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 Gargoyle Vivisection

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Yakuza
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Tian Hong
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MessageSujet: Gargoyle Vivisection   Gargoyle Vivisection EmptyLun 30 Jan 2023 - 21:44




  • Type de RP : Normal
  • Date du RP : 23/11/18
  • Participants: Tian Hong (Lee Wáng) / Porcelaine
  • Trigger warning: Torture
  • Résumé: L'heure est venue pour Lee d'obtenir des informations, et Porcelaine la suite de sa formation. La Gargouille paiera le prix de son allégeance.







Précautionneusement, la doseuse en plastique sort du sachet, aucun tremblement, elle survole le plan de travail et se retourne au dessus du shaker. Deux doses, trois doses, puis l'ustensile est finement tapoté au dessus du récipient pour en décoller quelques grains de poudre résiduels avant d'être déposé sur le meuble. Pivotant son bassin, le taïwanais saisis le contenant de poudre et en presse l'ouverture avant de faire glisser le verrou sur le zipper en plastique, le rendant à nouveau hermétique.

La bouteille d'eau minérale se retrouve ensuite soulevée, décapsulée, pour voir son contenu en partie déversé sur la poudre sèche, la transformant en boue marronasse, puis en boue marronasse noyée sous une couche d'eau trouble. A moitié pleine, ou à moitié vide, la bouteille d'eau clic en étant refermée, puis Lee la pose à côté du sachet de poudre.

Ne reste alors qu'à mettre le couvercle sur le récipient, le verrouiller d'un simple tour de poignet. L'objet à la main, l'Assassin commence à battre la mesure de manière effrénée tout en se détournant de sa rustique cuisine pour rejoindre un couloir plongé dans l'obscurité la plus totale. Seuls les talons de ses chaussures et le fracas du liquide s'écrasant sur les parois du shaker peuvent se faire entendre. Le pas est lent, peut-être pour ne pas risquer de trébucher, ou par ce qu'il a simplement le temps.
Gargoyle Vivisection Qbjl

Un long instant s'écoule ainsi. L'asiatique parvient même à bifurquer à un angle sans le percuter. Voilà de nombreux mois qu'il occupe l'endroit, une vaste bâtisse, dans un quartier huppé, il lui avait fallut faire un énorme trou dans ses finances officielles pour se l'accaparer. En seulement quatre jours, il en avait retenu le plan complet mais il lui avait fallut deux autres semaines pour cesser de tâtonner les murs à la recherche d'une porte, buter son épaule sur un cadre, trébucher sur un meuble. Ca, c'était il y a huit mois, et alors, il ne s'était pas imaginé avoir recours à ces connaissances autrement que pour piéger un intrus ou poursuivre un fuyard. Non, il économisait seulement les batteries puisque Gotham semblait avoir un microclimat arctique où le soleil ne se levait jamais suffisamment pour alimenter ses panneaux solaires.

Sans penser à toutes ces sottises, l'homme effilé agrippa une clinche sur sa droite et poussa dessus, entrouvrant une porte qu'il poussa ensuite du bout des doigts. A l'intérieur, la pâle lueur du jour peinait à se frayer un chemin sur les contours d'épais rideaux masquant deux grandes fenêtre. L'œil rivé sur la pénombre, Lee cessa brusquement de secouer le récipient dans sa main, sa voix suivit, une seconde plus tard, indifférente :


« Poupée, réveille toi. Lève toi. Nous descendons à la salle blanche. »

Avec une infinie patience, il demeura là, attendant que la silhouette inanimée se démarque du décor, car si il y avait bien une chose que Lee n'aurait su retirer à Clémence, c'était bel et bien sa capacité à se déconnecter et se rendre aussi discrète qu'une véritable poupée oubliée. Malgré cet état de fait, il ne l'aurait pas crainte même en pleine forme puisqu'elle s'avérait encore incapable de piétiner le sol sans être entendue.

Alors il attendit et, le moment venu et sans cérémonie, tendit le shaker à la silhouette sans identité.


« Prends. Et bois, lentement. Par petites gorgées. » Lui ordonna t-il avec apathie, la seule attitude qu'il semblait vouloir adopter à son égard.

Après quoi, il passa la main à sa ceinture et tira une mini maglite dont il commença à dévisser la tête tout en conservant la paume dessus, ne faisant jaillir une puissante lumière verte que dans l'intérieur de sa main avant d'ôter la tête pour laisser l'ampoule à nu. Celle-ci, ainsi délivrée de son carcan optique, diffusa une lumière jaune, plus douce, de sorte de n'aveugler aucun des deux protagonistes. Ainsi eurent-ils l'occasion de se toiser, tous deux habillés avec sobriété, propres, les traits encore tirés à cause de leur précédente aventure, jusqu'à ce que le tueur ne reprenne la parole.


« Passe devant. Souviens toi du chemin. »

Ni encourageant, ni menaçant, possiblement la pire des attitudes mais l'Assassin ne faisait pas grand cas des hypothétiques états d'âmes de l'élève qu'on lui avait confié de force, ce même si elle lui avait sauvé la vie il y a environ cinquante-cinq heures. Pour l'heure, il se contenta de faire un pas de côté et lever la torche électrique assez haut pour éclairer le couloir lugubre où Porcelaine allait devoir trouver son chemin.
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Gargoyle Vivisection   Gargoyle Vivisection EmptyLun 30 Jan 2023 - 23:36

gargoyle vivisection
travailler la chair

avec daddy —

Urrr. Une ombre se précisait. La poupée gisait là, étendue. Tirée hors de son lit par la force d'une volonté supérieure, elle fut parcourue d'un spasme, avant de se rasseoir péniblement. La fin lui tiraillait l'estomac. Elle avait froid, il faisait sombre. Seule la lumière lunaire passant à travers d'épais rideaux éclairait la pièce. Ses yeux brillaient dans la nuit, écarquillés, à la recherche du moindre mouvement, et d'une moindre ombre. Mais elle l'avait vu.

Cet homme. Cette entité. Des yeux noirs de jais, une longue chevelure. Evanescent, mais pourtant si réel. Il lui sourit alors, comme s'il avait été démasqué.

- Tu avais ouvert la porte, alors je me suis permis d'entrer.

Elle entrouvrit la bouche. Cette voix chaleureuse sembla mystérieusement lui transpercer la poitrine. Une main posée sur sa côte, enserrant son cœur.

- C'est vous... mon créateur ?

Un silence. Un courant d'air froid passant à travers la fenêtre. Il fit non de la tête. Elle ne pouvait discerner son visage... du peu qu'elle voyait, c'était aussi charmant qu'angoissant. Qui était-il ? Était-il venu l'heure de son jugement ? Il s'approcha, d'un pas silencieux. Il était venu des ombres. La poupée se mit à tousser, quelques gerbes de sang, alors que des fourmillements envahirent ses membres. Vêtu comme venant d'un autre temps, ou d'un autre plan. Il était réel. Ce n'était pas une hallucination, il était là. Il tendit les deux mains, elle fit de même pour attraper ce qu'il lui donnait.

- Il n'y a plus d'os. Rien que tu ne digérerez pas. Tu peux manger sans crainte. Il ne le découvrira pas.

- Je ne mange pas de viande.

- Alors tu mangeras plus tard.

Dans ses mains, de la chair humaine. Quelque chose de la taille de sa main, et un peu de gras venant de parties plus tendre. Du muscle sein, parfaitement découpé. La poupée la porta à sa bouche, et l'ombre s'accroupit devant elle. De là, elle pouvait mieux discerner son visage, mais la soif de sang l'emportait. La faim devait être rassasiée. Athénaïs refusait de mâcher, mais pourtant les doigts lui enfournaient les morceaux de chair dans le gosier. L'ombre sourit. Ses yeux étaient verts et illuminaient la pièce comme des émeraudes. Il lui fit mine de mâcher. Elle obéit, et avala, jusqu'à s'en étouffer, mâchant un minimum de fois, puis, la myosine envahissant ses papilles, des tremblements incontrôlés vinrent compléter le tableau.

- Une poupée qui aspire à devenir humaine mais qui n'est qu'un chien.

- Je ne veux pas devenir un chien. Je veux devenir humaine. se défendit-elle. Il posa sa main sur son épaule. Une main chaude. Réelle. Totalement réelle. Ce n'était pas une hallucination. Elle la saisit alors et paniqua encore.

- R e p r e n d s d e s f o r c e s. La chasse est ouverte. Dévore. Dévore !

Elle se calma.

- Non.

Il lui ébouriffa les cheveux, joueur.

- Petite poupée insignifiante. Je vais rester à tes côtés. Tu me sembles perdues, il faut qu'on te guidez les mains, non ?

- Vous êtes qui ?

- Un invité. Momentané... car le devoir m'appelle. Pour le moment, tu vas faire ce que je te dis. Alors. Essuyer tout ce sang, petite poupée souillon. Et ensuite, te mettre dans un coin un peu confortable et patienter. Votre vieil ami viendra nourrir la difficile.

- C'est moi que vous appelez la difficile ?

- Madame la végétarienne, qui refuse de manger la chair si généreusement offerte par un enfant qui vivra décharné de sa force. Les joies de l'acharnement thérapeutique le sauveront et le maintiendront en vie. Et il survivra. Un monstre, un paria qui vivra avec un traumatisme toute sa vie. Dont la mobilité sera réduite. Un handicapé. Et ceci dans quelle but ? Nourrir la princesse ne serait-ce qu'une nuit... qui comble d'audace, refusera de manger. Cinq minutes de plaisir contre une vie de souffrance, et ça pinaille. Voilà le fardeau, mais la bénédiction d'être au sommet de la chaîne alimentaire !


Son sourire devint plus malsain alors qu'il expliquait chaque détail qui manquaient de faire vomir. Mais les autres étaient rassasiées, il n'était pas question de vomir. Athénaïs fut prise de hauts-le-coeur. Tenta de se faire vomir, en vain. Un froid intense envahit alors la pièce alors qu'elle succomba à l'engourdissement.

Ses yeux s'ouvrirent grand. Le temps s'était écoulé. L'ombre avait disparu. Une douce odeur flottait autour d'elle. De parfums. Quelque chose de mystique. Pas le parfum d'Athénaïs. Quelqu'un d'autre l'avait pouponnée. Elle reconnaissait une robe noire et un foulard rouge autour de son cou. Un costume de poupée, grandeur nature. Son corps était inerte, ses yeux grands ouverts. Bouger était impossible. Elle ne paniqua pas. Elle n'était qu'une poupée après tout. Silencieuse et apaisée, inerte, placide. Apaisée.

Ailleurs dans la ville, un enfant reprenait aussi ses esprits. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps de conscience pour que se nerfs se mettent à pulser des informations jusqu'à son cerveau. Ce fut le premier gémissement d'une interminable série.

Lee apparut alors. D'une façon détachée qu'elle interprétait comme paternelle, il lui tendit un shaker. Elle le saisit et le porta à sa bouche. C'était pas mauvais, très nourrissant. La faim l'envahit de nouveau alors qu'elle commençait à avaler, remettant doucement en marche la machine. Elle ressentit alors ses rouages fonctionner en elle, l'huile couler à travers ses veines. C'était agréable. Presque humaine. La fatigue la harassa aussitôt. Mais elle se leva, et doucement, la poupée de porcelaine redevenait une machine usée. Une illusion qui fut si vite brisée.

Le chemin. Elle s'en souvenait. Elle suivit, doucement se repérant avec ses capteurs internes. Elle posait ses mains contre le mur. Faisant un avec les fondations du bâtiment. Ressentant les battements infernaux des machines. Et celui un peu plus subtil d'un coeur humain. Alors, d'un pas décidé mais chancelant, elle déboucha sur une salle qui contenait... quelque chose dont elle se souvint. L'homme sur lequel Rannilaine avait veillé. Il fut pris de stupeur en voyant qui apparaissait devant elle. Athénaïs se tourna vers Lee, et, peut-être de façon moqueuse, lui dit de façon claire, pour être comprise de leur captif :

- C'est très gentil, mais je n'ai plus faim.
non cannon:


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Yakuza
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MessageSujet: Re: Gargoyle Vivisection   Gargoyle Vivisection EmptyVen 3 Fév 2023 - 20:53

Ne haussant même par un sourcil, l'apathique taïwanais abaissa la torche pour la rapprocher du mur à sa gauche. Son petit doigt s'en écarta et, ainsi libéré, s'appuya sur une petite molette qu'il fit rouler contre. En douceur, plusieurs luminaires répandirent une lueur chaude et douce, à l'opposé de ce que pouvait inspirer la salle ainsi dévoilée.

A l'origine salle commune de la clique BDSM locale, la discrétion n'avait pas permis à l'Assassin de faire déplacer une équipe du bâtiment pour remplacer la peinture rouge et noire et ôter certaines décorations, ornements et instruments destinés à cette pratique qu'il considérait typiquement bourgeoise. A n'en pas douter, entrer dans les lieux aurait pu prêter à sourire en temps normal, mais l'homme qui avait dû patienter là pendant plus de 48h, dans une obscurité égale au silence, c'est à dire totale, avait visiblement perdu tout sens de l'humour.

La chaise longue était très visiblement artisanale puisque personne n'aurait réussi à désigné et vendre quelque chose d'aussi inconfortablement et supposément inutile. Toute composée d'acier, équipée de diverses charnières et rails, des entraves de métal additionnées d'autres en tissu, sans doute du kevlar, maintenaient les cinq membres et le tronc de leur invité quasi immobiles, ce qui semblait tout sauf à son goût.

Il tenta bien de parler d'ailleurs mais avec le nez cassé et de travers ainsi que incisives brisées, il ne parvint qu'à mêler grognement et zozotement tout en tentant de chercher une position plus confortable pour son dos qui le lançait. Revissant la tête de la mini maglite, sa lumière disparut soudainement, ne laissant que le faible éclairage environnant.


« Inutile de chercher à l'effrayer Porcelaine. Il a dormi autant que tu es restée éveillée depuis notre retour et il commence à avoir de la fièvre, commença le tueur en rangeant la lampe à sa ceinture et en s'avançant à pas lents vers le prisonnier, j'imagine qu'il n'en aura plus pour très longtemps sans soins médicaux. Tu vas prendre note de tout ce qu'on lui fera dire puis on vérifiera si il est différent de nous, à l'intérieur. Ou bien on vérifiera et ça le fera parler. »

Contournant l'homme sur la chaise, celui-ci se tendit et tenta de cracher sans parvenir à autre chose que se baver dessus avant de geindre en remuant ses lèvres légèrement boursouflées. Lee ne se formalisa ni de la tentative d'atteinte à son intégrité morale, pas plus que de la souffrance du bonhomme. Non, arrivé à l'arrière de la chaise, il la fit basculer dans un affreux grincement de métal sur du métal afin de transformer la position assise en position allongée.

« Donne moi ça, continua l'Assassin en pointant le shaker dans la main de Clémence, le lui troquant contre un calepin taille A5 et un stylo à bille, l'Administrateur m'a confié quelques éléments le soir de l'attaque. »

Se penchant vers la "chaise" transformé en "lit" tout en demeurant en retrait de celle-ci, Lee fouilla dans la servante d'atelier après avoir posé le shaker dessus. En continuant son laïus en bon mandarin, n'accordant aucune attention au regard mi-suppliant mi-enragé de l'homme blessé qui l'observait, il enfila des gants chirurgicaux, en donna une paire à Porcelaine, puis sortis différents outils aux usages normalement très variés.

« Ils étaient trop nombreux, trop entraînés, trop bien équipés, avaient des uniformes. Ils avaient forcément une base non-loin du district. J'en conviens, une telle préparation laisse peu de manoeuvre à l'ennemi, nous, pour se retourner et développer une défense adéquate. Le problème... »
Gargoyle Vivisection Qbjl

Faisant une brève pause, le tueur ouvrit une boîte dans laquelle trônait de nombreux instruments médicaux étranges, puis la referma en douceur. Qui sait si la folle aux multiples personnalités avait la moindre idée des possibilités qu'offrait l'énucléation sur un sujet conscient ? Fort peu d'œuvres de fiction, même horrifiques, se permettaient d'attaquer cette partie du corps avec force de détails, sans doute un héritage chrétien, pensa le sociopathe. Quoi qu'il en soit, malgré ses connaissances fort lacunaires en médecine, il lui apprendrait sans doute une ou deux chose aujourd'hui.

« C'est qu'une telle préparation génère plus de fuite d'informations vers le bas. Leur chance a été que la Triade soit distraite par d'autres affaires, la malchance de cet homme, c'est que ces informations sont toujours utiles. Fais lui dire où se trouve sa base d'opération, leur organisation hiérarchique, leurs effectifs et leurs moyens. Avec un peu de chance, il saura également quelles sont les opérations à venir, la position d'autres bases, l'identité de son capitaine ou son général. Bref, profite Porcelaine, c'est l'occasion où ta maîtrise de cette langue de cul-terreux est utile. »

Ainsi laissa t-il le loisir à la jeune femme de lancer son interrogatoire. Pour sa part, il déplaça la servante et tira un tabouret laissé à l'abandon deux mètres plus loin, s'installant à la droite du prisonnier, avec son outillage à sa gauche, au plus loin d'une main qui aurait fabuleusement réussie à briser les deux entraves.

Ne sachant où donner de la tête, la prisonnier tournait la tête d'un côté, puis de l'autre, essayant de garder les deux tarés à l'œil. Ayant un mouvement d'impatience, le taïwanais pris un scalpel et le plaça contre sa joue, de telle sorte que la gargouille démasquée n'ait aucune envie de quitter la Française des yeux,. Maintenant, elle pouvait l'interroger calmement et espérer obtenir des réponses bredouillées avec difficulté.
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MessageSujet: Re: Gargoyle Vivisection   Gargoyle Vivisection EmptyDim 19 Fév 2023 - 15:24

gargoyle vivisection
travailler la chair

avec daddy —

Porcelaine appréciait beaucoup les décors de cette salle de torture. La découvrant ainsi, elle fixa Lee un moment en faisant de grands yeux innocents sans rien ajouter de plus. Elle tourna son regard ensuite vers le captif bien attaché par tous les côtés, salement amoché. Au fond d'elle, Callirrohe començait à avoir faim. C'était magnifique, pensait-elle alors. Ce sang, la position du personnage, l'espoir dans ses yeux. Une toile noire. La jeune femme joignit ses mains devant elle et sourit, de ce genre de sourire vicieux dont elle avait le secret. Lee vint ensuite lui prendre son shaker et lui donner un calepin et un crayon. Maintenant, elle allait prendre des notes.

La suite lui plut davanage. Ces gants chirurgicaux réveillaient en elle ses plus bas instincts. Athénaïs n'était pas à l'aise avec ce genre de choses, en tant que rejeton de Clémence, elle avait hérité de cette capacité à préférer déléguer à quelqu'un d'autre des mains salies.

Ce qu'il dit par contre était correct. C'était quelque chose qui avait été bien louche que de voir des gens aussi organisés mettre à mal toutes les entités de Gotham City aussi rapidement. Il fallait qu'ils paient. Ils avaient beau la nourrir plus qu'il en fallait en mettant un peu de chaos dans les rues, il fallait qu'ils paient. Ils mettaient en danger toute sa petite organisation.

Comme une grande dame, Porcelaine prit une chaise et vint s'asseoir devant la gargouille. Le dos bien droit, les mains jointes entre ses genoux, et un sourire amical, un peu comme une hôtesse devant un client fortuné, ce qui soulignait l'absurde de cette situation.

- J'aurais besoin d'informations. Mais avant, permettez-moi de me présenter. Je suis celle que les médias ont appelé "Buffalo Doll". Et lui est simplement un homme qui a été payé toute sa vie pour faire ce que nous allons faire.

Porcelaine respira lentement.

- Nous voulons des informations. Vous ne partirez pas mort de cette backroom. Vous comprendrez pourquoi j'utilise ce terme un peu plus tard, lorsque j'aurai ouvert cette mallette et dévoilé son contenu.

Elle fit un geste de la tête pour présenter une mallette posée sur une table. Une petite mallette d'argent et d'azur tout droit sorti d'un laboratoire pharmaceutique étrange.

- Vous ne mourrez pas. Pas aujourd'hui. Vous êtes en de bonnes mains. Maintenant il n'est qu'à vous de décider comment accepteriez-vous de vivre une fois dans la vie civile ? Sans vos mains ? Sans votre santé mentale ? Sans votre foie ? Sans votre pénis ? On va couper jusqu'à avoir ce que nous voulons savoir.

Elle se leva, fit claquer les verrous de la malle, et l'ouvrit. Elle en sortit une seringue et une fiole, et vint s'asseoir en face, avant de parler, tout en remplissant la seringue de ce liquide émeraude clair, la retournant, puis faisant sortir la bulle d'air et l'approchant de sa main, cherchant sa veine. Elle leva ses grands yeux vers lui une fois que de sa petite mimine forte et sûre, elle eut saisi le bras ferme.

- Où se trouve votre base d'opération. Votre hiérarchie ? Vos effectifs. Quels sont vos moyens ? Comment avez-vous pu nous attaquer aussi efficacement. Qui est votre chef ? Vous avez des espions ? Je veux tout savoir.

Elle planta la seringue sans aucune délicatesse, juste ce qu'il faut et fit venir le sang avant d'injecter le liquide. Celui-ci était excessivement dilué, suffisamment pour commencer à lui faire avoir entendre des choses menaçantes provenant de derrière les murs, tout en lui laissant bien assez de clarté d'esprit pour être cohérent. Le visage de la poupée devint soudainement blafard, vide, comme si elle perdait le peu d'humanité qu'elle avait. Petit à petit, il entrait dans une paralysie du sommeil effroyable. La voix de la poupée résonnait comme celle de la mort elle-même. Les murs se distordaient, les alentours se brouillaient.

Un petit cocktail préparé par Scarecrow, et Porcelaine jouait encore la béta-testeuse.

- Je peux arrêter tout ça. Nous voulons simplement des réponses. Faites vite, une deuxième arrive... après les premières découpes, bien sûr. Varions les plaisirs. Tout savoir.


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Yakuza
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MessageSujet: Re: Gargoyle Vivisection   Gargoyle Vivisection EmptyMar 21 Fév 2023 - 21:34

Patient, impassible et parfaitement immobile, l'Assassin maintint la pression de la pointe de sa lame contre la joue de l'homme. De l'autre côté, le véritable monstre commençait à déblatérer son laïus, mettre leur victime aussi mal à l'aise que possible. Bien qu'il gardât un œil sur l'otage, le plus gros de son attention demeurait tournée vers Porcelaine. Attentif, vigilant même, il détaillait chaque centimètre carré de son visage à la recherche d'une imperfection susceptible de motiver leur futur debriefing. Bien sûr, il comprenait également une partie de ce qu'elle disait, mais le plus important n'était pas tant le contenu que la forme dans leur cas.

Les présentations faites, Lee recula doucement le bras et reposa l'ustensile médical sur la servante. A présent que la poupée de chair avait toute l'attention de leur invité, il aurait été bien dommage de réveiller la fatigue résiduelle dans les muscles de son bras. D'autant plus dommage qu'ignorant tout de l'entraînement mental du soldat sur la table d'opération, il aurait peut-être besoin d'en venir à des gestes réclamant un certain effort.

Jusque là, celui-ci semblait suffisamment apeuré par les revendications de la rousse mais ce n'est que lorsqu'elle rentra dans le vif du sujet qu'il commença à se faire loquace. Evidemment, si le doux anglais maîtrisé par Clémence lui était assez compréhensible, le taïwanais ne bita pas le moindre foutu mot de ce que la gargouille bredouilla avec précipitation. Peut-être pas ou peu entraîné, peut-être bien plus que ce à quoi il s'attendait, il n'était jamais exclus qu'un prisonnier tente de jouer sur plusieurs niveaux, il l'avait bien fait durant ses plus "folles" années.

Son regard glissant de Porcelaine à l'homme, et de l'homme à Porcelaine, le reste de son visage ne se crispait, ni se tendait pas, pas le moindre soubresaut, comme si il avait simplement oublié de faire semblant d'avoir des émotions. A la vérité, il s'était montré dubitatif quant à l'utilisation de drogue expérimentale sur un sujet aussi précieux, et aujourd'hui, il l'était d'autant plus qu'il commençait à supposer que le lascar ait put cracher le morceau sur simple demande.


Il aurait put bâillonner le pauvre type, il avait ce qu'il fallait pour ça puisqu'il ne supportait pas les casques anti-bruit, pas plus que l'idée de devenir sourd à force de se faire hurler dans les oreilles… mais couper la jeune femme dans son élan pour disserter, à nouveau, sur la balance risque/bénéfice de ce produit, cela n'aurait rien fait avancer. Non, c'était maintenant son tour de faire le show pour leur unique spectateur.

Avec étonnamment de volume, ses doigts fins claquèrent et résonnèrent dans la grande salle, faisant automatiquement taire leur victime tout en reprenant toute son attention.


« Parler. Doucement. Dents. Parties. »

Refermant la mâchoire, ses zygomatiques tirèrent sur ses lèvres pour esquisser une grimace abominablement froide. Son index ganté vint désigner ses magnifiques incisives d'une blancheur immaculée, comme le reste de sa dentition qui en paraissait presque surnaturelle. Malgré son attitude ô combien effrayante, l'asiatique semblait avoir été taillé dans un écrin de velours, une voluptueuse forme presque androgyne renfermant un joyau fin, et tranchant.

Laissant ses lèvres retrouver leur forme initiale, son regard quitta la gargouille pour revenir à son élève. La voix toute aussi égale, il facilita grandement son élocution en s'adressant à elle en mandarin, ce alors qu'il déboutonnait les manches de sa chemise et les retroussait avec minutie.
Gargoyle Vivisection Qbjl

« C'est un bon début. Maintenant, le temps qu'il se reprenne et adopte une meilleur élocution, faisons travailler ta mémoire. Quelles sont les zones les plus douloureuses de l'épiderme humain ? Je veux que tu m'en cites trois, sans les parties génitales. Vingt-cinq secondes. »

Terminant son petit manège, il croisa légèrement ses avant-bras imberbes sur son torse, se laissant ainsi assez de largeur pour faire taper son index sur sa montre vintage, à chaque foutu seconde. Ainsi tapa t-il vingt cinq fois, écoutant attentivement les réponses, ou leur absence, de sa comparse. La chose n'aura ironiquement aucune incidence sur la suite des évènements puisque, quoi que dise Porcelaine, Lee n'aura en fait eut d'yeux, et d'oreille, que pour le maintien de l'attitude dominante et assurée de l'interrogatrice.

Et puisque tout ne semblait qu'être test, expérience et travaux pratiques, sans même réellement lui accorder de geste ou de mot pour valider ou invalider ses propos, il commença à faire rouler le tabouret. Celui-ci, parfaitement graissé, glissa sans un grincement sur le sol et permis à l'Assassin d'effectuer une parfaite translation, à la fois hilarante et terrifiante (selon le spectateur), depuis le côté du prisonnier jusqu'au bout du "lit" de métal, face à sa paire de pieds enveloppés d'épaisses chaussettes noires.

Un doigt, un seul, approcha la surface indistinctement noire et uniforme du sous-vêtement, mais lorsque le contact fut établi, Clémence n'en fut informée par une vive exclamation de surprise à ses côtés. Sans même esquisser une risette devant la facilité déconcertante avec laquelle il allait inciser là où ça fait mal, le taïwanais releva la tête lentement et tira les deux morceaux de tissus pour les distendre. Les ôtant sans gène des pieds massifs qu'il avaient maintenus au chaud ces cinquante dernières heures et sans s'offusquer des commentaires grossiers du supplicié partagé entre peur et colère, il les lança nonchalamment sur l'homme pour les laisser atterrir sur son buste.

Après quoi, il n'eut qu'un bref regard pour Clémence, acquiesça, et ressortis son scalpel d'on ne sait où, n'attendant qu'un signe. Lequel ? Lorsqu'elle prendrait l'une de ces chaussettes pour la lui enfoncer dans le gosier bien sûr. Le concert serait définitivement gâché, pour sûr, mais la belle Française avait, à sa connaissance, la même horreur de se voir ainsi atteinte en son fragile intérieur. Cela leur faisait au moins une chose en commun.
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MessageSujet: Re: Gargoyle Vivisection   Gargoyle Vivisection EmptySam 4 Mar 2023 - 20:29

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L'Asiatique jaugeait, jugeait. Il lui posait des questions, comme en classe, ce qui lui tira un sourire alors que ses grands yeux se perdait en son regard devant le supplicié qui tentait de comprendre ce qui se passait, dans un délire de plus en plus intense.

- La nuque le long de la colonne vertébrale, l'intérieur des cuisses, les genoux, les pieds. Coudes et mains. fit-elle comme une bonne élève récitant sa leçon, chose qu'elle faisait, chose qu'elle était. Comme on récite sa liste des odeurs des pipis.

Il s'avança et s'apprêta à attaquer les pieds avec son scalpel. La poupée fit une moue devant ses chaussettes, avant de les saisir du bout des doigts. L'homme tourna la tête et il vit une grande forme sombre soudainement se matérialiser à droite. Dans ses yeux, l'horreur. L'horreur véritable que Porcelaine reconnut. Clémence Sinclair aussi avait fait cette tête la première fois que quelqu'un s'était matérialisé aussi distinctement. Elle aussi avait été attachée... les meilleures hallucinations venaient avec les bonnes conditions pour les amener. Qui donc voyait-il ? Cette espèce d'entité qu'elle n'avait pas parfaitement encore défini ? Ou une des nombreuses porcenalités ? Oh... était-ce seulement important à ce stade-là ?

La douleur qui venait rendait la chose plus terrible. Plus claire et précise, encore. Une coquille vide dans lequel était assis cet être. Il lui souriait. Il était divin, il allait au-delà de l'entendement humain. Porcelaine chuchota au supplicié :

- Tu le vois aussi ? Il est réel, tu sais.

Il fit non de la tête, non, et non, et encore non alors qu'elle riait doucement, d'une sorte de bonheur étrange qui l'envahissait. Elle se saisit d'un scalpel avant de soupirer. Elle aussi voulait jouer. Elle attaqua les mains, le bout des doigts, avec une précision chirurgicale. L'expérience, probablement, que Callirrhoe avait acquise lors de ses nombreuses recherches artistiques. Elle tourna la tête vers lui et dit en anglais, d'une voix douce.

- Je pense que il va parler maintenant, vous ne pensez pas ? Je veux dire, pour le moment on peut encore le reconstruire, mais j'ai bien peur que si je n'ai pas de bonnes raisons de m'arrêter maintenant, on ne va plus pouvoir le reconstruire ensuite...

D'un geste sec, elle commençait à délimiter le pourtour de la main. Il ne la lâchait pas du regard, paniquant, suffoquant, voulant parler, mais son baillon artisanal l'en empêchait. Elle restait calme, clot ses yeux et se leva, avant de chercher un minuteur. Elle mit trois minutes dessus et, avant de lui retirer son bâillon, lui dit :

- Trois minutes pour nous convaincre. On veut tout savoir.

Au moment où elle enclencha le minuteur, l'ombre se leva de la coquille qui lui servait de trône. Et d'un pas lent, il s'approchait du lit, tel un monstre lors d'une paralysie du sommeil.


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Yakuza
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MessageSujet: Re: Gargoyle Vivisection   Gargoyle Vivisection EmptyMar 7 Mar 2023 - 15:23

Malgré les mouvements de pieds incontrôlés de l'homme cherchant une échappatoire au fil de la lame qui ouvrait la peau et la chair, l'Assassin n'eut finalement pas tant de mal à dessiner quelques embryons d'arabesques dans la vente plantaire de leur victime. En fait, il agissait principalement par petite touche, se permettant même d'agripper l'une ou l'autre cheville avec une monstrueuse mais brève poigne pour contraindre la chair à l'immobilité le d'un tracé uniforme et plus long.

Ce genre de pratique était pour le moins fatigante. Le genre de choses que l'on faisait habituellement pour se détendre ou occuper une journée afin de s'éloigner de l'oisiveté. La technique s'était pourtant déjà avérée très payante pour attendrir l'esprit des plus réfractaires. Comme le dirait la poupée un instant plus tard, il serait toujours temps de rattraper les dégâts, c'est ce à quoi se raccrochait les professionnels qui passaient sous sa lame.

Celui-là, ce n'était qu'un bête soldat, il n'avait sans doute même pas réfléchi à ce que ses propres maîtres préparaient à son encontre. Lee n'avait pas convenablement compris plus de la moitié de ce que Clémence lui avait dit, mais cela ne faisait rien, l'interrogé ne le regardait pas, il ne le voyait pas, il le sentais juste, probablement même qu'il le confondait avec les visions d'horreurs que le produit lui procurait.
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Ainsi, redressé, méditatif, le regard braqué sur Porcelaine, il l'observa faire parler leur prisonnier, avec trop de douceur, une effrayante attention, alors en vint t-il à se demander quel était son plan, à elle. A l'évidence, malgré la guerre, sa position demeurait instable. Aucun ami, aucune famille, seulement des alliés et des ennemis, et les mêmes alliés que le taïwanais, des gens qui gardaient les preuves pour les envoyer derrière les barreaux lorsque les coûts dépasseraient les bénéfices.

L'homme parlait à nouveau bien trop vite, il zozotait, postillonnait, était passablement paniqué à cause des hallucinations, aucune surprise donc, il ne parviendrait à rien en trois minutes. Rien sauf si Porcelaine lui prouvait qu'elle s'y était attendue, qu'elle parvenait à le guider. Il lui fallait une peur profonde, ancrée, mais aucune panique.


« Maintiens le contrôle, souffla t-il d'une voix suave et inutilement inquiétante, rogne son temps pour le ramener à toi, impose ton contrôle, tu ne profites pas de ses peurs, tu en est maîtresse. »

Le plus terrifiant restait son regard. Ses yeux fixes, en discordance parfaite avec la voix mystérieuse qu'il avait adopté. Il l'aidait, oui, mais seulement en refusant de briser l'illusion, la scène, le tableau qu'elle dessinait pour mener à bien sa mission. Il pourrait aussi bien lui souffler quoi dire mais cela n'aurait eu aucun intérêt, au mieux du bête mimétisme, Lee refusait de s'abaisser à de si pathétiques méthodes d'enseignement. Ses yeux racontaient cela, fixes, enfoncés dans ce visage qui ne vieillissait pas, faute d'usure, ces yeux qui tentaient sempiternellement de percer la fenêtre vers l'âme de Clémence, d'aller y déposer ce qui ferait d'elle un terrible danger pour Gotham, peut-être même le monde entier.

Ou simplement son pantin à elle, sa propre poupée à même de servir ses intérêts, lorsque la Triade péricliterait.
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MessageSujet: Re: Gargoyle Vivisection   Gargoyle Vivisection EmptyDim 19 Mar 2023 - 23:04

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Athénaïs perdait patience. On aurait pas dit ainsi mais elle ne se sentait pas sûre d'elle-même. Elle était face à un maître exigent et un client qui l'était tout autant. Elle essayait de se concentrer, repensait au voyage en Israel qu'avait fait Clémence un jour, ce qui n'avait pas de sens. Elle lui manquait. Athénaïs déglutit alors que ses mais, probablement contrôlées par quelqu'un d'autre, faisaient leur travail. Elle attrapa le visage du martyr, le caressa du bout de ses doigts glacés, son regard encore froid.

- Parle. Je n'ai pas la patience. Dis-nous tout.

Il commençait à parler. Dès qu'il s'excitait, elle lui caressait le visage davantage. C'était frustrant pour Athénaïs, probablement Lee également, mais avant tout pour Callirrhoe qui avait sous la main la partie la plus savoureuse de l'esprit humain. Quoiqu'il en était, alors que les visions commençaient à s'éluder, il se sentait plus confiant à parler. Lorsqu'il se taisait, lorsque la soif inextinguible d'informations de la poupée Porcelaine lui hurlait de poursuive, elle brandit son scalpel et poursuivit de découper, lui laissant ensuite une seconde pour poursuivre. Et il hurlait, voyait des esprits. Athénaïs le calma alors en lui caressant délicatement la joue, sa main tremblant d'excitation. Caro voulait manger, et Caro avait grand faim.

Le moment où il n'avait plus rien à dire arrivait. Porcelaine avait pris en note ce qu'il y avait à prendre en note, d'une belle écriture calligraphiée qu'elle tenait de Clémence. Elle eut un sourire de coin en réalisant que chacune d'entre elles avait une écriture différente. Elle prenait la peine d'écrire en lié, parce qu'elle n'avait jamais appris autrement. Caro écrivait comme une paralytique. Rannilaine n'écrivait pas, elle faisait des petits dessins bizarres. Mais on pouvait savoir quelle Porcenalité contrôlait la poupée Porcelaine simplement en la laissant écrire. Bon à noter, quelque part.

Quoiqu'il en était, la poupée tourna la tête vers Lee, et lui dit en mandarin :

- On en a fini. C'était extrêmement... déplaisant.

Son regard se perdit sur cet homme qui avait tout dit et pourtant qui semblait parfaitement... en état de marche. Elle avait coupé un peu, certes, un peu beaucoup. Mais rien de grandiose, rien de vraiment amusant. Il était attaché. Personne ne se soucierait de sa disparition. C'était l'occasion parfaite. La poupée s'assied confortablement, ses bras ballants, et tourna la tête vers Lee.

- Je suis fatiguée. Devons-nous continuer malgré tout ? Si cela ne vous dérange pas, je souhaiterais me débarrasser du corps. S'il vous plait monsieur. J'ai bien travaillé. J'ai été très sage...


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Tian Hong
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MessageSujet: Re: Gargoyle Vivisection   Gargoyle Vivisection EmptyMer 29 Mar 2023 - 21:34

Cette demi-heure avait effectivement été assez éreintante. Si Clémence en restait aux outils à sa portée dans ce cadre là, l'Assassin  s'était fort rapidement lassé de ses dessins d'une géométrie pourtant saisissante. A plusieurs reprises, il avait ainsi mis en difficulté la jeune femme en se faisant rouler depuis le bout de la table d'opération jusqu'à sa servante, ce à plusieurs reprises. Que ce soit pour y déposer des petits bouts de leur prisonnier ou troquer ses outils contre d'autres, il semblait parfaitement indifférent à la scène, indifférent, et pourtant parfaitement inséré dans le rythme de l'interrogatoire. Le mentor n'avait visiblement pas à dessein de ruiner quoi que ce soit, seulement tester, encore une fois, celle qui désirait suivre sa voie.

Les gants couverts de sang, l'homme ne sembla pas réagir lorsque sa française acolyte lui adressa la parole, jusqu'à son dernier mot. Daignant lever un sourcil pour signifier une forme de surprise très mesurée, il se redressa de sa victime, plus exactement du pied droit totalement privé d'orteils, plusieurs longues aiguilles ayant été plantées dans les moignons, et posa son regard perçant sur Porcelaine.

A l'écoute de ses explications, nullement demandées, il reposa les petites pinces crocodiles qu'il venait de détacher des aiguilles les plus éloignées entre elles, puis éteignit le variateur de tension qui avait de toute façon été tourné à zéro avant toute manipulation.


« Apprendre, c'est souffrir. Et souffrir, c'est apprendre. »

Avec une certaine minutie, il donna un peu de mou dans les extrémités de son gant, puis les ôta, l'un après l'autre, sans faire l'erreur de se contaminer les mains, et ça, sans quitter Porcelaine du regard.

« Ne crois tu pas qu'une telle opportunité mérite de repousser un petit peu tes limites ? Es-tu fatiguée ou t'ennuies-tu ? Ne réfléchis pas à une réponse, personne n'écoute lorsqu'il se prépare à répliquer. »

Croisant les bras fermement cette fois, il releva un peu le menton en se donnant de faux airs impérieux, quelques secondes de plaintes étouffées ponctuèrent le silence qu'il avait implicitement demandé, puis il poursuivit :

« Ton travail était correct. Tu n'es pas encore prête pour être laissée en autonomie sur une telle tâche, tu te laisserais déborder par l'instant, le jeu, la distraction. Il est un temps et des victimes bien précises pour ça. Celle-ci est un support professionnel et pédagogique. Je ne cherche pas à ruiner ton plaisir dans ta passion, seulement… »

L'espace d'une seconde, son regard s'évada vers le plafond et, même si aucun mouvement ne traversa les muscles de son visage privé de rides d'expressions, l'artiste française aurait eu là l'occasion de photographier mentalement un Lee pensif, voir distrait, l'espace d'une seconde, une toute petite. Puis les yeux de l'Assassin fixèrent à nouveau Clémence.

« Si ta passion te permet de développer des compétences dont l'utilisation t'apporte satisfaction, cette passion doit être mise de côté dans ton travail. Tu n'as pas à mettre ton âme dans une peinture de commande, il ne le faut pas. Lorsque tu seras dans le creux de la vague, cela viendra, cette dissociation t'empêchera d'aller dans la surenchère, de générer des erreurs pour raviver ce que tu penses avoir perdu. C'est ainsi que disparaissent de nombreux psychopathes du métier. »

Les bras toujours croisé, son visage se rabaissa, délaissant ce faux aspect autoritaire qui ne concordait de toute façon pas avec son ton de voix égal. Son regard se porta sur leur victime, une inspiration, une expiration, et le revoila à fixer sa poupée de donjon.
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« Tu peux disposer Porcelaine, commença t-il en ayant un léger signe de tête vers la porte derrière lui, réalise deux copies de tes notes ainsi qu'une traduction en mandarin, puis repose toi. »

Sans réelle fermeté, il la congédiait, refusant implicitement de la laisser assouvir ses désirs. Il n'attendait pas vraiment d'elle qu'elle comprenne, pas encore. Viendrait un temps où se poserait ce dilemme. Sans nourrir de réels espoirs, Lee demeurait convaincu de pouvoir canaliser les travers de l'affreuse française comme il avait lui-même été discipliné de ses propres défauts. Cependant, pour ce faire, il ne pouvait se permettre d'imposer un sevrage strict, la rechute n'en aurait alors été que plus spectaculaire, et dans le cas de Clémence, fort dangereux.

« Poupée, stop. »

Alors que son cerveau avait analysé et pesé le pour et le contre, il n'avait pas quitté des yeux la jeune femme qui s'était levée et, docilement, avait récupérée ses notes pour se diriger vers la porte sans rien laisser paraître sur son doux visage. A présent braqué sur son dos, le regard de l'Assassin s'ouvrit légèrement et, après s'être envoyé rouler sur son tabouret pour dépasser avec nonchalance son élève, les bras éternellement croisé, il croisa son regard et lâcha, pour ainsi dire avec légèreté :

« Tu te reposeras pendant cent-vingt minutes. Après quoi, tu seras chargée de faire disparaitre les preuves. »

Une pause, un léger mouvement de tête de côté, les yeux dans les yeux, l'Assassin et la Cannibale, il savait, elle savait qu'il savait, et c'est avec une certaine ironie qu'il rajouta quelques mots à son adresse.

« Sous six heures. Pas. De. Réserve. Ne tente rien, je le saurais. Maintenant, pars. »

Ainsi la laissa t-il quitter les lieux, ce dans le même état d'apathie, ce à quoi il s'était également attendu. Est-ce par mimétisme ou par la faute du mal la rongeant, Lee n'en savait rien, mais il lui arrivait de se montrer parfaitement impénétrable, ce qui suscitait chez lui autant de satisfaction que d'appréhension. Lui-même se contenta de pivoter sur son tabouret et attendre que la porte se soit refermée sur lui et la gargouille pour finalement se retourner vers cet homme qui, il l'ignorait, n'avait pas encore idée du pire que lui réservait cette abominable journée.

« Apprendre être souffrir. Souffrir être apprendre. Je avoir soif d'apprendre. »

Dit-il lentement, mécaniquement, tout en se faisant rouler par petites impulsions vers le lit de métal. Et lorsque, finalement, ils purent enfin se regarder, yeux dans les yeux, dans ce parfait silence que même leurs respirations ne semblaient pas briser, Lee ouvrit la petite mallette qui trônait sur la servante. La poupée n'apprendrait finalement rien de ce genre de choses, pas ce soir.

Cela resterait son petit travers secret, au moins pour le moment.
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