L'enfer sur terre [Ft Lucifer - Mini-Rp]

L'enfer sur terre...

Les premières semaines avaient été un véritable cauchemar. Olive avait vainement espéré que cela serait un peu moins pire avec le temps. L’asile d’Arkham Ce ne fut pas le cas. Son seul lot de consolation ? Elle ne sortait presque pas de sa cellule barrée. Complètement droguée par les médicaments pour empêcher la manifestation de Calamity, le moindre mouvement, la moindre concentration d’énergie était insupportable, et totalement infaisable… Au moins, elle pouvait penser, un peu… Quand les médicaments ne la défonçaient pas complètement…

Alors elle pensait, elle ressassait inlassablement les derniers mois de sa vie… En se demandant à quelle moment elle avait foiré… Les cris, les cris de colère, de désespoir, de folie, c’était la seule mélodie qu’elle pouvais entendre ici… Pas de fenêtres, peu de sortie, pas d’horloge… Quel jours était-on ? Elle s’en savait rien. Elle n’en savait tellement rien, mais finalement, est-ce que cela avait de l’importance… ? Ce n’est pas comme si elle irait mieux un jour, et de ce fait, ce n’est pas comme ci elle sortirait un jour d’ici…

Assise dans son lit, la joue contre le mur en crépit, elle fixait d’un air absent et perdu les quelques mètres carrés qui composait sa pathétique et invivable cellule… Un lapin dans une cage aux lions, un lapin dans un abattoir, un lapin en enfer… Son seul espoir, la page qu’elle avait confisqué à Pom. Un espoir fou, qui dépassait son propre entendement, depuis quelques semaines, elle essayait de d’invoquer Lucifer en personne...

Un appel inattendu

La journée avait été longue, avec le lancement de l’Envy et la naissance des jumeaux je ne savais plus où donner de la tête. En temps normal tout aurait été plus facile, mais l’attaque de mon frère Michel, m’avait vidé un peu de mes forces. Comment avait-il osé, s’en prendre à mes enfants, à mon aimée ? Etait-ce là une volonté de mon Père, était-Il toujours désappointé de la pire des manières après tant de temps, des millénaires. Avait-Il changé à ce point qu’Il s’en prenait aujourd’hui à des innocents ? Telles étaient les nombreuses questions qui habitaient mon esprit.

J’étais dans mon bureau, je réglais les affaires de mes différentes discothèques. L’Envy était ouvert depuis moins de deux mois et je devais lancer un grand nombre de journées à thèmes pour que ce lieu devienne le meilleur établissement de jour monde.

Soudain je me sentis comme aspiré, quelqu’un m’invoquait, en temps normal il fallait un mage de très grande puissance pour me sommer, mais avec toute l’énergie dépensée pour combattre Michel c’était à la portée de sorciers de moindre importance. Je ne savais pas qui m’appelait, je résistais un temps afin d’avoir le luxe de consulter l’univers pour savoir qui m’appelait, j’avais choisi de me couper de mes pouvoirs la plupart du temps et dans ce genre de situation cela pouvait s’avérer handicapant. L’invocatrice était une adolescente, fort jolie, qui bataillait avec ses pouvoirs, ma foi cela pouvait être intéressant, je décidais donc de céder à son appel.

L'enfer sur terre...

Elle avait réussit à voler une craie dans la salle de vie de l’Asile. C’était une des seules fois ou elle avait accepté de sortir de sa cellule. Être une jeune fille dans un asile remplit de psychotique et de psychopathe, c’était invivable, alors quitte à être enfermé là, elle préférait encore ne croiser personne. Elle avait assez jeté de coup d’œil aux nombreux grimoires de Pomelyne pour avoir une idée de ce qu’elle devait faire. Un pentacle, un pentacle très compliqué. Il faisait nuit, elle n’était éclairé que de la lumière du couloir qui passait entre les interstices de sa porte blindé. La nuit, les médicaments étaient moins efficaces, parce qu’elle était supposé dormir. Mais comment dormir ici ? Comment ne serait-ce que somnoler ? Alors que l’on risquait de se faire prendre dans une émeute, de se faire suriner par un bipolaire en pleine crise… Il fallait qu’elle sorte d’ici, et elle voulait le faire, le faire bien… Mais pour ça, il fallait qu’elle se débarrasse d’elle… Enfin, il fallait qu’elle est la main mise sur elle, qu’elle la contrôle.
Elle terminait son œuvre, avant de déglutir. Était-elle vraiment prête à faire ça… ? Elle n’en savait rien, mais elle était désespéré… Elle n’avait pas d’autre choix…. Elle inspira profondément, avant de commencer à répéter avec toute l’assurance dont elle était capable en ce moment :

-Lucifer Domine, tu quis es umbra Dei et hominis veni, quoniam ego te adducit !

Les ténèbres de l'Humanité

Finalement j’avais cédé à l’appel, je me téléportais vers le lieu de l’invocation. L’asile d’Arkham, voilà bien des années que je n’avais pas mis les pieds en ce lieu, la dernière fois c’était pour lier un pacte avec Amadeus Arkham, et les lieux n’étaient pas encore voués à soigner les humains instables. Ce manoir était un véritable enfer, des centaines d’âmes torturées livrées à elles même, abrutis par des médications vouées à faire taire plutôt qu’à soigner, l’humanité me décevait chaque jour de par sa cruauté et surtout son inventivité à la perpétuer. Pitoyables mortels, entassant leurs indigents dans des cloaques puants, des lieux de désespoir et de perdition.

Enfin, là n’était pas la question, si j’avais été mandé en ce lieu ce n’était pas pour rien. La jeune Olive était là, penchée sur un pentagramme particulièrement retors. Elle était d’une beauté toute surprenante, les cheveux blancs, les yeux noisette qui tiraient sur le rouge, et une énergie dévastatrice en elle. Elle brûlait d’un feu infernal qui était à la foi salvateur et damnation. Sa malédiction était également une de ses plus grades forces. Je réajustais ma cravate ainsi que les manche de mon costume avant de m’avancer vers elle.

«Bonsoir Mademoiselle Silverlock, vous m’avez demandé ? Laissez-moi assurer la discrétion de notre interlude.»

D’un geste je rendais la cellule sombre et miteuse impénétrable aux regards et au oreilles mal placées. J’en profitais pour éclairer la pièce, afin de la contempler plus en profondeur.

«Maintenant que nous sommes entre nous, dîtes-moi Mademoiselle Siverlock, que désirez-vous vraiment ?»

L'enfer sur terre...

Olive fut assez surprise de ne pas voir de flamme… De lumière… De sang… ? Non, il était juste apparut comme ça… Pouf… Pas que c’était décevant, l’étudiante ne l’avait pas appelé juste pour l’after-effect. Tant qu’à la fin, elle avait son deal, elle serait satisfaite. Sachant qu’à la base, elle n’était même pas vraiment sûre que cela fonctionnerait. Et pourtant, cela avait fonctionné. Ou les médocs la faisaient halluciner… Mais cette scène était trop réelle, dans le fond, elle le savait. Elle fixa longuement l’homme, un beau blond en costard d’une trentaine d’année à l’air assuré et narquois. C’était vraiment Satan ça… ? Elle s’attendait à énormément de chose… Mais pas à CA ! Elle esquissa un mouvement de recul lorsque l’homme s’approcha d’elle, mais décida de camper sur ses positions pour ne montrer qu’elle avait peur. Elle fut surprise de la présentation de l’homme, et répondit maladroitement.

-Bonjour… Ca… Ça dépend je suppose. Vous… N’êtes pas censé avoir des cornes… ? Sans… Sans vouloir vous offenser.

Alors que la pièce s’éclairait d’une source de lumière inexistante, l’homme lui demanda ce qu’elle voulait. Et elle ne put que lui répondre, immédiatement :
-Je ne veux plus être la source des maux de tout ceux que j’aime…
Elle eut l’air immensément surprise. Avait-elle vraiment dit ça ? Une légère frayeur apparut sur son visage alors qu’elle ajouta immédiatement :

-Co… Comment vous avez fait ça… ?

Certes, mais que voulez-vous ?

Je ne savais pas si elle me croyait ou non, elle avait l’air dubitative, je cherchais à lui prouver que j’étais bien qui j’étais, en aucun cas à l’impressionner.

«Si vous voulez voir mes cornes Mademoiselle Silverlock je vous les montre un instant.»

Je laissais apparaître une fraction de secondes ma forme infernale afin de lui prouver mes dires et de partir sur des bases saines.
Elle succombait à mon pouvoir, j’éveillais des désirs inavoués en elle et la forçais à me les révéler. Elle avait le sens du sacrifice, charmant. Cette demoiselle me plaisait décidemment de plus en plus.

«Cela fait partie de mes attributions ma chère, j’évoque le désir en vous vous ne faites qu’exprimer ce que vous ressentez réellement.»

J’étais curieux, je m’étais renseigné sur elle mais pas sur ses motivations. Mais avant de lui demander je préférais diminuer les effets de sa médication, que nous parlions d’égal à égal, enfin autant que possible.

«Voilà, j’ai fais en sorte que votre esprit ne soit plus embrumé par votre traitement. Ainsi je ne pourrais pas vous flouer, je ne suis pas le vil tentateur que les livres décrivent.»

Après tout elle avait beau attiser a curiosité, elle était également bassement humaine, et sans doute versée par les clichés à mon égard. Comme sa remarque sur les cornes le laissait entendre d’ailleurs.

«Si vous le voulez bien, cessons de tergiverser, dîtes-moi plutôt pour quelle raison vous m’avez fait venir ici ? Quel est donc le désir que vous cachez encore en vous ?»

L'enfer sur terre...

Cette fois-ci, la jeune fille ne put s’empêcher de reculer à la vue de la forme terrifiante que venait de prendre l’homme, tout en s’exclamant :

-Non, non, mais la forme humaine c’est très bien vous en faites pas !

Les bras derrière son dos, un peu nerveusement, elle jouait avec les manches de son uniforme orange qu’elle détestait tant. Un peu par réflexe, elle approcha ses mains de ses lèvres, comme pour se préparer à couvrir ses mots si de nouveau lui prenait irrépressible désir d’avouer des choses qu’elle préférait garder pour elle. Et alors qu’elle n’avait rien demandé, Lucifer, elle avait encore du mal à se faire à l’idée de qui il était, la délivra de l’emprise médicamenteuse qui lui brouillait quelques peu l’esprit. Bien. A présent lucide, elle pouvait pleinement se rendre compte de l’ampleur de la bêtise qu’elle s’apprêtait à faire… Elle en profita pour prendre une profonde inspiration, elle qui n’avait pas été lucide depuis si longtemps… Elle dit doucement, bien que toujours méfiante :

-Je vous en suis reconnaissante… J’ai… J’ai trouvé une de vos anciennes… Sectes dans Burnley… C’est la que j’ai trouvé ce rituel… Donc, la plus grande partie des écrits que j’ai lu à votre sujet furent… Étonnamment flatteur…

Lorsque enfin, il lui demanda ce qu’elle voulait, elle réfléchit longuement à la formulation :

-A débattre selon le prix, mais… Je pense que je voudrais avoir les pleins contrôle sur Amity… Je ne pense pas qu’elle mérite de disparaître, ou d’être damnée… Je pense qu’elle est… Sauvable… J’ai envie de le croire en tout cas…

A ces mots, elle sentit l’esprit vengeur se réveiller et s’enflammer un peu dans le fond de son esprit.

Un premier pas

Elle avait l’air écrasée par ma stature, elle reculait, elle bégayait, tout cela la rendant encore plus charmante.

«Voyons, ne soyez pas impressionnée comme ça, je ne vous veux aucun mal, si c’était le cas croyez bien que je ne me serai pas déplacé. Il m’aurait suffit d’un clin d’œil pour vous annihiler, mais ce n’est pas vraiment mon genre contrairement à ce qui a été écrit à mon sujet.»

Je notais qu’elle n’appréciait pas sa tenue de prisonnière, je souhaitais y remédier. Je troquais l’uniforme orange pour une robe chemise noire en coton sans manche, une coupe un peu vintage, mais simple et surtout confortable.

«J’ai pu noter que vous n’appréciez pas vos vêtements, je me suis permis de les modifier pour ceux-ci. Ne vous inquiétez pas aux yeux des autres vous porterez toujours cet horrible uniforme.»

Elle m’expliquait ensuite comment elle avait trouvé le rituel d’invocation, c’était intéressant, je regrettais ces hommes qui avaient compris le vrai sens de mon message, contrairement à ces immondes sacrificateurs satanistes.

«Ce culte faisait partie des rares que j’aimais bien, ils avaient compris que je ne m’intéressais qu’au plaisir et au libre arbitre, pas au sang, au meurtre ou à la souffrance.»

Nous venions enfin au but de cette invocation, le contrôle de ses pouvoirs, enfin le contrôle de l’entité en elle qui, elle, contrôlait ses pouvoirs.

«Il va falloir vous montrez plus explicite ma chère, je peux faire ce que vous souhaitez mais il faudrait que vous sachiez vous même de quoi il retourne. Vous souhaitez contrôler vos pouvoirs par le biais de votre squatteuse c’est bien cela ? Et j’ai une idée assez précise de ce que je vais vous demander en échange.»

L'enfer sur terre...

A présent vêtue d’une confortable et jolie robe simple, Olive restait méfiante, se disant que l’homme tentait de gagner sa confiance. Après tout, beaucoup de livres décrivaient Lucifer comme un vil et charmeur tentateur. Elle n’allait pas ne nier, l’homme savait manier les mots et se rendre… Rayonnant… S’en était presque déstabilisant. Parce que Olive s’était préparé à rencontrer Satan le démon cornu avec lequel elle allait devoir ruser, et se retrouver finalement devant Lucifer, un homme charmant et gentleman qui faisait tout pour la mettre à l’aise… La jeune femme s’assit sur son lit, réfléchissant à tout cela, avant de répondre doucement :

-Pourtant vous êtes le souverain des enfers non ? D’après Dante, ce n’est pas exactement une sinécure de finir là-bas…

Elle croisa les jambes et se passa une main dans les cheveux, c’était plus ou moins ça…Mais pas exactement… Elle leva les yeux aux ciels quelques secondes et le rectifia d’un ton qui se voulait serein :

-He bien… J’aimerais la contrôler elle, et ses pouvoirs. Pas seulement ses pouvoirs. En fait, le contrôle sur elle est plus importante que les pouvoirs...Quel serait le payement ? Je m’attends à devoir donner mon âme à la fin, bien que je me suis toujours demandé ce que vous pouviez bien faire avec...

Votre âme est belle, mais moins que vous.

Elle me sortait le sempiternel discours sur l’Enfer. Puisque l’Enfer était un lieu de torture et de perdition et puisque j’en étais le roi, j’étais forcément l’incarnation du sadisme.

«Sachez que je n’ai pas choisi d’être roi des Enfers, c’est mon Père qui m’a imposé ce rôle, et je l’exècre au delà de tout. Pourquoi pensez-vous que je vive ici sur Terre depuis quelques années si j’ai tant de plaisir à faire souffrir les âmes damnées ? Voyez-vous Mademoiselle Silverlock, l’Enfer est régi par une règle simple, la pire des tortures est celle de votre propre culpabilité. Bien évidemment il arrive à des démons de participer aux punitions, mais pour ma part je ne participe que rarement, et uniquement quand c’est personnel.»

Elle me proposais son âme, mais elle n’était pas du genre à mériter que je ne la lui prenne. Après tout, elle n’avait fait aucun mal. L’entité en son sein en revanche c’était autre chose. Mais puisqu’elle désirait la conserver pour en avoir le contrôle je ne pouvais pas la réclamer.

«Je suis bien conscient que c’est puéril, mais c’est mon Père qui a son mot à dire sur les âmes qui le rejoignent, toute âme que je demande du vivant du mortel est une âme sur laquelle il n’aura pas ce choix. C’est un acte de défiance plus qu’autre chose. C’est compliqué les affaires de famille vous n’êtes pas sans le savoir. Mais rassurez-vous, ce qui m’intéresse chez vous n’est pas votre âme, tout du moins pas de cette manière-ci. Vous êtes belle, pure et innocente Mademoiselle Silverlock, et je ne voudrais en aucun cas vous condamner à la damnation éternelle.»

L'enfer sur terre...

Ces quelques mots offraient à la jeune Silverlock un portrait un peu plus précis, voir presque complet qu’était l’homme… Enfin, qu’était l’ange Lucifer… Un ange visiblement encore bien plus complexe que le décrivaient les écrits et les légendes…

-Je suppose que cet explication éclaircit un peu le tableau de votre vie… Un bien étrange tableau… Enfin, même si vous vous dites ne pas être le véritable antagoniste de l’histoire… Vous… N’êtes pas vraiment blanc comme neige…

Bon, elle n’avait pas à avoir affaire à la damnation éternelle, c’était plutôt une bonne nouvelle non ? Mais alors, qu’est ce qu’Olive allait devoir donner à ce type ? Qu’est ce que ce type pouvait bien vouloir de la jeune fille ? Rien dont il ne devait avoir besoin probablement… Cela attisait la curiosité de le jeune fille… Même si bon, il lui fallait rester sérieuse, elle passait un deal avec le diable tout de même. Ce n’était pas vraiment le moment de mettre son cerveau de côté. Elle roula des épaules et répondit doucement :

-Je ne sais pas si je suis réellement tout cela… Mais j’aime à penser que je ne suis pas le monstre que tout le monde me pense être... Alors, je vous écoute, quel serait mon prix à payer dans cette transaction ? Je vois difficilement ce que je pourrais plus regretter que mon séjour à Arkham...

Qu'en dîtes vous ?

Blanc comme neige ? Non bien sûr je n’étais pas innocent, j’avais voulu prouver à mon Père qu’il était trop laxiste avec l’humanité, qu’il ne me donnait pas assez Sa confiance et j’en avais payé les pots cassés. Mais pour ce qui est des péchés de l’Homme, je n’y étais pour rien.

«Bien évidemment que je ne suis pas innocent, Père lui même a fait des erreurs, il l’a reconnu. Mais je ne peux pas laisser à l’humanité le loisir de mettre leur propre pêchés à mon crédit. Vos erreurs comme celles de vos congénères sont de votre seul fait. Enfin peut être que dans votre cas ce soit un peu différent, j’imagine que l’on peut blâmer Mademoiselle Arkham»

Elle me demandait enfin ce que je souhaitais en échange, j’avais envisagé plusieurs propositions, le libre échange m’avait un temps séduit, c’était une de mes marchés favoris, la personne me devait une faveur que je n’utiliserais peut être jamais, et n’avait de fait pas le choix le jour où je décidais d’encaisser ma dette. Mais plus je côtoyais cette jeune fille, plus je m’assurais de l’envie d’un tout autre type de marché.

«Je vais vous proposer quelque chose, voyez-vous vous ne me laissez pas indifférent, je suis sensible à votre esprit vif et vous êtes ma foi très agréable à regarder. Ce que je vous demanderai en échange du contrôle total de votre locataire c’est votre virginité. J’ai un penchant certain pour la luxure, après tout j’en suis l’inventeur. Mais saurais me montrer un amant tendre je vous l’assure, je connais la chose et je vous jure que vous n’aurez pas à le regretter. En revanche je tiens énormément à mes discothèques, elles sont un peu une revanche sur mon Père, une preuve que je peux réussir en quelque sorte. De fait je devrais attendre votre majorité afin de ne pas jeter l’opprobre sur mes établissements. Disons donc le lendemain du jour de vos dix-huit ans, je vous laisse fêter ça entre amis bien évidemment.»

L'enfer sur terre...

La jeune internée eut un petit sourire fataliste lorsque l’ange lui expliqua un peu le monde… C’était à la fois terriblement important, et à la fois, un peu dur à suivre… Pour elle qui n’était qu’une pauvre et simple mortelle… A part sa malédiction, elle n’avait rien d’exceptionnel… Elle répondit de son habituel voix douce et sereine :

-Je n’arrive pas à dire si c’est une bonne chose ou une mauvaise que finalement, rien ne soit parfait dans ce monde… On a une excuse pour notre dysfonctionnement général je suppose… Quand à Amity, et bien… Elle, pense que ce sont les gens qui l’ont brûlé vivre, les personnes à châtier… C’est… Etrange d’avoir l’occasion de discuter avec le diable… Tellement de question que j’aimerais poser… Mais je doute qu’il soit fort sage pour moi de découvrir si nous naissons avec le pêché ou non…

Cette scène était encore tellement surréaliste pour elle… Lui, devant elle… Wow, Pomeline criserait si elle découvrait que Olive avait invoqué Lucifer… Elle n’arrivait pas à dire si la jeune femme la tuerait pour la folie de cette acte, ou par jalousie… Elle haussait de plus en plus son sourcil droit au fur et à mesure que Lucifer parlait… Elle inspira, avant d’enfin répondre :

-Ma V… Vraiment ? C’est vraiment un truc convoité la virginité… Pourquoi ? Non, attendez, ça non plus, je ne suis pas sûre de vouloir le savoir… Euh… C’est… Étonnamment une proposition qui demande réflexion… Mais… Je veux dire… Vous êtes vous... Alors… Pourquoi moi… ? Vous pourriez avoir… Eh bien… N’importe qui d’autre… D’autre que… Moi...

L'objet de mon désir

Elle semblait assez frileuse à l’idée de me connaître, sans même parler ici du sens biblique du terme, elle avait l’occasion de tout connaître de l’univers et elle la balayait d’un revers de la manche. Cela la rendait encore plus intéressante à mes yeux. Elle s’interrogeait par la suite sur la motivation de ma requête.

«Je ne peux parler que pour moi, mais effectivement c’est une chose que je convoite. Vous savez déjà la relation que j’ai avec mon Père, et à ses yeux le sexe n’est là qu’à but procréatif. C’est moi qui ait inventé la Luxure, sans doute l’invention dont je suis le plus fier après celle du libre arbitre. Coucher avec une personne vierge, c’est un peu un doigt d’honneur que je lui tends, à lui et sa bienséance étouffante qui ne juge pas réellement en fonction du mal que l’on fait à autrui. En quoi serait-ce mal de se donner du plaisir ?»

La deuxième partie de sa question éveillait mon intérêt, pourquoi est-ce qu’elle évoquait ce désir en moi ? Effectivement elle méritait un éclaircissement.

«Je pense que vous vous jugez mal mademoiselle Silverlock. Vous ne réalisez pas à quel point vous êtes unique. Premièrement combien auraient été capable de m’invoquer ici ? Je ne parle pas forcément de puissance, mais plus de force mentale. Ceux qui m’invoquent en temps normal sont soit des fanatiques soit des illuminés. Vous avez pris le temps de m’écouter, c’est assez rare pour être remarquable. De plus je vous offre un accès au savoir ultime et vous ne le saisissez pas, preuve d’une sagesse indéniable, surtout à votre âge. Et puis il faut avouer que vous m’êtes très agréable à regarder. Je vous propose quelque chose, je présume que vous vous ennuyez dans cette cellule, dinez avec moi, je m’occupe de tout, laissez-moi vous surprendre et vous prendrez votre décision après ça.»

L'enfer sur terre...

Elle était un peu pensive, encore perturbée par le côté cavalier de la demande de l’ange… Quant à son comment du pourquoi, elle ne le comprenait définitivement pas… En même temps… Olive, se voyant comme encore jeune et ayant pleinement le temps, elle ne s’était jamais vraiment interroger, elle n’y avait en fait jamais vraiment songé… Est-ce que c’était parce que ça ne l’intéressait pas ? Pas nécessairement, ça ne l’attirait pas spécialement, parce qu’elle ne savait pas si elle allait véritablement y trouver du plaisir. Difficile de déterminer le plaisir que l’on tirerait de quelque chose qui nous était totalement inconnu…

-Je ne peux pas débattre de quelque chose dont je n’ai aucune connaissance… Alors prendre une décision à ce sujet… C’est finalement pas tellement cher payé pour ma liberté… Mais… Euhm… Question… Protection… Je n’ai pas très envie de me faire avoir là dessus…

Parler de la chose en elle-même la gênée un peu… C’était… C’était pas vraiment le genre de chose que l’ont prévoyait et planifiait... Si… ? C’était tellement bizarre, qu’elle en venait à se demander si donner son âme n’en aurait pas été moins un dilemme… Les compliments allaient de bon train, mais Olive était beaucoup trop humble et insécure pour les prendre pour argent comptant… Mais l’idée d’un vrai dîner avec de la vraie nourriture était terriblement tentatrice. Elle hésita quelques secondes, ne voulait pas se faire duper par l’homme et finit par dire doucement:

-Soit, après les quelques jours passé en ces lieux, cette offre est trop séduisante à mes yeux pour être refusée...

Le jeu de la séduction

Elle prenait ma proposition de meilleure façon que je ne m’y attendais, certes elle était un peu troublée par la nature de mon transport, en même temps quel mortel ne le serait pas ? Mais de toute évidence l’idée n’était pas pour lui déplaire. Elle se méfiait toutefois, elle pensait que je pouvais la rouler, les vieilles rumeurs ont la vie dure de toute évidence.

«Mademoiselle Silverlock, sachez que je ne mens jamais, il n’y a aucune arrière pensée cachée par ma proposition si ce n’est d’être le premier à vous connaître. Je dois vous prévenir toutefois que vos amants qui me succèderaient risquent fortement de ne pas être à la hauteur de ma personne.»

Elle était pensive un instant et je lutais pour ne pas accéder à son cheminement de pensée, c’était bien plus drôle ainsi, plus authentique. J’avais toujours aimé séduire et le petit jeu que nous entamions dès lors n’était pas pour me déplaire, même si je n’étais pas certain qu’elle en soit pleinement consciente.

«Pour être tout à fait honnête il me faut vous avouer que ce diner est aussi pour moi une occasion de vous séduire. Mais n’y songez pas, profitez de l’instant et vous vous déciderez par la suite.»

Je disparaissais un instant pour réapparaître avec une table napée des chandelles et de la nourriture, tartare de saumon aux herbes, ballottine de volaille aux truffes et au comté avec des pommes grenailles et des haricots verts et tiramisu, le tout arrosé de champagne bien évidemment. D’un claquement de doigts j’envoyais sa robe sur son lit pour qu’elle porte un élégant complet noir, j’en faisais de même pour moi.

«Je me suis permis, je pensais que vous voudriez une tenue de circonstance.»

Je tirais une chaise pour l’inviter à s’asseoir avant de prendre moi même place à table ? Je lui servais du champagne en plongeant mon regard dans ses yeux uniques au monde.

«Je vous en prie Olive, appelez-moi Samaël. Maintenant parlez-moi un peu plus de vous.»

L'enfer sur terre...

Le visage habituellement neutre de la jeune internée se targua d’un sourire franchement amusée, le roi des démons ne manquait pas d’assurance et d’égo, mais quelque chose disait à Olive qu’il ne manquait pas. Il n’était pas n’importe qui… Enfin, vraiment, cette conséquence à leur contrat, elle s’en moquait un peu pas mal… Elle avait bien des problèmes plus important en ce moment pour penser à ça, et dans un an, elle aurait probablement toujours de plus grands problèmes que « Ce sera ma meilleure envolée charnelle, toute acte de stupre après cela me paraîtra fade et sans saveur. »

-J’en prend bonne note. Lui répondit-elle avec un petit sourire, très légèrement moqueur.

Elle glissa une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille, et répondit un pieux mensonge. D’un air tranquille, elle lui dit poliment :

-Désolé, je ne crois pas que ce petit jeu sera réciproque, je pense que du début de notre contrat jusqu’à sa fin, cela restera purement… Commercial, entre nous.

Ce qu’elle pensait de Lucifer ? Elle n’en savait rien, et cela lui torturait l’esprit… Elle savait tout jour tout, elle avait toujours un avis sur tout… Elle l’aimait ? Elle ne l’aimait pas… ? Elle n’en avait aucune fichtre idée… Elle n’eut pas vraiment le temps de plus y penser… Habillé dans un élégant costard noir, elle accepta de s’asseoir sur la chaise que Lucifer lui offrait, et prit doucement sa fourchette. Elle joua avec quelque seconde et dit avec hésitation :

-Je ne pense pas vois jamais mangé quoi que ce soit d’aussi… Raffiné… Merci pour cette soirée…

Le jeu de la séduction

Elle commençait à manger l’entrée, un tartare de saumon sauvage écossais, une rareté même pour moi. Elle avait l’air d’apprécier, j’en étais ravi, au delà même de ma tentative de séduction, bien que je souhaite toujours la séduire malgré le fait qu’elle semblait déjà avoir accepté notre contrat. Non ce qui m’enchantait en vérité c’était qu’elle prenne du plaisir, après tout il en allait de mon honneur, je vouais un culte du plaisir, j’en avais plus ou moins inventé la plupart d’ailleurs, mais je devais me montrer à la hauteur.

«Je suis ravi que vous appréciez Olive, je pense que vous saurez aimer la suite. Maintenant essayons de rendre ce moment un peu divertissant, je vous ai promis du loisir et je ne suis pas homme à ne pas tenir mes promesses. Parlez-moi un peu de vous, évidemment je pourrais accéder avec ma nature à ces informations, mais convenez que ce serait bien moins amusant.»

À mon habitude tout ce que je disais était sincère, je la trouvais fascinante et envoutante, bien loin des standards qu’imposait sa nature d’humaine. Non cette jeune fille avait quelque chose de plus, quelque chose qui m’appelait, au moins pour un temps, et de fait je me devais de la combler autant que possible. Nous terminions notre entrée et je posais la suite sur la table, des ballottines de volailles française, avec de la truffe blanche d’Alba et du comté vieilli, des petites pommes grenailles sautées au beurre avec des morceaux de truffes noires et des fagotins de haricots au lard de Colonnata. Le but n’était pas de lui en mettre plein la vue, mais bien d’éveiller ses sens pour cultiver ses plaisirs.

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