de lui donner son prénom.

« Oublier ton propre prénom, sérieusement ? T’essayerais pas de te foutre de notre gueule par hasard ? » John essaya de traduire ça avec des mots plus simple. « Вы забыли свое имя? Серьезно ? » Le ton est assez sarcastique pour que Cassidy comprenne qu’il n’en croyait pas un mot.

Constantine partagea un regard avec Elio pendant qu’il soufflait une dernière bouffée de tabac avant d’écraser le cadavre sur le cendrier installé sur la petite table basse. Voyant que l’adolescent rencontrait quelques difficultés respiratoire, John s’est permit d’écourter sa pause cigarette. Il espérait que l’augmentation du taux d’oxygène dans les poumons du petit pourrait lui rafraîchir la mémoire. Elio préférait suivre la piste d’un trafic de méta humain, une piste intéressante. Il s’était laissé envouté par le regard pigmenté de l’adolescent, un regard qui n’avait rien de naturel. Cassidy ne comprenait pas tous les mots du détective mais il était suffisamment malin pour interpréter les gestes de l’américain, notamment ce doigt qui pointait l’un de ses yeux irradiés.  

« Produits. Des gens donnés produit. Je crois… » Il essaye de trouver les mots, mais c’est plus difficile que prévu. Cassidy se tourna vers John. « Врачи кололи мне продукты, много продуктов. Они наблюдали за мной, и... мне было так плохо. Я чувствую, что они сделали меня таким. »

« Il dit que des médecins lui ont injecté des produits, à l’hôpital, sûrement pour un but expérimental. Il n’est pas certains mais il pense que c’est ce sont ces injections qui l’ont rendu comme ça. Ta théorie est peut-être bonne. » John essaya de croiser, tant qu’il avait l’attention de Cassidy. « Tu savais pourquoi il te faisait ça ? Знаешь ли ты, почему он сделал это с тобой? »

« Non, pas de souvenir. Je sais que c’est... très douloureux. »

« Ça ne m’avance pas plus que ça, là. » grogna John.

Cassidy a laissé sa colonne vertébrale s’enfoncer dans le dossier du canapé, comme pour s’éloigner de John qui, en creusant sur cette piste se retrouvait encore face à une impasse. Constantine doutait de la sincérité de l’histoire du russe et ce dernier le ressentait. Son corps, sa gestuelle se tournait machinallement vers Elio qui avait une allure beaucoup plus accueillante et rassurante que son colocataire.

Un silence avait commencé à s’installer. John n’avait pas lâché du regard l’adolescent qui essayait pourtant de se faire oublier. Sa fièvre ne s’était pas estompée, et sa peau devenait rouge à cause de ses bouffées de chaleur. Soudainement, son visage commença à se défigurer pour laisser sortir une première émotion, celle de la douleur. Le détective privé avait déjà vu cette scène lorsque Cassidy était à l’arrière de son véhicule. Elle était en train de se reproduire, mais celle si était plus intense. Lorsque l’adolescent redressa sa tête, un filet de sang s’échappait de chacune de ses narines. Il plaqua sa main en dessous pour éviter de salir le canapé.

« Hey. Va pas nous crever dans les bras ! »

John n’était pas au bout de ses surprises car Elio semblait être atteint du même trouble, ou presque. Une goutte de sang s’était échappée de son nez et un bourdonnement désagréable frappait l’intérieur de son crâne avec une intensité constante. Lorsque Constantine se rapprocha pour venir en aide à son colocataire, il sentit cette désagréable sensation et s’arrêta avant la catastrophe. Dans le doute, il recula même de deux pas. Cassidy leva les yeux vers Elio, en une fraction de seconde, il venait de comprendre qu’il était responsable de ce mal, que son pouvoir se manifestait encore. L’adolescent pouvait entendre quelques mots américain pendant que le sergent entendait en écho, la voix paniquée du fugitif.

    И…ите и…ните ! я это не к…олирую
« Извините извините ! я это не контролирую ! »



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MessageSujet: Re: "La naissance d'un héros" [Elio Philips]   "La naissance d'un héros" [Elio Philips] EmptyLun 27 Nov 2023 - 23:37

naissance d'un héros

Cassidy



Le petit russe ne semblait pas mentir quand il disait avoir oublié son nom. Il n’était pas étonné du scepticisme de son colocataire, mais cela restait contre-productif de sauter à la gorge du gamin à chacune de ses paroles, vu comment ce dernier était déjà renfermé. Elio n’avait pas la patience d’expliquer à son colocataire que cela ne servait à rien de jouer à gentil et méchant flic, surtout qu’il serait ironique que le punk se désigne en tant que tel. Le détective soupira. Il était tenté d’évacuer sa colère et son anxiété de sa soirée sur lui, mais cela ne se terminerait pas très bien, et ce n’était pas de cela dont cette situation chaotique avait besoin. Non, elle nécessitait une bouteille de vodka à descendre le plus rapidement possible, puis le trou noir jusqu’au lever du soleil.  

Tandis qu’il était sur le point de dire à John de se calmer, une douleur sourde au cœur de sa cervelle l’en empêcha. Décontenancé davantage par le côté désagréable que la douleur de l’expérience qui lui rappelait une légère cuite, il entendit vaguement la voix paniquée du britannique, et se demanda quel foutoir venait encore de se passer. Il était encore sur ses deux jambes, donc vivant et éveillé. Le strict minimum pour se dire « tout va bien ». Il pensait que c’était simplement une sensation de malaise dû à la fatigue, jusqu’à ce qu’il réalise qu’une autre voix s’était immiscée dans son esprit. Celle du russe. Etonné tout d’abord, il comprit rapidement ce qu’ils lui avaient fait dans l’hôpital où il avait vécu.  

«  Tu peux m’entendre ? »

Il tentait de communiquer, bien qu’il fût conscient que la barrière de la langue les empêcherait d’avoir une conversation. Et, maintenant qu’il avait regagné un peu de clarté, il voyait que le phénomène entraînait des répercussions sur le corps du jeune homme. Ses yeux se figèrent sur le sang qui commençait à couler de ses mains, et lentement attrapa une boite de mouchoirs pour lui en sortir plusieurs, puis lui mit au creux de ses paumes. Pas la peine de paniquer. La panique engendrait plus de panique.

- C’est bien des pouvoirs… Mais vu comme il a l’air paniqué, ce n’est pas lui qui décide totalement de comment et quand les utiliser.


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MessageSujet: Re: "La naissance d'un héros" [Elio Philips]   "La naissance d'un héros" [Elio Philips] EmptyJeu 30 Nov 2023 - 19:55

Captif des Murmures de l'Esprit

Silent minds, captive hearts – where telepathy whispers its own tale

Le regard de Cassidy était un mélange de terreur et de douleur. Le canal télépathique qu’il venait indirectement de créer le faisait souffrir, en plus de faire du mal au policier qui se trouvait juste en face de lui, assis sur le canapé. Constantine avait mis quelques secondes avant de comprendre ce qui était en train de se passer devant lui. Il eut un mouvement de recul, au bon moment, spectateur d’une scène qu’il n’était pas certain de comprendre. Le britannique jeta un coup d’œil en direction d’Elio, vérifiant qu’il n’était pas en train de crever devant lui. Les saignements de l’ancien policier était moins flagrant que ceux de l’enfant qui, en plus de se trimballer une bonne fièvre, devait maintenant jongler avec une perte d’hémoglobine.

Cassidy avait accès aux pensées d’Elio sans le vouloir. Il essayait de faire du mieux possible pour sortir de là, pour soulager son esprit. Malheureusement, il n’avait pas la concentration suffisante pour arrêter tout ça. Lorsque l’ancien policier tenta de communiquer télépathiquement avec l’enfant en posant une question à ce dernier. Le petit russe avait des connaissances limités en anglais mais la phrase était suffisamment simple pour qu’il comprenne. Il hocha légèrement la tête pour répondre aux craintes du policier. A ce moment-là, l’adolescent avait accès à toutes les pensées d’Elio, un ensemble de parole qui formait un brouhaha incompréhensible pour le pauvre garçon. Ces mots frappaient son crâne dans tous les sens, provoquant les saignements de nez qui ne stoppaient pas malgré ses tentatives. Il finit par tâcher le canapé. Elio semblait inquiet pour le sort du garçon et s’est attardé pour lui apporter un peu de soutien et un mouchoir pour éponger le sang.

Silencieusement, John observait la comportement de Liv, il était nerveux et légèrement terrorisé par ce qu’il se passait. Il avait clairement le visage de quelqu’un qui ne contrôlait pas le mal qu’il faisait autour de lui. Au bout de quelques minutes d’investigations, Constantine avait finalement compris ce qu’il se passait. Le maître des arts occultes avait déjà rencontré ce genre de problème, les homo mais qui panique dès qu’ils comprennent qu’ils peuvent contrôler les éléments entres leurs mains.

« Désol… désolé ! » Cassidy essayait de parler, mais il semblait être prit d’un début de crise d’angoisse en étant tiraillé par les voix d’Elio.

Finalement, le britannique a décidé d’intervenir. Sa main s’est posée sur l’épaule du jeune homme en remontant vers sa nuque. Au moment où sa paume touchait les tissus de ses vêtements, l’adolescent sursauta. Les gestes de Constantine était curieusement calme et calculé. Il semblait exercer une légère pression. Sur son corps. John appliquait des techniques d’hypnoses qu’il avait apprises. En quelques secondes, le corps crispé du russe s’est détendu, ses muscles se sont relâchés.

« Détends-toi. » ordonna doucement John.

Son corps est tellement relâché, Cassidy se balança légèrement vers l’avant. Elio pouvait sentir les migraines qui l’envahissait s’atténuer aussitôt. John rattrapa le corps de l’enfant en enroulant l’un de ses bras derrière son dos, l’autre agrippa doucement sa nuque pour éviter que sa tête ne bascule violemment vers l’avant ou l’arrière. John soutenait l’étranger comme un enfant qui n’avait plus le contrôle de son propre corps. Les paupières de l’adolescent étaient encore à moitié ouvert et observait faiblement les deux hommes. John sentit sa main posée sur la nuque du pauvre garçon le brûler. La fièvre était toujours présente mais les saignements se sont miraculeusement arrêtés.

« Technique d’hypnose, il va bien. » John essayait de rassurer son colocataire pour éviter qu’il ne le sermonne une nouvelle fois. « J’ai déjà vu ça. C’est un télépathe, un foutu télépathe. » confirma Constantine en levant les yeux vers Elio. « Ça va toi ? Il t’a pas détraqué la cervelle plus qu’elle ne l’est déjà ? » John a finalement détaché le corps brûlant de Cassidy du sien en l’allongeant sur le canapé. « Des scientifiques qui aiment se torcher le cul avec les droits de l’homme ont voulu jouer aux savants fou avec ce gamin. Voilà ce qu’il se passe. Putain, il est brûlant en plus de ça, il va nous crever entre les mains. »



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"La naissance d'un héros" [Elio Philips]

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