Je me régénère, cela fait déjà 6 jours, et je ne fais que bien peu de choses de mes journées. Le but de ma retraite dans la maison est de récupérer de mon sommeil, en dormant au maximum. C'est assez simple, mais il n'y a pas 36 solutions pour se réapprovisionner en magie qu'en ne l'utilisant que bien peu, ou bien pour des usages forts simples, pour se stimuler en sommes.

Mais je commence sérieusement à m'ennuyer, et si je ne veux pas rester atrophiée pendant une décennie, il me faut un brin d'exercice, rien de sportif, mais au moins que je marche, que je réchauffe mes pauvres muscles en leur proposant une activité quelconque.

L'heure tourne, je suis complètement décalée, je ne suis pas sûre qu'il y ait qui que ce soit d'éveillé dans la maison, ils sont sortis, ou bien eux-mêmes en train de se requinquer, tiens, je vais aller me promener au hasard de ce que la magie voudra bien me proposer.

Je sors l'une de mes cartes vierges de ma besace, pour jouer avec et la faire tournoyer entre mes doigts, l'agilité et la dextérité ne sont pas des caractéristiques dont j'ai particulièrement besoin lors d'une simple promenade, mais si je ne dois renforcer que mes jambes, autant trouver aussi un emploi à mes mains en remuant mes doigts.

Ma carte vibre, mon jeu de tarot tente de me dire quelque chose, j'ouvre ma boite en métal, et je laisse les cartes voler et voltiger à leur gré autour de moi, je sors mon foulard blanc d'entre mes seins pour me l'enrouler autour des yeux, manifestement, je vais devoir sortir à un endroit précis, ma robe est assez sobre, d'un bordeaux très élégant, je suppose que c'est à peu près passe partout... Bien, je me dirige vers l'une des portes, et intime mon jeu de guider la porte vers l'endroit où il veut que je me rende.

Je baisse la poignée et traverse la porte, pour atterrir... Je n'en ai pas la moindre idée, je distingue grâce à ma vision magique de toutes petites étincelles mourantes, ce doivent être des artefacts mineurs, ou même uniquement des objets normaux ayant imprimé un résidu de magie sur eux, quelles que soient les natures de ces magies, il n'y a rien d'intéressant ici, alors pourquoi est-ce que le jeu voulait que je me présente à cet endroit à cet instant ?

Je ressens une présence, alors que j'agite avec difficulté mes bras pour aider mes dizaines de cartes à flotter et léviter autour de moi, je tourne mon regard entravé par mon voile blanc en direction de ce que je reconnais par son empreinte être un homme d'âge mûr, et une empreinte magique très très curieuse émanant de lui. Je tends le bras dans sa direction avec la paume de la main ouverte, l'un de mes atouts manuscrit vient se glisser entre mes doigts, de mon autre main, je fais glisser mes ongles sur le dessin de la carte... Mmh... Voila donc la raison pour laquelle je suis ici.

"Bonsoir monsieur le cambrioleur, puis-je vous demander votre nom ainsi que soumettre l'idée d'abandonner votre entreprise ? Il ne serait judicieux de vaquer en ma présence. Je suggère que vous renonciez, et que jamais vous ne réitériez. De grâce, faites-moi le plaisir, à défaut d'être raisonné, soyez raisonnable."

Il semblerait que ce délinquant soit déterminé à vouloir commettre son méfait, se rendant compte que l'objet de ses convoitises ne correspond pas à ses attentes, il a l'air d'être déçu et le manifeste en s'en débarassant de la manière la moins courtoise qui soit, en me le lançant au visage. C'est un artefact d'une magie extrêmement faible, mais je le distingue tout de même et lorsque je ressens sa présence filer dans ma direction, je sors une carte vierge de mon tarot et capture l'objet en son sein, puis je range la carte dans mon décolleté.

L'odieux personnage embarque entre ses bras le premier objet de valeur qui lui tombe entre les bras et essaie de s'enfuir, je n'ai pas envie de jouer au policier, je marche donc dans sa direction, et lance un sort afin de l'immobiliser.

"Bidh greim na domhantachd a ’toirt grèim ort !"

Bien, dorénavant, son corps va peser une tonne, il doit déjà avoir d'immenses difficultés à rester debout, je me hâte de marcher dans sa direction, marchant à tâtons pour ne pas me cogner sur les meubles et me hurter aux peuvres entreposées ici. Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il a pu prendre, mais d'après ce que je perçois, c'est assez grand, lourd et imposant... Je sors une nouvelle carte vierge et caresse le vase avec, ce qui l'emprisonne dans ma main. Cette carte-là aussi, je la dépose entre mes seins, bien à l'abri.

Mon adversaire totalement immobile, sentant le poids écrasant de son propre corps l'oppresser, je reprends notre petite conversation, me tenant tour de même à une distance raisonnable.

"Qui es-tu donc ? Comme tu as pu le constater de toi-même, je suis une puissante mage, et je n'aurai aucune difficulté à obtenir des informations de toi, maintenant, tu peux me les livrer avec consentement, ou je peux m'en saisir malgré toi. A toi de décider... "

Je commence à dessiner des runes dans l'air du bout de mes doigts, s'il tente auoi que ce soit, je serai prête à répondre et à le neutraliser pour un moment si cela venait à dégénérer.

Je ne suis pas une adepte de la violence, je préfère largement le dialogue, mais l'intimidation et la leçon par l'éxpérience est parfois un mal nécessaire lorsqu'il faut éduquer un jeune esprit rebelle...